Le crédit bancaire a baissé de 2,5% en janvier, vraisemblablement à cause d'un simple effet saisonnier. Les prêts à l'intention de l'administration publique ont baissé pour leur part de 5,5% en rythme annuel. Par ailleurs, les réserves de change se stabilisent à leur niveau de juin 2013 tout en affichant un taux de croissance annuel moyen de 4,4%. A noter également la stagnation des crédits à destination des industriels depuis deux ans. «La baisse mensuelle du crédit bancaire est attribuable essentiellement à la diminution de 11,7% des prêts financiers», explique BAM dans son dernier rapport sur la masse monétaire. Mais il faut signaler que cette baisse fait suite à une hausse de 20,8% le mois dernier de ces mêmes prêts. Ce n'est donc qu'une correction. Une plus grande consommation des ménages La baisse du crédit est également attribuée à la contraction de 2,9% des prêts de trésorerie après une progression de 0,4% le mois passé. De même, les crédits à l'équipement et ceux à la promotion immobilière ont marqué une baisse de 1% reflétant, quoique un peu tôt pour en avoir la conviction, une plus grande aversion à l'investissement de la part des entreprises. Par secteur institutionnel, les crédits alloués au secteur privé ont marqué une accélération de leur rythme à 2,1% en janvier après 1,5% un mois auparavant et cela «sous l'effet de la hausse de 6,8% des prêts aux ménages, après 6% en décembre, et de l'atténuation de la baisse des prêts aux sociétés non financières privées à -0,8% après -1,2%», explique BAM. Quant aux prêts accordés aux sociétés non financières publiques, ils ont accusé un repli de 5,5% après une hausse de 0,2% le mois passé. Toutefois, le véritable fait marquant du mois de janvier est l'accélération des dépôts à vue auprès des banques de 3,2% en décembre 2013 à 4,3% en janvier atténuant ainsi les tensions sur les liquidités bancaires. Ces dépôts à vue représentent, rappelons-le, plus de 70% des ressources bancaires dans le Royaume. Par ailleurs, les dépôts à terme se sont inscrits en décélération revenant de 4,5% à 1%. Mais leur contribution au financement du crédit par les banques reste limitée par rapport aux dépôts à vue. Toujours en rythme annuel, l'agrégat M3 progresse de 3,7% après 2,8% en décembre et cela, malgré une baisse mensuelle de 2,1%. Cette progression recouvre entre autres, une accélération de 3,8% à 4,4% des réserves internationales nettes. Ces dernières s'approchent de 150 Mds de dirhams et se stabilisent autour des niveaux de juin dernier après une légère baisse entre octobre et décembre. Il semblerait que ces agrégats macroéconomiques se soient enfin stabilisés après une période très volatile entre 2012 et mi-2013. Inquiétante stagnation de l'industrie manufacturière L'encours des crédits à l'intention du secteur industriel, que ce soit les crédits de trésorerie ou d'équipement, a atteint à fin 2013 un encours global de 87,7 Mds de dirhams. En janvier 2012, cet encours était de 86,9 Mds de dirhams, soit une progression de 1% seulement en deux ans. Sur les 838 MDH d'évolution entre ces deux périodes, une grande partie est expliquée par la hausse des crédits à l'équipement (+2% sur la période) au détriment des crédits de trésorerie qui ont baissé dans les mêmes proportions. Cela dit, cette information en apparence positive cache une autre réalité beaucoup plus structurelle: L'encours des crédits de trésorerie représente encore les deux tiers des crédits des industriels. Inutile de rappeler l'utilité à caractère immédiat de ces crédits qui n'ont pas de rôle à jouer dans le financement de l'investissement. Dans le secteur des services, en l'occurrence dans la communication ou le transport, la répartition des crédits entre trésorerie et équipement semble plus stable avec 12 Mds de dirhams d'encours pour chaque type de créances. Toutefois, en trois ans, les entreprises de services ont consommé moins de crédits à l'équipement (-22%) au profit de crédits de trésorerie qui ont grimpé de 16,9%. Que ce soit dans l'industrie ou dans les services, cette montée des crédits à court terme dans le financement de l'exploitation n'est pas sans conséquences: le renchérissement constaté de la dette financière.