Lors d'une réunion ministérielle entre l'Union européenne (UE) et l'Union africaine (UA), ce mercredi 21 mai, les séparatistes du polisario ont tenté de s'inviter à la table des discussions. Mais leur présence, non sollicitée et visiblement « gênante » pour les Européens, s'est soldée par une exclusion nette, marquant une tentative avortée de légitimation diplomatique pour l'entité non reconnue. Voici les coulisses de cette réunion à Bruxelles... Les Etats membres de l'Union africaine et de l'Union européenne se rencontraient au niveau ministériel ce mercredi à Bruxelles. La milice du polisario, à travers son autoproclamée « république sahraouie », a tenté de s'immiscer au menu des discussions en dépit de la non-reconnaissance des Etats de l'Union européenne de cette entité fantoche. Alors que dès vendredi l'UE s'est exprimée sur le sujet, en réitérant sa non-reconnaissance de la milice séparatiste, ses membres ont malgré tout trouvé le moyen de s'inviter à la réunion sans y être conviés. « La position de l'UE est bien connue : ni l'UE ni aucun de ses Etats membres ne reconnaissent la +rasd+ », et l'éventualité de la présence de cette entité « à la réunion ministérielle, UE-UA n'a aucune influence sur cette position », a déclaré vendredi la porte-parole de l'Union Européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Nabila Massrali, en réponse à une question sur la possible présence des membres de l'entité séparatiste. L'Union européenne a bien rappelé n'avoir adressé, ni par le biais de ses Etats membres, aucune invitation à la pseudo-rasd. La présence non sollicitée et non bienvenue des représentants de la rasd, s'explique par leur adhésion à l'Union africaine qui met l'institution continentale dans une position délicate. Leur présence n'a pas été préparée et a créé un moment de gêne pour l'Union européenne, a indiqué à Hespress FR, une source diplomatique marocaine sous couvert d'anonymat. Les séparatistes espéraient secrètement que leur présence dans l'enceinte de la réunion UE-UA pourrait peser sur le large soutien européen à l'initiative marocaine d'autonomie, considérée comme « sérieuse et crédible » par une majorité croissante de pays européens. Mais ce calcul s'est avéré totalement contre-productif puisque les éléments de la « rasd » n'ont eu aucun contact avec les représentants européens ou ceux des Etats membres, ils n'ont été conviés à aucune discussion bilatérale UE-UA, à l'exception de discussions polisario-Algérie, parrain de l'entité fictive et instigateur du conflit autour du Sahara. Le « drapeau » de l'entité séparatiste n'a pas été hissé dans la salle, et aucun accueil protocolaire n'a été réservé au représentant des séparatistes, contrairement aux ministres africains qui ont eu droit à tous les égards dus aux Etats, relate la même source. Elle explique en outre que leur présence indésirable s'est reflétée aussi sur les pancartes posées devant les représentants des pays. Le représentant du polisario a été désigné par « le diminutif "sadr" griffonné sur un papier blanc, alors que les ministres des Etats africains disposaient de pancartes affichant le nom officiel du pays ». « Les séparatistes du polisario espéraient que leur présence, fort indésirable et incommodante pour les Européens, leur donnerait une opportunité », mais au final c'est une humiliation qui leur a été accordée et des signes clairs ont été donnés à cet égard. Leur non-invitation, leur exclusion des pourparlers, le refus de discussion, et le siège où ils se sont installés à l'arrière, ne fait pas de doute sur leur présence indésirable au sein de l'Union européenne. Les membres présents à la réunion ont décrit les séparatistes du polisario comme des « passagers clandestins infiltrés dans les bagages de l'UA », ajoutant qu'ils restaient proches du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf. L'Union européenne, embarrassée par cette présence imposée, a réagi avec fermeté en affichant une neutralité rigoureuse, mais sans équivoque : pas de reconnaissance, pas de dialogue, pas de visibilité, pas de considération pour une entité séparatiste non reconnue par la communauté internationale. L'un des éléments phares de cette réunion humiliante aussi bien pour le polisario que l'Algérie a été le geste parlant de la Haute Représentante de l'UE, qui a immédiatement quitté la salle lorsque le représentant séparatiste a pris la parole pendant quelques secondes qui lui ont été concédées par l'UA. « Son retrait de la salle était un geste diplomatique fort, qui traduit la non-reconnaissance de l'UE et de ses Etats membres », souligne notre source. Les séparatistes du Polisario sont repartis de Bruxelles avec moins que ce qu'ils espéraient. Aucun gain de visibilité, aucune reconnaissance implicite, et une forme d'humiliation diplomatique assumée par les institutions européennes. Leur présence qualifiée de « clandestine » par plusieurs observateurs et l'annonce pré-réunion de leur non-invitation illustre l'isolement croissant de cette entité dans les arènes internationales et le début de la fin de ce projet séparatiste.