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ACADEMIA : «Plus de cent ans de polo au Maroc» (1ère partie)
Publié dans Finances news le 04 - 07 - 2014

Si l'on ne peut déterminer avec précision où et quand naquit le jeu de polo, on s'accorde cependant à considérer qu'il apparût il y a quelques 2.500 ans, chez les peuples cavaliers des steppes de l'Asie centrale, entre la Chine et la Mongolie.
Il est ainsi le premier jeu de balles et de maillets du monde et peut-être, selon certains historiens, le plus ancien des sports d'équipe. Cependant, s'il ne plane aucun doute sur l'origine orientale du polo, c'est en Perse que l'on relève les premières traces de cette activité mi-sportive, mi-guerrière, qui allait traverser plus de deux millénaires pour parvenir jusqu'à nous.
Les origines du polo
Dès son apparition, il est considéré comme un art noble, celui des meilleurs guerriers, puis celui des rois et des princes... Darius 1er, Roi de Perse (522-486 av. J-C.) fut sans doute le premier des grands joueurs. Dans cette grande puissance régnant sur l'Asie mineure, le polo se nomme «chaugan» (maillet). Il est alors moins un sport au sens moderne du terme, qu'un mode d'entraînement des troupes d'élite - telle la garde du roi - et du monarque lui-même. C'est en fait une bataille miniature, à laquelle peuvent participer des dizaines de cavaliers dans chaque camp. Très vite, il devient le passe-temps favori des cours royales dans cette civilisation brillante et dominatrice soutenue par des cavaliers habiles et infatigables. Activité noble et d'apparat, on y joue richement paré.
A la fin du IXème siècle de notre ère, l'historien musulman Tabari raconte dans sa volumineuse «Chronique des prophètes et des rois», l'histoire de Darius III Codoman, roi de Perse entre 336 et 330 av. J.-C., qui envoie pour l'humilier à Alexandre le Grand, roi de Macédoine, une balle et un maillet, lui signifiant ainsi que le jeu convenait mieux à son jeune âge et à son inexpérience que les activités guerrières. «La balle est la terre, et je suis le maillet», lui fit répondre Alexandre, certain de ses conquêtes futures ...
Mais autant qu'aux historiens, c'est aux poètes que l'on doit de nous rapporter les échos de la fabuleuse épopée du jeu de polo à travers les âges.
Au Xème siècle, le grand poète persan Fidursi évoque dans son «Livre des rois», véritable histoire de la Perse, un tournoi ayant opposé quelques siècles plus tôt sept cavaliers persans à sept turcs. Un prince, du nom de Siawusch, aurait frappé la balle avec une telle vigueur qu'il aurait, dit le poète, «fait voir la lune de près».
Un autre poète persan, nommé Arifi, a écrit une ode allégorique sur le jeu princier :
«L'homme est une balle lancée dans le champ de l'existence conduite ça et là par le maillet de la destinée que manie la main de la providence ...»
En fait, une grande partie de la littérature persane ancienne abonde de références au chaugan et de métaphores inspirées du jeu. Au XIIème siècle, Nezami, l'un des poètes majeurs de son temps, se sert de l'image du polo pour évoquer la vie :
«La limite de ton terrain de polo est l'horizon. La balle sur la courbe de ton maillet est la Terre. Avant de n'être plus que poussière, galope et force le pas de ta monture car le monde t'appartient».
Héritage architectural de cette passion de la Perse pour le jeu de polo, on peut admirer à Ispahan, capitale au XVIème siècle du royaume Séfévide, les restes d'un terrain de polo. De part et d'autre de la «place du Shah», longue de 274 mètres, (la taille d'un terrain d'aujourd'hui) se dressent deux ensembles de deux piliers de pierre représentant les buts, espacés de 7,5 mètres ! C'était le terrain de polo royal. Sur l'un des côtés, au niveau de la ligne de milieu, on éleva les sept étages du palais Ali Quapu, des galeries duquel on pouvait assister au match.
De Perse, le polo allait s'étendre en Arabie et au Tibet. Là se forge le nom sous lequel il allait être connu aujourd'hui : on l'appelle alors «pulu», du nom de la racine, peut-être celle du saule, dont la balle était faite. De là, il se répandit jusqu'en Chine et au Japon où il devait rencontrer un grand succès.
«Piétinement d'une centaine de chevaux galopant ensemble, piaffant côte à côte ;
La balle bondit, le maillet la dirige, au coeur de la chevauchée,
De cuir rouge leurs brides, d'or jaune leurs mors
Les cavaliers inclinent le corps, courbent le bras autour du poitrail de leur monture,
Un coup de tonnerre répond au mouvement de la main, et la perle divine entame sa course.»
Ainsi, le poète Han Yu exprime-t-il avec emphase son admiration pour le jeu magique. Nous sommes à l'époque de la dynastie chinoise des T'ang qui allait, entre les années 618 et 907, faire de la Chine l'Empire le plus grand et le plus puissant de la terre. Ici, comme il l'a souvent été ailleurs, le polo est considéré comme le meilleur entraînement des guerriers. Comme en Perse, il est la discipline favorite de l'élite. Peintres et graveurs, miniaturistes et sculpteurs emboîtent le pas aux écrivains et aux poètes. Le polo inspire l'art.
De retour de Chine, poursuivons notre voyage à travers le temps et les vastes plaines du Proche et du Moyen-Orient.
Nous sommes en Grèce au XIIème siècle. L'empereur Manuel 1er Comnène (1118-1180), diplomate habile et courageux guerrier, joue avec les princes byzantins et les nobles de sa cour. Cinnamus, historien byzantin, nous a laissé une fort vivante description du polo de cette époque :
«Le jeu se déroule sur un terrain spécial. Une balle en cuir, de la taille d'une pomme, est lancée en l'air. A ce moment, comme s'ils se disputaient un trophée, les joueurs se mettent à galoper le plus vite possible. Chaque cavalier tient dans sa main droite un maillet de longueur moyenne. Chaque camp s'efforce de conduire la balle au-delà des lignes adverses.»
Par Rabii BENADADA
Représentant média de la Fédération internationale du Polo au Maroc et Chercheur en management du sport à l'ISCAE de Casablanca.


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