Le dernier don du Qatar accordé au Maroc sonne comme un véritable ballon d'oxygène pour le secteur agricole sujet aux aléas climatiques. Cette enveloppe de 136 millions de dollars destinée au développement agricole de la province d'Ouazzane et des régions du Sous Massa Draa et de Guelmim Essmara aura d'importantes retombées économiques, sociales et environnementales. Outre ces retombées, ce don serait aussi le reflet de la confiance qu'accordent les partenaires internationaux au Plan Maroc Vert. C'est dans une ambiance parfaitement cordiale que Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et des Finances et Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime et leur homologue Ali Shareef Al Emadi, ministre des Finances qatari, ont récemment signé à Rabat une convention relative à l'octroi d'un don qatari de 136 millions de dollars. Cette consistante enveloppe servira à appuyer deux projets de développement concernant l'irrigation, le développement des parcours et la gestion de la problématique de la transhumance induite par la sécheresse. Outre le caractère structurant de ces deux projets d'envergure, l'argentier du Royaume a tenu à rappeler que l'enveloppe de 136 millions de dollars octroyée au Maroc atteste incontestablement des relations étroites qu'entretiennent les deux pays partenaires. Cet appui financier s'avère inédit, car pour la première fois le Qatar soutient par le truchement d'un don le secteur agricole national. Ce qui réjouit particulièrement Mohamed Boussaid qui table d'ores et déjà sur un important effet de levier d'un point de vue économique, social et environnemental. Les multiples retombées attendues Dans le détail, le Qatar financera un premier projet à hauteur de 48,8 millions de dollars. Celui-ci porte sur l'irrigation du périmètre d'Asjen situé dans la province d'Ouazzane. Pour sa part, le deuxième projet inhérent au développement des parcours et l'organisation de la transhumance au niveau des régions de Sous Massa Draa et de Guelmin Essmara verra un concours financier qatari estimé à 87,2 millions de dollars. Cela dit, Aziz Akhannouch a martelé lors de son allocution que le premier projet qui permettra entre autres, l'extension de l'irrigation sur une superficie de 2.500 hectares aura d'importantes retombées économiques et sociales. Celui-ci devrait faciliter l'amélioration des revenus des agriculteurs puisque ces derniers seront à même de diversifier leurs cultures et de valoriser les produits agricoles. Mieux encore, l'aménagement hydro-agricole du périmètre d'Asjen engendrera un taux de rendement de 17%. A en croire le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, l'accroissement du revenu agricole net devrait croître de 613%. Ce qui équivaut à un passage de 5.160 à 36.800 dirhams à l'hectare. Ces chiffres avancés montrent indubitablement que ce premier projet soutenu financièrement par le Qatar sera d'une grande utilité pour les agriculteurs de la province d'Ouazzane. Du reste, le deuxième projet appuyé par les fonds qataris n'est pas en reste au regard de ses implications économiques, sociales, environnementales voire culturelles. Etalé sur 16 millions d'hectares, le projet devrait générer, d'après Aziz Akhannouch, près de 300 postes d'emploi directs et permanents, sans compter la création de 1,2 million de postes de travail au niveau des futurs chantiers. Sous un angle purement social, le deuxième projet situé dans les régions de Sous Massa Draa et de Guelmim Essmara facilitera les conditions d'accès aux services sanitaires, et ce au profit de 3.000 familles. L'amélioration des conditions de vie de plus de 100.000 habitants issus de familles d'éleveurs est aussi escomptée. L'autre effet positif de ce projet est qu'il contribuera au renforcement des capacités des populations à travers les filières de production et les activités génératrices de revenus. Cela dit, Mohamed Boussaid a mis en relief la portée environnementale du deuxième projet concernant le développement des parcours et la gestion de la problématique de la transhumance. A cet égard, il estime que celui-ci aidera à la préservation des forêts et des pâturages, susceptibles d'être dégradés par les éleveurs et leurs troupeaux en quête de zones plus clémentes lors des périodes de forte sécheresse. Par ailleurs, l'argentier du Royaume n'a pas manqué de souligner que l'appui financier de 136 millions de dollars témoigne de la diversification des partenaires du pays. Toujours selon lui, le Royaume s'est résolument employé au cours de ces dernières années à oeuvrer pour le raffermissement des relations avec les pays du Golfe. A en croire le patron du département de l'Economie et des Finances, ce don qatari n'est autre qu'une marque de confiance et de crédibilité que les partenaires internationaux accordent au Plan Maroc Vert qui jouit d'une grande sollicitude royale.