Le Maroc a pu gagner des places dans le classement relatif à l'innovation. Le facteur humain occupe une place de choix pour mener à bien le développement des différentes stratégies dédiées à l'innovation. La coopération et le partenariat entre les centres de recherche et les entreprises laisse à désirer. L'expérience du Maroc en matière d'innovation est citée en exemple parmi les pays émergents. Le Royaume a réalisé différentes avancées en la matière, aidé en cela par les mesures prises par l'Etat pour gravir les échelons. Ainsi, le Maroc a pu gagner 8 places dans cet indice au cours de l'édition 2014. Sur 143 pays, il occupe désormais la 84ème place. L'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) a organisé dernièrement un séminaire consacré à l'édition 2014 du «Global Innovation Index» en partenariat avec l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). Le leitmotiv est de débattre des dessous de cet indice, et ce dans un environnement en perpétuelle mutation. L'événement, qui est destiné notamment aux acteurs de l'innovation ainsi qu'aux chercheurs, décideurs et universitaires, a été animé par Sacha Wunsch-Vincent, économiste senior à l'OMPI et membre de l'équipe de rédaction du Global Innovation Index. Cet indice, qui est à sa 7ème édition, est devenu une source de référence à l'échelle mondiale en matière de mesure de l'efficience de l'innovation pour les décideurs publics et privés. Le séminaire permet de mesurer l'évolution du Maroc au niveau de l'indice de l'innovation. Il est question aussi de faire le point sur les meilleures pratiques internationales pour en tirer les enseignements utiles. Le facteur humain est un axe central pour mener à bien le développement des différentes stratégies dédiées en la matière. Une collaboration qui fait défaut «Le classement du Maroc en matière d'innovation n'est pas le fruit du hasard. C'est le résultat d'un long travail mené par le gouvernement et les autres institutions. A mettre à son actif, une stratégie bien ficelée qui donne des résultats encourageants. Il faut préciser que ce pays possède des potentialités importantes surtout au niveau de ses ressources humaines qui pour la plupart, regroupe des éléments jeunes, dynamiques et motivés capables de relever tous les défis», affirme Wunsch-Vincent. L'intervenant a mis en exergue les conditions ayant permis l'essor du Maroc en la matière, notamment un climat des affaires favorables. «Le processus de création des entreprises est nettement meilleur que celui de la région et parfois même de certains pays développés. Les procédures ont été simplifiées réduisant au maximum les documents nécessaires et les différentes administrations sollicitées. Un porteur de projet peut créer son entreprise dans un délai de 48 heures. La qualité des services de l'administration a été également soignée», affirme-t-il. Par ailleurs, Wunsch-Vincent n'a pas manqué de relever des défaillances ou des points négatifs dans le domaine de l'innovation au Maroc. «Il y a très peu de coopération et de partenariat entre les centres de recherche et les entreprises. Cela ne permet pas d'exploiter convenablement et de promouvoir commercialement les brevets d'invention. Les chercheurs doivent collaborer étroitement avec le monde de l'entreprise en transformant les résultats de l'innovation en produits concrets. Pour accélérer son développement, le Maroc doit oeuvrer pour que le monde de la recherche évolue étroitement avec celui de l'entreprise». Autre bémol Pour sa part, Adil El Malki, Directeur général de l'OMPIC met l'accent sur le capital immatériel des entreprises. «Des experts nationaux et internationaux de renom sont impliqués pour lancer de nouveaux outils d'évaluation de cette richesse», indique-t-il. Le nouveau mode de calcul du patrimoine immatériel des entreprises nécessite des conditions favorables pour donner des résultats tangibles qui vont aider le Maroc à améliorer son classement mondial. Jusqu'à présent, le capital immatériel est considéré comme l'ensemble des compétences, des techniques ou des pratiques possédées par une entreprise qui lui permettent d'obtenir une rentabilité supérieure à la rentabilité minimale exigée par ses pourvoyeurs de fonds. Ce capital immatériel n'a souvent aucune valeur comptable et le goodwill a souvent été utilisé pour l'évaluer et corriger ainsi la valeur patrimoniale d'une entreprise très rentable. Pour résumer, la valeur nette comptable d'une entreprise (celle calculée à partir du bilan) n'est pas l'exact reflet de sa valeur réelle. Pour évaluer une entreprise, dans le cadre d'une transmission ou d'une reprise, il devient indispensable d'associer aux critères financiers, la valeur de ses actifs immatériels. MRE, un potentiel de créativité et d'innovation Un chapitre du «Global Innovation Index 2014» est dédié au rôle de la diaspora marocaine pour le développement de l'innovation dans le Royaume. En effet, les MRE disposent d'une bonne formation et d'une expérience adéquate pour participer activement dans ce domaine. En l'espace de 16 ans, environ 900 brevets de création ont été déposés par des MRE. Une étude, publiée dernièrement par l'OMPI, révèle que 20 % des MRE ont obtenu un diplôme de niveau master ou supérieur. Ce segment de la population marocaine représente «un potentiel de créativité et d'innovation pour le Maroc». L'organisation mondiale recommande la mise en place de «campagnes de retour des MRE centrés sur des projets technologiques majeurs». Il s'agit d'exploiter leur potentiel en «créant les conditions et l'environnement favorables à la contribution des professionnels en vue d'accentuer le développement de l'innovation au Maroc».