La visite au Maroc du président du Sénat polonais, Bogdan Borusewicz, a de nouveau mis sur la table la sempiternelle affaire du Sahara. On ne pouvait mieux s'y attendre, car au menu de ses entretiens avec son homologue marocain, Cheikh Mohamed Biadillah, pré-sident de la Chambre des conseillers, le parlementaire polonais a souligné son vif intérêt pour une solution négociée au Sahara, autrement dit politique et consensuelle. Plus : Bogdan Borusewicz a déclaré que la solution la plus juste serait la mise en oeuvre du plan d'autono-mie proposé par le Maroc en avril 2007. Il n'a pas su bien dire, car ce plan a reçu l'aval de la communauté mondiale. Le plan d'autonomie élargie, si l'on en croit les responsables américains, européens, arabes, asiatiques et africains plus proches de nous, constitue la «solution politique idéale», conforme aux règles internationales et capable de sortir la région de la crise. Il convient de souligner que le président du Sénat polonais semble adhérer au projet d'autonomie sans réticences, entendu par là que son pays – qui a tant souffert de la partition de son territoire – reste attaché au principe sacro-saint de l'intégrité territoriale. Le Maroc a soumis au Conseil de sécurité le projet d'auto-nomie élargie parce qu'il n'y avait pas d'autre solution et il ne l'a fait qu'après avoir pris désespérément acte de la défaillance des uns et des autres à trouver une solution viable et de l'échec des plans proposés, notamment celui de James Baker, proposé en 1995... Les Nations unies ont en effet épuisé toutes les formules possibles et imaginables afin de régler ce lancinant conflit. Les parties concernées, non plus, n'ont pas tari d'efforts, mais en vain. Non content de constater que la diplomatie internationale était dans une impassible inertie face à un conflit qui s'éternise et s'enlise, le Royaume du Maroc a pris les devants, conformément à la règle de droit, et a proposé un plan courageux, audacieux et porteur d'une vision constructive. Le plan d'autonomie, inspiré du réalisme et de la culture de consensus, fait singulièrement la part des choses : il accorde une large autonomie aux populations sahraouies pour gérer leurs affaires, bénéficier de leurs droits, politiques, juridiques, institu-tionnels, économiques et sociaux dans le cadre de la souveraineté marocaine. Le plan d'autonomie s'inscrit de surcroît dans l'esprit d'une vision démocratique qui privilégie la région comme un pôle exemplaire de développement, doté d'attributs et de pouvoirs compétents. La région saharienne constitue, à cet égard, un territoire doté de ses propres forces et appelé à prospérer grâce à ses richesses, ses potentialités, ses hommes et femmes, et surtout, en complémentarité intégrée avec le Maroc. Les grandes puissances, à commencer par les Etats Unis, voire la Chine et la Russie, ont apporté leur soutien au plan d'autonomie, le considérant comme «réaliste, juste et prometteur» ! Le plan en question apporte une réponse concrète aux divagations du polisario et de l'Algérie qui ont jeté l'affaire du Sahara dans les eaux glauques de l'aventurisme et de l'oppor-tunisme. Lassée d'un enlisement qui semble prendre en otage la région et ses populations, la communauté internationale souhaitait ardemment y mettre un terme. On a assisté depuis lors à une cascade de remise en cause, pis : des retraits des reconnaissances diploma-tiques consenties ici et là au polisario par un certain nombre d'Etats d'Afrique ou d'Amérique latine. Ces retraits en chaîne, effectués de plus en plus depuis quelques années, est le résultat d'une active diplomatie marocaine d'une part, et d'autre part de la désaffection du polisario à l'échelle mondiale, qui signifie ni plus ni moins l'échec cuisant de la politique expansionniste du gouvernement algérien. A présent, d'une déclaration de soutien au Maroc à l'autre, d'un revirement à l'autre également, le contexte du conflit du Sahara se transfigure en faveur de notre pays. Saura-t-il pour autant capitaliser un tel mouvement de sympathie en sa faveur ?