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Entretien : Le Cozine prône un développement industriel soucieux de l'environnement
Publié dans Finances news le 25 - 10 - 2015

Mounir Benyahya, coordinateur du Collectif des zones industrielles pour l'environnement et gestionnaire de 3 zones industrielles nous éclaire sur l'enjeu de développer des zones industrielles plus respectueuses de l'environnement.
Finances News Hebdo : Depuis 2011, le Collectif des zones industrielles pour l'environnement (Cozine) oeuvre pour inculquer l'aspect environnemental au niveau des zones industrielles. Comment l'idée de ce collectif est- elle née ?
Mounir Benyahya : L'idée de la création de ce collectif a germé lors d'une discussion entre 3 gestionnaires de zones industrielles, à savoir moi-même, représentant de la zone industrielle de Bouskoura, la représentante de la zone de Ben M'sik-Sidi Othmane et celle de Izdihar de Sidi Benrnoussi, lors d'un colloque sur les déchets liquides. Lors de cette discussion, nous avons constaté que nous partagions les mêmes contraintes et difficultés, d'où l'idée de créer le Cozine avec un focus, dans un premier temps, sur l'environnement, que nous avons élargi très vite sur le développement durable et les aspects d'organisation et de gouvernance. L'enjeu est de pouvoir répondre aux problématiques liées à l'aspect organisationnel, social (qui n'est pas suffisamment pris en compte dans l'élaboration des zones), économique et environnemental. Nous avons alors lancé un appel à manifestation d'intérêt auprès de toutes les zones industrielles du Maroc. 12 zones industrielles (ZI) ont, dans une première phase, adhéré au Cozine et ont signé une charte de l'environnement. Après une période de flottement, et suite au départ de la personne qui assurait la coordination du Collectif (Association Izdihar), j'ai repris le flambeau en 2014. La première action que j'ai entreprise, était le recrutement d'un maximum de zones. Aujourd'hui, elles sont 29 à adhérer au Cozine.
F.N.H. : Concrètement, quelles sont les actions que vous avez menées dans le cadre du Cozine ?
M. B. : Plusieurs actions ont été menées par le Cozine depuis sa création. Nous avons, dans un premier temps, approché la GIZ (coopération allemande très active dans le domaine environnemental), qui a vu en notre démarche un relais même de ses actions, particulièrement celles liées à l'environnement.
Il faut dire que notre approche est scindée en deux. D'une part, être une voix fédératrice des gestionnaires pour mettre en place un cadre juridique ainsi que l'instauration d'un système de gouvernance qui assurerait les ressources financières. D'autre part, se positionner en tant que relais pour les pouvoirs publics, notamment lorsqu'il s'agit de mettre en place des actions transversales au profit des entreprises. Car, en ciblant par territoire géographique, soit par zones industrielles et non pas par secteur d'activité, les actions sont plus efficaces et plus pertinentes.
Nous oeuvrons avec la coopération de plusieurs partenaires dont les ministères de l'Environnement et de l'Industrie ainsi que la GIZ pour mener des actions plus concrètes, notamment de sensibilisation sur les déchets liquides, les nuisances sonores, les émissions de CO2 ainsi que l'organisation de formations environnementales auprès des adhérents. Dans le cadre d'un programme méditerranéen, nous avons également mené plusieurs missions à l'international, notamment dans des zones industrielles qui sont très avancées en matière de protection de l'environnement.
Nous travaillons sur l'élaboration d'un guide qui définit la notion de zones industrielles durables, les critères, les préalables, les benchmarks à l'international...
F.N.H. : Rencontrez-vous des difficultés à convaincre les industriels à adhérer à votre cause ?
M. B. : Il faut dire qu'il est difficile de convaincre des entreprises, qui font face à des problèmes d'existence et de ressources financières, à s'inscrire dans cette démarche. Toutefois, l'idée est de démontrer que s'inscrire dans ce processus n'est pas inaccessible; et que, par de petites actions, l'on peut réduire considérablement son impact sur l'environnement. Je tiens à souligner que l'adhésion au Cozine est gratuite. Ce dernier fonctionne grâce au soutien financier de nos partenaires, particulièrement la GIZ, qui a contribué le plus.
F.N.H. : Parmi les freins qui entravent vos actions, l'absence d'un cadre réglementaire. Comment comptez-vous remédier à cette situation ?
M. B. : Au niveau des communes, les zones industrielles contribuent plus en termes de taxes (services communaux, TVA, taxe sur la construction...) alors qu'elles reçoivent moins de services. C'est le paradoxe des zones industrielles. Pour remédier à cette situation, nous avons proposé un texte de loi pour les zones industrielles, lequel se base sur deux axes.
Le premier consiste à mettre en place un texte qui ressemblerait au statut de la copropriété des immeubles. Le deuxième serait que les communes appliquent le système de la gestion déléguée dans les zones industrielles, notamment pour la collecte des déchets, l'éclairage des zones...
D'un autre côté et outre les aspects organisationnel et financier, il faut donner plus de prérogatives aux gestionnaires, ce qui permettrait de faciliter l'acte d'investir aux industriels.
F.N.H. : Où en est ce projet de loi aujourd'hui?
M. B. : Nous avons rédigé un texte de loi que nous avons soumis au ministère de l'Industrie, mais qui, malheureusement, n'y a pas encore donné suite. Aujourd'hui, nous sommes en discussion pour réactiver le dossier tout en espérant qu'en 2016, nous pourrons sortir ce texte des tiroirs.
Il faut savoir que c'est au niveau des zones industrielles que se traduisent les politiques d'un pays, mais paradoxalement, c'est là où il y a le plus d'anarchie. Toutes les communes cherchent à développer des zones industrielles parce qu'elles sont créatrices de richesse et d'emplois mais aucune ne veut en assumer les conséquences.
F.N.H. : Pour rebondir sur les politiques publiques, le nouveau Plan d'accélération industrielle a-t-il prévu un développement industriel plus soucieux des aspects environnementaux ?
M. B. : Le nouveau plan a prévu, en termes de zones industrielles, d'aller vers un système qui s'inspire à 100% du modèle de la zone industrielle de Bouskoura et de Oulad Salah, c'est-à-dire de passer d'un système de vente à celui de locatif qui permette de résoudre les problèmes, puisqu'il y a une relation de bailleur/locataire, soit un service rendu en contrepartie d'une prestation. Toutefois, je pense qu'il faudra régler le passif. Parallèlement, il ne faut pas oublier un indicateur important, celui du taux de valorisation des zones industrielles, qui reste très faible. Les zones industrielles lancées par l'Etat n'étaient occupées, en 10 ans, qu'à hauteur de 20 à 30% à cause de la spéculation sur les terrains.


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