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Croissance 2016 : Boussaïd campe sur sa position
Publié dans Finances news le 07 - 01 - 2016

En dépit d'une faible pluviométrie qui compromet pour la campagne agricole 2015-2016, Mohamed Boussaïd, ministre de l'Economie et des Finances, continue de maintenir l'objectif de la réalisation d'un taux de 3% du PIB, prévu par la Loi de Finances 2016.
Les raisons pour rassu­rer l'opinion publique nationale et interna­tionale sur les pers­pectives économiques du pays pour l'année 2016 sont mul­tiples. Les entités chargées des prévisions économiques s'accordent toutes à dire que le taux de croissance enregis­trera un net repli par rapport à 2015. Du côté du ministère de l'Economie et des Finances, on table sur une augmenta­tion du produit intérieur brut de l'ordre de 3% contre 2,6 et 2,1%, d'après les pronos­tics du haut-commissariat au Plan (HCP) et celles de l'Insti­tut d'émission (BAM). Dans ce contexte marqué par le fait que plusieurs facteurs penchent en faveur d'une contraction de l'activité économique du pays en 2016, la rencontre traitant de la Loi de Finances et des perspectives de l'économie marocaine, organisée récem­ment au siège de l'Agence marocaine de presse (MAP), revêtait une importance sin­gulière. Accompagné de son état-major au complet, Mohamed Boussaïd, argentier du Royaume, s'est employé à ne pas éluder les questions épineuses émanant des repré­sentants de la presse nationale fortement mobilisés pour l'oc­casion. En prélude de la série des questions-réponses, le ministre de l'Economie et des Finances s'est livré à un exer­cice didactique expliquant tour à tour le contexte dans lequel la Loi de Finances 2016 a vu le jour. Cet instrument, qui reflète le mieux la politique gouver­nementale a été échafaudé, à partir de juin 2015 sur la base du prix du baril de pétrole situé autour de 90 dollars. Notons que les cours du baril ont fortement chuté depuis lors (moins de 40 dollars actuel­lement). D'ailleurs, l'argen­tier du Royaume a profité de cette rencontre pour concéder que des écarts peuvent sur­gir entre les prévisions autour desquelles se fonde la Loi de Finances et la réalité, qui sur­viendra au cours de l'année. Le débat autour des écarts de prévision de croissance entre le gouvernement et les autres entités produisant des études prospectives sur l'activité éco­nomique a vite pris le dessus. «Les écarts de prévision de la croissance ne doivent pas constituer des sources sujettes à polémique. Chaque entité (HCP, BAM) a ses méthodes que nous respectons», clame-t-il dans la foulée. Et d'ajouter : «Il est temps d'organiser des études portes ouvertes avec des experts internationaux afin d'être mieux édifié sur les méthodologies adoptées par les différentes institutions spé­cialisées dans les prévisions économiques». Cela dit, force est d'admettre que la com­plexité qui entoure l'élaboration d'une Loi de Finances laisse transparaître la principale rai­son d'être d'un gouvernement, celle de traiter les circons­tances nouvelles avec le moins de dégâts collatéraux. Par ailleurs, il convient de préciser que la Loi de Finances 2016 s'inscrit dans une dynamique de continuité par rapport à l'année 2015, qui a particu­lièrement été florissante, avec un taux de croissance tournant autour de 4,5% du PIB. A ce titre, Boussaïd a rappelé quelques indicateurs-clefs de l'année dernière, tout en égre­nant les nouveautés majeures dont recèle la Loi de Finances 2016.
Nouveautés et motifs de satisfecit
En dépit des multiples efforts déployés pour diversifier et moderniser l'économie natio­nale, il est clair que celle-ci continue d'être sensible à la pluviométrie, particulièrement faible pour la campagne agri­cole 2015-2016. Eu égard à ce qui précède, beaucoup d'incertitudes pèsent sur l'acti­vité économique de l'année en cours contrairement à l'année dernière. En effet, à novembre 2015, le déficit commercial s'est réduit de 20% sous l'ef­ fet de la hausse des expor­tations et de la baisse des importations, largement favo­risée par la chute des cours de l'or noir. Boussaïd s'est réjouit de l'amélioration des réserves de change, qui avoi­sinent actuellement les 7 mois d'importations. «Ce mouve­ment de hausse est autrement plus bénéfique pour payer les importations de blé et des pro­duits pétroliers du Maroc». Au chapitre des nouveautés de la Loi de Finances 2016, il convient de rappeler que celle-ci marque la première implé­mentation de la nouvelle Loi organique des Finances (LOF), avec des avancées notables. A partir de cette année, près de 15 rapports portant entre autres sur la dette, l'inves­tissement régional, le foncier, seront annexés à la Loi de Finances. Les délais concer­nant son approbation par le Parlement et l'avènement de la loi rectificative et celle de règlement, ont été substan­tiellement réduits. Dans un autre registre, cette année, qui vient de démarrer, est porteuse d'opportunités pour le Maroc, notamment à l'échelle interna­tionale. Avec un taux de crois­sance situé autour de 1,6% du PIB en 2016, la reprise, qui se profite dans l'Union euro­péenne est de nature à booster la demande extérieure adres­sée au Royaume. Du reste, le pays est aussi exposé à la reconfiguration de l'économie mondiale, sensible au repli de la croissance chinoise et à la hausse du taux directeur opé­rée par la FED, en raison de la bonne tenue de l'activité au pays de l'oncle Sam.
Poursuite de la dyna­mique des réformes
Lors de son allocution, l'argen­tier du Royaume a fait remar­quer que la Loi de Finances 2016 traduit clairement la forte volonté réformatrice du gou­vernement. Le développement des énergies renouvelables, la décompensation et la régiona­lisation avancée avec la mise en place du Fonds de solidarité régionale doté de 4 Mds de DH, sont autant de chantiers priori­taires pour l'année en cours. «La Loi de Finances 2016 a pour objectif majeur de soute­nir la demande par le truche­ment de la consolidation des politiques sociales (création du Fonds de cohésion sociale, augmentation de la bourse des étudiants et des bénéficiaires, etc.), tout en encourageant l'offre», assure le ministre des Finances. Cela dit, le renfor­cement de la télédéclaration et du règlement des impôts et taxes par voie électronique, comme en témoigne la possi­bilité de payer la vignette auto par Internet et par voie ban­caire à partir de cette année, vise à alléger les citoyens et les entreprises des lourdeurs administratives. Au-delà de ces aspects inhérents à la Loi de Finances, la rencontre était l'occasion pour les journa­listes d'interpeller le ministre des Finances sur les dossiers chauds du moment.
Retraite, décom­pensation du sucre, Samir.......
Les réponses de Boussaïd au sujet de la retraite, de la décompensation du sucre qui doit intervenir en février 2016 et de la Samir, ont le mérite d'être claires et sans langue de bois. Concernant la retraite des fonctionnaires dont la réforme devrait entrer en vigueur en 2017, le ministre des Finances a souligné son urgence puisque le déficit cumulé de la Caisse marocaine des retraites (CMR) devrait atteindre en 2016 près de 8 Mds de DH. «Le plus alarmant est que ce déficit est exponentiel, ce qui constitue un grand péril pour les 750.000 fonctionnaires concernés», s'offusque-t-il dans la foulée. Il est toutefois opportun de rap­peler que l'âge de la retraite pour les fonctionnaires devrait être de 63 ans en 2019, et ce, au regard de la réforme qui se profile.
Pour ce qui est de la décom­pensation du sucre, qui per­mettra d'économiser un peu moins de 2 Mds de DH, l'ar­gentier du Royaume estime que cette réforme est d'autant judicieuse que ce sont les industriels qui constituent les plus grands consommateurs de cette denrée alimentaire. Cette manne servira à renflouer le Fonds de cohésion sociale qui finance, entre autres, le Ramed et le programme Tayssir. De plus, cette somme générée par cette décompensation appuiera le programme d'investissement du ministère de la Santé en milieu rural. Par ailleurs, c'est avec la Samir que le ministre des Finances s'est montré le plus ferme. «Le temps des pressions sur les autorités publiques est fini», martèle-t-il, avant de s'empresser d'ajouter : «Je demande aux responsables de la Samir d'honorer leurs engagements d'augmenter de 10 Mds de DH le capital de la société, qui manque cruel­lement de fonds propres». En clair, le message véhiculé par l'argentier du Royaume est que l'Etat accompagnera la Samir à condition que ses actionnaires soient de bonne foi.
Pourquoi la croissance ne crée-t-elle pas d'emplois au Maroc ?
Face aux questions incisives des journalistes, le ministre des Finances a mis la casquette d'économiste en chef du pays, expliquant tour à tour le manque de corrélation entre l'augmentation de la croissance et la réduction du taux de chômage au Maroc et l'attitude à observer face à l'endettement. Il estime que la faible propension de la croissance à générer des postes de travail découle du fait que celle-ci demeure tributaire de l'investissement public, peu pourvoyeur d'emplois. «A titre d'exemple, un parc éolien peut mobiliser des sommes colossales en termes d'investissement. Et pourtant, son entretien nécessitera peu de personnes embauchées», assure-t-il. Interpellé sur l'accroissement de la dette extérieure, jugé préoccupant par certains experts, Boussaïd s'est montré rassurant. «Le plus inquiétant serait de voir nos réverses en devises diminuer. Or, nous sommes loin du compte. L'endettement qui sert à financer les projets d'investissement ne constitue pas un danger tant que le pays est en mesure de rembourser», rétorque-t-il. Pour rappel, à l'horizon 2020, le gouvernement s'est fixé l'objectif de ramener le niveau de l'endettement public à 60% du PIB. Cela nécessitera incontes­tablement l'accélération des réformes fiscales afin d'optimiser les dépenses publiques et d'accroître les ressources fiscales.
Transparence des primes des fonctionnaires du ministère des Finances
Les nombreux journalistes conviés à assister à la rencontre portant sur la Loi de Finances 2016 et les perspectives de l'économie nationale pour l'année en cours, organisée récemment au siège de l'Agence marocaine de presse (MAP), ne se sont pas privés de poser au ministre des Finances certaines questions délicates. Il s'agit de celles portant sur la transparence des primes versées aux fonctionnaires du ministère des Finances et de la taxation de certains produits de luxe. Concernant les primes des fonctionnaires de son ministère, l'argentier du Royaume a affirmé que ce débat devrait être clos car le montant des primes est logé dans un compte spécial du Trésor. Au sujet des taux de taxation des produits de luxe dont les voitures d'un certain prix, Mohamed Boussaïd s'est montré prudent. «Il est clair que les produits de luxe doivent être taxés. Toutefois, il est important d'être regardant sur les taux appliqués», précise-t-il. Et d'ajouter: «Un niveau élevé de taxation sur certains produits de luxe risque de déstabiliser le marché, avec des risques de contrebande et de fraude». Cela dit, il est utile de rappeler que certains professionnels du marché automobile estiment que la taxation des véhicules de luxe a été néfaste pour les ventes de cette catégorie de voitures.


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