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Mendicité enfantine : La charité encourage le phénomène
Publié dans Finances news le 17 - 05 - 2007


* Les enfants mendiant dans la rue sont à
40 % issus de la rue et à 60% en charge de leurs familles.
* L’Association ADIM lance un appel aux populations de cesser de donner l’aumône aux enfants, car c’est leur faciliter l’accès aux drogues et au dilio (diluant).
* Hamza, Yacine et les autres, des drames devant lesquels on ne peut rester insensible.
Un phénomène essentiellement urbain vieux de 20 ans mais de plus en plus recrudescent. Dans les rues, des enfants réclament l’aumône alors qu’ils devraient être à l’école ou le soir chez eux à l’abri des dangers qui les guettent.
Mais qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Qui les pousse à mendier ? Et où est l’intervention de la société pour endiguer ce phénomène qui menace une nouvelle génération d’analphabètes et qui seront probablement de futurs délinquants.
Une chose est sûre, tous les enfants mendiants ne sont pas des enfants de la rue. «40 % sont des enfants de la rue et les 60 % restants sont des enfants en charge de leurs familles», explique Claude Grandchamp, fondateur d’ADIM Dar Ida Mohler, une Association marocaine pour la Sauvegarde de l’Enfance en Péril créée en 1980.
Le choix de cette association n’est pas fortuit puisqu’elle vient de lancer un appel à la population pour arrêter de faire l’aumône aux enfants. «60 % de ces jeunes enfants de la rue sont des fugueurs et ne s’y trouveraient pas sans la complicité irréfléchie de la population. Faire l’aumône à ces enfants de rue, c’est tendre la main au Diable, à la débauche, à la violence, à la déchéance !», explique-t-on.
«Avec cette aubaine journalière, l’enfant de la rue s’achètera avant tout du «dilio» (un litre et plus par jour) et des cigarettes (entre 10 et 25 DH par jour, et plus). Il s’approvisionnera aussi et selon son âge en drogues et en alcools de tous genres. «Ivre et drogué, le monde s’écroule sur lui», martèle Claude Grandchamp. Au lieu que la population aide ces enfants à ne pas sombrer dans la perdition, elle participe inconsciemment à la destruction physique et psychique de cette jeunesse en désespérance.
L’action de terrain de l’association a permis de classer les enfants mendiants en quatre catégories distinctes. Tout d’abord, les enfants de la rue (ER), âgés entre 6 et 14 ans, délaissés par leurs familles, démunis et abandonnés à leur sort, toxicomanes, trop souvent atteints de maladies graves, ou accidentés. Des enfants principalement victimes de l’éclatement du noyau familial, avec perte des valeurs traditionnelles, absence de valeurs culturelles, manque d’éducation et d’affection, absence d’instruction… L’antichambre de l’Enfer, quoi !
La deuxième catégorie identifiée par ADIM est celle des enfants de familles pauvres (EP) qui mendient dans la rue pour subvenir à leurs propres besoins. Le soir ils rentrent dans leurs foyers respectifs. Il y également les enfants hypothéqués par leurs propres parents, les EPM. Ces enfants sont sévèrement punis, s’ils n’assurent pas un minimum pécuniaire le soir venu. Trop souvent, ces enfants abusés et maltraités finiront par rester dans la rue. La quatrième catégorie, et certainement la plus difficile, est celle des enfants fuyards et aventuriers (EFA). Pour eux, la rue est libératrice, généreuse, et pleine d’aventure. Pour la première fois dans leur vie, ils assurent eux-mêmes leur autosuffisance – grâce à une population trop souvent complice. Leur rédemption s’avère très difficile.
Hamza, Yacine et les autres
Souvent, la vie des enfants mendiants vire au drame. C’est le cas de le dire pour Hamza Sensabil, 14 ans, et plus connu sous le surnom de Pit Bull. En janvier 2007, Hamza, qui était aussi un protégé de Bayti et de l’Heure Joyeuse à Casablanca entre autres, a été victime d’un accident de voiture entre 1 h et 2 h du matin.
Il avait tellement pris goût à la vie dans la rue qu’il croyait qu’elle était un terrain conquis. Et le drame ! La nuit du 1er janvier 2007, entre 01H00 et 02H00, Hamza a été fauché par une voiture qui le traîne sur 300 mètres...
Le chauffard l’abandonne. Il est découvert gisant puis transporté aux urgences dans un état critique. Les médecins trouveront dans sa poche 200 DH, la recette journalière de la mendicité (un enfant de la rue qui aura récupéré entre 80 et 200 Dirhams par jour «gagne» en moyenne entre 2.000 et 3.000 Dirhams par mois). ADIM n’en prendra connaissance qu’une semaine plus tard quand Hamza fut, à l’hôpital, en état de prendre contact avec l’association.
Après 24 jours, et plusieurs interventions chirurgicales, Hamza quitte la Réanimation de l’Hôpital d’Enfants de Rabat. Il est pris en charge par l’association. Mais la tentation de la vie vagabonde finit par avoir le dessus.
«Après 4 mois de soins intensifs à l’ADIM Dar Ida Mohler, l’enfant retourne à la rue. La tentation de l’argent facile à gagner, y compris toutes les accommodations que le passant offre à ces jeunes enfants, est trop grande !», explique Claude Grandchamp. Mais 10 jours plus tard, les efforts de l’association vont finir par porter. Hamza est actuellement suivi par le psychologue d’ADIM.
Si Hamza a pu s’en sortir finalement, ce n’est pas le cas de Yacine. C’est un enfant de rue à peine âgé de dix ans. Il est présenté par des passants à ADIM à 2h du matin un 1er avril 2006. Ces passants anonymes confirment qu’il a été vu depuis plusieurs nuits dans les rues de la ville en compagnie de grands Chemkers. Sale, maigre, un comportement anormal, l’association juge bon d’avertir la famille de Yacine. Quand sa mère vient le récupérer, Yacine refuse de l’accompagner.
Elle revient quelques jours après et, selon ses dires, le père de Yacine est en prison pour trafic d'alcool. Pour elle, Yacine serait une source de revenus en mendiant dans la rue. Elle lui apporte quelques habits mais le petit refuse toujours de l’accompagner et passe l’Aïd du Mouloud au bled dans le cadre du Programme de Familles d'Accueil mis en place par ADIM et reconnu d’utilité publique. La mère avertit le commissariat et 3 inspecteurs de la PJ se présentent à l'Association en sa compagnie le 18 avril. Ils demandent à savoir pourquoi l’association ne veut pas rendre l’enfant à sa mère. «La mère n'est apparemment pas en mesure d'assurer la sécurité, l'éducation et le bien-être à son fils. Elle manifeste des troubles psychiques graves. L'enfant est souvent battu! Il en porte des traces sur son crâne et son corps.
Il ne veut pas aller à l'école et fuit la maison. Durant l'été, il se promène tout nu sur la plage de l'Oudaya. Il est vu à Bâb Jdid et Bâb Bouiba en compagnie de chemkers - grands et petits en train de fumer des cigarettes, de sniffer des diluants et de mendier.
«Nous avons conclu que la meilleure solution pour cet enfant serait d'aviser le Service social du Tribunal de Salé», apprend-t-on auprès d’ADIM. Devant l’insistance des parents pour récupérer leur fils, l’association finit par céder, mais en juillet 2006, l’enfant retourne dans la rue, puis à son domicile et encore dans la rue avant de revenir à l’association en août. Puis il est récupéré par ses parents avant de retomber dans le vagabondage une fois de plus.
Le 20 août, Yacine revient de son plein gré à l’association. Quand ses parents sont venus le voir, l’association leur a réitéré son conseil de présenter leur enfant au service social de l'autorité compétente à Salé. Entre-temps, Yacine retourne dans une famille d’accueil. Mais c’est compter sans le scandale que va provoquer la mère qui veut reprendre un enfant qu’elle exploite dans la mendicité. Elle menace de tuer sa fille, nourrisson de 24 mois.
Elle dépose même plainte contre l’association auprès du procureur du Roi. Les responsables d’ADIM rencontrent le commissaire du 4ème arrondissement à Rabat. Ils doivent ramener l’enfant à sa famille ! C’est la loi !
Aujourd’hui, Yacine est à nouveau dans la rue à mendier et à sniffer de la colle en compagnie de grands chemkers. Aucune autorité judiciaire n’intervient ! A croire que l’Enfer a bien une porte d’entrée ; mais la porte de Sortie, on ne la trouve que rarement !


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