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Budget : Le sacré prix de la paix sociale !
Publié dans Finances news le 11 - 10 - 2007

* Le budget de la Caisse de compensation au titre de l’année 2007 est de 13,6 milliards. Elle devra dépenser aujourd’hui 22 milliards, soit 8,4 milliards de plus que prévu.
* Dans quelle mesure sera-t-il possible à l’Etat de supporter cette charge ?
* L’Etat pourra -t- il éternellement subventionner les prix ?
À situation urgente, mesures urgentes. La hausse des prix de quelques matières de base, et les évènements malheureux qui s’en sont suivis, notamment à Sefrou, ont poussé l’Etat à mettre la main à la poche pour calmer les ardeurs. En somme, ce sont plus de
8 milliards de dirhams qui s’ajouteront aux dépenses de l’Etat au titre de cette année budgétaire. Bien entendu, il devra puiser cette bagatelle dans le budget de la fameuse Caisse de compensation. Le budget alloué à cette dernière au titre de l’année 2007 était de 13,6 milliards. Aujourd’hui, avec les engagements pris par l’exécutif, la Caisse devra supporter 22 milliards, soit 8,6 milliards de plus !
Lors de l’établissement de la Loi de Finances 2007, l’Etat avait tablé sur un cours moyen de
65 dollars le baril de pétrole. Aujourd’hui, on en est bien loin, avec des cours qui ont dépassé, ces derniers jours, la barre des 80 dollars. Ici, et sur les seuls hydrocarbures, la Caisse de compensation devra supporter un surcoût de 6 milliards de dirhams pour contenir les prix des hydrocarbures à la pompe. La facture totale au titre de l’année 2007 s’envole ainsi de 9 milliards, prévus initialement, à 15 milliards de dirhams.
Idem pour la subvention au sucre. La Caisse devra payer aujourd’hui 3,6 milliards de dirhams au lieu des 2,5 milliards initialement prévus, pour pouvoir contrecarrer la flambée des prix du sucre sur les marchés internationaux.
Ce n’est pas tout. Une charge supplémentaire s’est invitée à la fête : la subvention du prix de la farine, conséquence directe de l’envolée des cours mondiaux du blé qui a occasionné une brutale hausse du prix du pain, qui est passé de 1,20 DH la pièce à 1,50 DH. Coût de cette subvention supplémentaire et non prévue : 1,5 milliard de dirhams qui devront s’ajouter aux 2 milliards déjà budgétés au titre de l’année 2007, soit un total de 3,5 milliards. Comment donc l’Etat compte-t-il financer tout cela ?
«Quand on voit que les dépenses de compensation ne font qu’augmenter, on peut se demander dans quelle mesure il sera possible de supporter cette charge, sinon de rentrer dans les dépenses d’investissement ou tout au moins ne pas les augmenter», indique Driss Benali, universitaire et Président de l’Association Alternatives. «Normalement, l’Etat doit mettre ça sur le compte de l’INDH. Logiquement, ça doit être ça, car il ne faut surtout pas que ça se fasse au détriment de l’investissement», renchérit Benali.
Hammad Kassal, économiste, enseignant à l’université Al Akhawayne n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, il est «impossible de financer la compensation au détriment de la croissance». Étant donné qu’on ne peut pas agir sur l’impôt, la seule solution qui reste, selon lui, est de «faire des économies sur les comptes spéciaux du Trésor qui peuvent aller de 7 à 8 milliards de dirhams». Mais à moyen terme, ajoute-t-il, «il faut qu’il y ait une grande réforme de l’offre agricole marocaine. L’Etat ne peut pas subventionner éternellement les produits alimentaires qui subissent de plein fouet la volatilité des marchés internationaux. Sinon, on se dirigera vers la dépression totale».
Qu’en pense l’argentier du Royaume? Joint par téléphone, un responsable du ministère a été clair et net à ce sujet: «On ne peut pas entrer dans des spéculations pareilles (…) car seul l’arbitrage du nouveau Premier ministre est à même de trancher dans cette affaire, enjeu social oblige».
C’est dire que la tâche sera difficile pour Abbas El Fassi. La conjoncture impose qu’il lance des signaux aux classes vulnérables. En même temps, il est tenu par l’impératif de maîtrise des dépenses publiques. Pourra-t-il concilier les deux ? Pourra-t-il contenir le déficit budgétaire tout en sauvegardant une soi-disant paix sociale ?
L’aberration
La question de la Caisse de compensation demeure, par ailleurs, problématique. L’Etat pourra-t-il éternellement subventionner sans toucher ni aux prix à la pompe ni au prix du pain, du sucre et autres?
D’abord, il faut dire que les subventions telles qu’elles sont aujourd’hui opérées par l’Etat sont très mal ciblées dans la mesure où elles profitent finalement à toutes les couches de la population, qu’elles soient aisées ou à faibles revenus. Du gaspillage, pur et dur.
«C’est une aberration que de garder la Caisse de compensation. La compensation profite essentiellement aux riches. Toute l’économie de rente est basée sur ce système de compensation», explique Hammad Kassal.
Même son de cloche chez l’universitaire Najib Akesbi qui avait déclaré dans l’une de ses récentes interviews à FNH que «l’Etat dépense toujours des dizaines de milliards de dirhams par an pour maintenir un système dont chacun sait qu’il ne profite pour l’essentiel qu’à une infime minorité en particulier, quelques professionnels de la rente et du Makhzen économique».
Opérateurs économiques, hommes politiques (enfin, les plus éclairés d’entre eux) et Administration sont unanimes, et depuis des années, sur la nécessité d’une réforme de fond, mais à ce jour, personne n’a encore rien fait.
Mesures proposées
Parmi les propositions faites en ce sens figure l’option de supprimer carrément la Caisse de compensation et de rétablir la vérité des prix.
On propose, en cela, d’instaurer en lieu et place de la Caisse un mécanisme d’aide directe au profit des ménages à faible revenu. Le premier grand avantage de ce dispositif, qui existe d’ailleurs sous d’autres cieux, est qu’il permet, selon Kassal, de « cibler avec précision les populations qui doivent effectivement être subventionnées et donc de faire une utilisation plus efficace des ressources». Deuxième grand avantage, «circonscrite de cette manière, l’aide est plus consistante et donc plus utile et économisera, de surcroît, à l’Etat plusieurs milliards». En théorie, cette alternative impose ses arguments. Quid de la pratique?
«Techniquement c’est impossible», estime Driss Benali. «Pour donner des bons, par exemple, à des gens nécessiteux, il faudra une bureaucratie forte. Sans compter la corruption du diable qui s’en suivra», argue-t-il. La seule et vraie alternative qui reste est, selon lui, qu’on «agisse directement sur le chômage et la misère, principales sources du problème». Hammad Kassal, lui, propose de créer des supermarchés dits populaires à l’image de ce qui se fait en Jordanie. «De grandes surfaces où l’on ne vend que des produits subventionnés sur présentation par la personne d’une carte destinée à cet effet et servis par les autorités compétentes», explique Kassal. Tentant. Seule pioche, signale -t- il : la Jordanie compte à tout casser 6 millions d’habitants. Le Maroc en compte 5 fois plus !


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