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Mohamed Darif, une vie consacrée à la recherche
Publié dans Finances news le 17 - 05 - 2007

De rendez-vous en rendez-vous, de conférence en conférence, de pays en pays, pas une minute de répit, mais quand vous le sollicitez , il répond toujours présent.
Pour les journalistes, d'aucuns vous diront qu'il accepte volontiers de répondre à leurs questions. Pour les étudiants qu'il encadre, il essaie de ménager tout le monde, parfois à ses dépens.
Né le 24 février 1959 à Casablanca, Mohamed Darif, tantôt islamologue, tantôt politologue, est surtout chercheur. Il est d'ailleurs devenu célèbre grâce à son travail sur le terrain. Mais son parcours aussi est original. Avant de devenir ce qu'il est actuellement, il a dû essuyer bien des revers.
Mohamed Darif est l'aîné d'une famille composée de 5 garçons et une fille. Une enfance qui n'a pas du tout été facile ; il est né dans une famille modeste qui se retrouvera rapidement sous pression suite au licenciement du père.
«Mon père était salarié dans une société d'export à Casablanca, laquelle société avait été rachetée par des personnes influentes. Les salariés ont été mis à la porte sans indemnités et la Justice n'avait rien fait pour eux à l'époque. Cette situation a douloureusement affecté mon père qui devait décéder en 1981». Une première injustice dont il souffre très jeune, voyant son père dans l'incapacité de subvenir aux besoins de sa famille. Une première injustice, et surtout pas la dernière qui s'abattra sur Mohamed Darif.
Un père qui lui a permis d'ouvrir les yeux dès son jeune âge à la presse et la politique. C'était l'époque du Nassérisme et du panarabisme. «Nous étions modestes, mais il y avait toujours des journaux chez nous». Pas de vacances, ni de voyages, mais le travail. En effet, Mohamed Darif a retroussé ses manches très jeune, son père étant souffrant. Il imitait en cela sa mère et son grand-père maternel qui subvenaient aux besoins de la famille.
«Même en plein été, on n'avait pas de loisirs. Cela dit, on se baignait à Mreziga, ici à Casablanca». Par manque de moyens, et ne pouvant garantir la poursuite des études pour tous ses enfants, la mère de Mohamed Darif mise sur lui. Le primaire à l'école Cuvier, où Darif est un élève brillant. Il rejoint le collège Ibn Batouta, puis le Lycée Ibn Toumert. C'est à cette époque que l'élève, déjà sous la pression économique, est accusé de marxisme par certains de ses détracteurs. En milieu de deuxième année au lycée, il risque un conseil disciplinaire et l'expulsion. Car il avait depuis toujours ce franc-parler et n'hésitait pas à exprimer son avis sans détour. Un trait de caractère qui lui a valu bien des foudres.
Son avenir aurait pu être à tout jamais compromis sans l'intervention du censeur du lycée, M. Sabri, qui était membre de l'USFP, et son professeur d'arabe qui s'étaient interposés pour que l'élève ne soit pas expulsé. Mohamed Darif a dû terminer le secondaire dans un autre lycée, My Driss. Il n'a eu aucune peine à décrocher un Bac Lettres bilingue en 1979. Il intègre par la suite la Faculté de Droit de Casablanca et obtient sa Licence en Sciences politiques en 1983 avec mention. La bourse d'études, il ne l'utilisait pas pour lui seul, c'était une source de revenu pour toute la famille. Mais il n'était pas pour autant au bout de ses peines. Bien qu'étant brillant étudiant, major de sa promotion, et qu'il remplissait toutes les conditions pour bénéficier d'une bourse pour le troisième cycle, il n'obtînt rien, sans qu'on lui justifie ce refus.
Malgré son envie de poursuivre ses études, mais aussi le manque de ressources et une famille qui s'est sacrifiée pour lui, Mohamed Darif a préféré faire son service civil ; puisque les 1.500 DH étaient mieux que rien. Il ne perd pas pour autant son temps et s'inscrit pour obtenir le Diplôme d'Etudes Supérieures (DES). Il rejoint la Province de Mohammedia pour les deux ans de service civil. Il avance en même temps sur son DES. Et comme deux choses ne suffisent pas, et alors que les étudiants attendent de finir les deux ans du DES pour entamer le Mémoire, Darif, lui, au bout de ces deux ans, a fini et le service civil et le Mémoire et obtenu son DES.
Le Mémoire obtenu, il ne pourra pas le soutenir avant juin 86 pour s'inscrire pour le Doctorat d'Etat. Il prend son mal en patience, quoique sans emploi et sans ressources pendant toute une année.
Le rapport de son service civil pour obtenir un quitus lui pose quelques soucis. Sa franchise étant sans faille, il indique dans son rapport qu'il n'a rien appris durant ces deux ans et que la mentalité de l'Administration est l'une des raisons qui remontent les gens contre elle. Le Secrétaire général de la Province le somme de modifier son rapport. La même année, 86, Laâfoura est nommé à la tête de la Province et le convoque dans son bureau. Il admire le franc-parler de Darif et lui propose de rejoindre la Province. Mohamed décline l'offre et précise que son objectif est de poursuivre ses études pour enseigner à la Faculté. Laâfoura propose de le soutenir auprès de son encadrant du DES pour intégrer la Fac, mais c'était sans compter sur la mauvaise foi de ce dernier. Le professeur n'hésite pas à lui mettre les bâtons dans les roues et précise à Laâfoura que Darif fait partie du mouvement «Ila Al amam».
Mais tout cela ne vient pas à bout de Mohamed Darif qui soutient son Mémoire et prépare son Doctorat d'Etat aidé par un autre encadrant, d'origine palestinienne.
Entre-temps, il aborde l'expérience de la presse en lançant la revue «La sociologie politique» en collectant de l'argent auprès de quelques étudiants. Sa mère a même dû vendre ses bijoux pour financer son projet. La revue connaîtra un grand succès et la maison d'édition Afrique Orient se charge de son impression. Cette maison qui lui a édité son premier livre et bien d'autres, alors qu'il était encore étudiant en 88 et deux autres livres, la même année, dont «Les partis politiques de 1934 à 1975».
On lui mettra encore des bâtons dans les roues. Mais avec son Doctorat d'Etat enregistré en octobre 88 édité dans un livre, Mohamed Darif intègre la Faculté des Lettres à Aïn Chock. «Alors qu'à l'époque les étudiants avec DES intégraient la Faculté de Droit pour y enseigner, moi, avec mon Doctorat, j'ai dû me contenter d'enseigner à la Fac de Lettres».
Ce n'est qu'en septembre 1997 qu'il intègre la Faculté de Droit de Mohammedia. «À l'époque, je me préparais à quitter le Maroc pour aller enseigner à l'étranger quand j'ai été contacté par Abdallah Saâef, Doyen de la Fac. Il avait pris une décision courageuse».
Il est également correspondant de plusieurs journaux internationaux et a même travaillé avec la chaîne hollandaise NPS. De même qu'il est rédacteur en chef du quotidien Al Mostaqil de 96 à 97. À l'époque, il s'intéresse de près au mouvement islamiste. Sa notoriété, il ne la doit à personne, si ce n'est à son travail et à sa mère qui lui a donné la chance de sa vie. Il voue d'ailleurs un culte à sa famille.
Ses travaux sont reconnus mondialement et plusieurs Universités nationales et internationales l'invitent pour des séminaires et des conférences. Il est même l'un des rares Marocains à avoir été invités par les Etats-Unis dans le cadre du programme Visiteurs Internationaux. Invité en 99, il n'a pu s'y rendre qu'en 2000 en raison de quelques «pépins administratifs».
Et bien qu'il soit un «gros calibre», il cultive une grande humilité. À la fin de notre discussion dans un café, la journée n'était pas pour autant finie. Deux autres journalistes attendaient leur tour pour obtenir son avis sur l'actualité politique au Maroc. Le travail de forçat, il le connaît depuis son jeune âge, et ce n'est pas maintenant qu'il va changer ! p


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