* En 2006, les échanges entre les deux pays sélevaient à 55 millions de dollars, mais le rythme de croisière nest pas encore atteint. * Les banques et offices sont en tête de peloton des investissements marocains au Sénégal. * La partie marocaine doit également accorder plus dintérêt aux différentes initiatives de rapprochement entre les deux pays. «On ne vit pas damour et deau fraîche». Voici un commentaire rapide et précis sur létat des relations économiques et commerciales entre le Maroc et le Sénégal. On ne le dira jamais assez, ces deux pays saiment, sadorent et entretiennent des relations séculaires Mais ce nest pas assez ! Sur le plan économique et commercial, on est loin de la parfaite entente politique entre les deux pays. Il est vrai que des efforts ont été consentis ici et là pour donner un coup de fouet à la coopération économique bilatérale. Et selon des observateurs, laccession au Trône du Roi Mohammed VI, qui coïncidait pratiquement avec lélection de Maître Abdoulaye Wade, a injecté un sang nouveau dans les rapports liant les deux pays. Ainsi, les deux chefs dEtat sont en contact permanent. Dailleurs, la première visite officielle de SM le Roi fut pour ce pays voisin et frère. Cette visite avait lancé un grand chantier quon peut qualifier de «voie royale». Puisque dans la délégation royale, nombre dopérateurs, banquiers, offices et autres administrations avaient posé les premiers jalons dune vraie coopération économique entre les deux pays. Le Sénégal a, pour sa part, toujours soutenu le Maroc sur la question de lintégrité territoriale. Il est également une porte dentrée sur le marché de lUEMOA. Dailleurs, il est sans conteste le premier partenaire commercial du Maroc dans la zone ouest-africaine. Pays allié, le Sénégal présente également des opportunités dinvestissement importantes. Cest ce que les Marocains ont compris, un peu tardivement certes, en voyant de grandes multinationales prendre pied sur le marché sénégalais. Parmi les secteurs porteurs, on peut relever notamment l'agro-industrie, les NTIC, le tourisme et lartisanat haut de gamme, la pêche, le textile/habillement, mais aussi les mines (au-delà des phosphates, il y a en effet l'important gisement de fer de Falémé au sud-est du pays) et les infrastructures (transports, télécoms, environnement) et l'énergie. Il fallait donc dépoussiérer la Commission mixte maroco-sénégalaise, créer des commissions mixtes sectorielles et aussi un Conseil dAffaires maroco-sénégalais pour réunir les acteurs économiques des deux bords. Car se conforter dans cette idée qui veut que quand le politique va tout va, cest être aveugle et insensé. En 2006, les échanges commerciaux entre le Maroc et le Sénégal ont atteint plus de 55 millions de dollars. On peut faire mieux ! Et quand on voit le Maroc en train de nouer dautres contacts en Afrique, cest tant mieux. Néanmoins, lon est tenté de croire quil est opportun de finir ce que lon a commencé, cest-à-dire creuser davantage le partenariat avec le Sénégal et en faire un exemple de coopération Sud-Sud. En tout cas les banques lont bien compris, entre autres Attijariwafa. La banque a initié pour le Sénégal un «Projet structurant» pour participer au développement économique du pays en accompagnant, entre autres, les grands projets de développement. Idem pour la BMCE présente au Sénégal depuis 2004 et qui en a fait une plate-forme pour son développement régional. Les offices, notamment lONE et lONEP, sont également présents en partageant leur savoir-faire avec leurs homologues sénégalais. IB Maroc, Sothema et bien dautres ont investi au Sénégal. Mais le rythme de progression et de développement, notamment des échanges, reste néanmoins lent. Et cest dans cet objectif que des initiatives naissent ici et là pour apporter leur contribution à bâtir une coopération solide sur tous les plans. Cest le cas de lAssociation des Ressortissants Sénégalais Résidant au Maroc qui tiendra, à partir de ce jeudi 26, la deuxième édition de la Semaine du Sénégal au Maroc avec deux thèmes-phares : lénergie et le tourisme. Un événement auquel la partie marocaine doit porter plus dintérêt vu la qualité des invités, mais surtout parce que cet événement est une sorte de pont entre les deux sociétés sénégalaise et marocaine, qui sont le ciment de décennies de coopération.