Hassan Sentissi El Idrissi Président de l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX) La première réunion du Groupe de travail maroco-allemand sur l'agriculture s'est tenue cette semaine à Rabat. Cette rencontre inaugure une coopération structurée entre les deux pays, avec des priorités identifiées et une gouvernance clarifiée. Au-delà de l'annonce, les chiffres et les filières à fort potentiel montrent qu'il existe une marge considérable pour développer les échanges. Comment évaluez-vous aujourd'hui la position du Maroc sur le marché agricole allemand ? Le Maroc a la chance d'avoir une agriculture diversifiée. Nos fruits et légumes correspondent à ce que recherchent actuellement les consommateurs allemands. C'est une situation gagnante pour les deux parties : nos producteurs ont compris l'importance de cultiver des produits adaptés à la demande et l'Allemagne peut compter sur un partenaire fiable. Quels sont aujourd'hui les produits les plus porteurs ? Les tomates et les cultures maraîchères occupent la première place, suivies des poivrons doux. Les agrumes restent aussi très appréciés, même si la concurrence devient plus rude. La qualité et le goût des agrumes marocains, en particulier, sont très valorisés en Europe et restent un atout de différenciation. Quels défis voyez-vous pour l'avenir ? Le principal défi concerne l'eau. Nous en sommes à notre sixième année de sécheresse, or des cultures comme la tomate ou l'avocat en consomment énormément. Il faudrait orienter davantage les efforts vers des produits à forte valeur ajoutée mais moins gourmands en eau, comme certaines plantes médicinales. La récente signature de l'accord agricole avec l'Union européenne, incluant les provinces du Sud, offre un cadre renforcé pour nos exportations, mais elle doit s'accompagner d'une stratégie plus claire afin de défendre durablement les intérêts du Maroc. Faiza Rhoul / Les Inspirations ECO