Le Salon de la Bourse organisé la semaine dernière a été une occasion de débattre de différents thèmes : M. Ayyouch, de Finaccess a axé son intervention sur les enjeux de la notation financière Donner un avis sur la capacité d'une entité donnée à faire face à ses obligations financières selon les échéances convenues, telle est la définition de la notation financière. Il s'agit en effet d'une opinion sur la solvabilité d'une entité donnée. Cette notation se base sur deux méthodologies : quantitative (chiffres et indicateurs) et qualitative ( stratégie et management...), et s'exprime par des lettres classées selon des échelles. On retrouve deux type de notations : celle intrinsèque et l'autre de soutien qui sont indépendantes. Cette note de soutien, se base sur l'existence, dans le tour de table de la société, d'un actionnaire de grosse pointure tel que l'État. D'après M. Ayyouch, de Finaccess, la notation est issue de la désintermédiation financière dont la fonction est de recommander ou non un titre en fonction de ses risques. Cette responsabilité, qui était à ses débuts l'apanage des banques quant à l'octroi des crédits, devient au fil des ans celle des agences de notation. L'officialisation de cette fonction est surtout intervenue suite aux crises et aux incidents de paiement qui survenaient de temps à autre. Aujourd'hui, cette notation permet aux institutions d'émettre des titres en toute transparence, d'arbitrer entre les différentes émissions et de les hiérarchiser en fonction des profils de risques. Mieux encore, cette notation introduit la culture des risques et permet aux agences de supervision de bien accomplir leur mission. Autres éléments favorisant la perception des risques, c'est la globalisation, la désintermédiation croissante dans beaucoup de pays, la sophistication des marchés... Tous ces éléments font qu'aujourd'hui le métier de la notation financière est en vogue. Aussi, l'investisseur peut accéder à un marché en connaissance du risque. Toujours est-il que ces agences notent des entreprises qui les paient. Elles se basent dans leur mode de calcul sur les chiffres certifiés des commissaires aux comptes qui leur sont remis par la société en question. Cette notation, pour être crédible, exige un haut niveau de transparence, une bonne qualité de l'information financière et un degré élevé de supervision par les autorités responsables. Au Maroc, les choses traînent encore. Sur l'ensemble des secteurs, toutes catégories confondues, on retrouve uniquement trois notations. M. Ayyouch estime que ce développement lent au Maghreb résulte d'une forte présence d'une économie d'endettement bancaire. En Tunisie, toute entité non cotée qui émet une dette est obligée d'être notée. M. Ayyouch lance un appel aux pouvoirs publics afin de permettre aux agences de notation de jouer leur rôle, non seulement sur les marchés internationaux, mais aussi sur le marché marocain. Toutefois, il estime que les perspectives sont bonnes à cause de la montée en puissance de la globalisation, du degré croissant de la désintermédiation financière, de l'instauration de la zone euro et de la mise en place de nouvelles normes prudentielles et de supervision bancaire avec Bâle 2. Autant d'éléments qui solliciteront une notation financière.