Le Réseau mondial contre les crises alimentaires (GNAFC) a tiré la sonnette d'alarme sur l'insécurité alimentaire aiguë qui a atteint son niveau le plus élevé en cinq ans, avec quelque 155 millions de personnes touchées. Le Rapport mondial de 2021 sur les crises alimentaires montre que les conflits, les chocs économiques, souvent liés à la Covid-19, et les conditions météorologiques extrêmes continuent de précipiter des millions de personnes dans l'insécurité alimentaire aiguë. D'après le rapport, parmi les personnes touchées, 130.000 environ connaissaient en 2020 une situation correspondant à la phase d'insécurité alimentaire aiguë la plus grave (phase 5) au Burkina Faso, au Soudan du Sud et au Yémen, où une intervention d'urgence était nécessaire pour éviter de nombreux décès et un effondrement complet des moyens de subsistance. Ainsi, au moins 28 millions de personnes avaient subi un degré d'insécurité alimentaire aiguë correspondant à une situation d'urgence (phase 4) en 2020 dans 38 pays et territoires, où une action urgente a permis de sauver des vies et des moyens de subsistance et d'éviter que la famine ne gagne du terrain. Et de poursuivre, les pays d'Afrique restent très touchés par l'insécurité alimentaire aiguë. « En 2020, près de 98 millions de personnes touchées se trouvaient sur le continent africain, soit deux personnes sur trois. Mais le phénomène n'a pas épargné d'autres régions du monde : le Yémen, l'Afghanistan, la Syrie et Haïti figurent parmi les 10 pays les plus gravement touchés par les crises alimentaires de 2020 », ajoute-t-on. Outre les conflits, la Covid-19 et les mesures prises pour l'endiguer ainsi que les événements météorologiques extrêmes continueront d'accentuer l'insécurité alimentaire aiguë dans les économies fragiles. Le Réseau mondial appelle à agir sans tarder, avec détermination, et encourage la communauté internationale à se mobiliser contre la faim. * UNICEF : la violence armée met 7,4 millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire au Sahel central