Six détenus dans le cadre des événements d'Al Hoceima de la prison de Ras El Ma à Fès, dont Nasser Zefzafi, ont été visés par des mesures disciplinaires, le 31 octobre, à savoir l'isolement au cachot et l'interdiction de visites familiales et des appels téléphoniques et ce, pour une durée de 45 jours. Une sanction justifiée par la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) comme étant d'ordre disciplinaire « prise à l'encontre d'un groupe de détenus qui se sont rebellés et ont refusé de se soumettre aux ordres », mais perçue par les familles des détenus, l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH) et plusieurs associations, comme étant une « torture » à l'encontre de ces « détenus politiques » suite à la fuite de l'audio de Nasser Zefzafi, où ce dernier affirme avoir était violé et violenté lors de son arrestation à Al Hoceima. Ainsi, un sit-in a été organisé le 8 novembre devant la DGAPR à Rabat par les familles des détenus du Hirak du Rif, soutenues par l'Alliance démocratique pour la libération des détenus politiques et la fin de l'embargo sur le Rif. Les manifestants ont dénoncé « la torture subie par les détenus du Hirak du Rif et les prisonniers politiques à la prison de Ras El Ma de Fès ». De son côté, l'AMDH a adressé une lettre au chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, dont Hespress Fr détient une copie, l'invitant à intervenir pour « mettre fin aux dommages résultant de la procédure disciplinaire entreprise par le délégué général à l'administration pénitentiaire, et ce, en mettant fin à l'isolement (mise au cachot), des 6 détenus politiques, et en leur permettant de voir leurs familles et jouir de tous les droits mentionnés dans les règles de Nelson Mandela ». « Aujourd'hui on veut savoir si le chef du gouvernement possède une réponse à nos questions. Cela fait deux semaines que les détenus du Hirak sont au cachot et interdits de visites familiales ou de communications et rien n'a été fait », martèle le président de l'AMDH, Aziz Rhali, dans une déclaration à Hespress Fr. L'AMDH a également invité le chef du gouvernement à « ouvrir une enquête sur les déclarations des six détenus du Hirak qui ont affirmé avoir été torturés, tout en l'appelant à améliorer les conditions de détention de ces prisonniers, en les rassemblant dans une prison proche de leurs familles comme stipulé dans les lois internationales sur les droits de l'homme, et en conformité avec les engagements pris par les institutions nationales des droits de l'homme ».