La crise s'accentue du côté de plusieurs professionnels du transport international. La dernière fermeture des frontières avec plusieurs pays européens les a encore une fois enfoncés dans la crise financière. Si quelques-uns disposent de l'autorisation de traverser le détroit paisiblement et transporter leur marchandise en toute tranquillité, malgré cette fermeture, d'autres n'ont pas ce « luxe ». Joints par Hespress Fr, plusieurs professionnels du secteur du transport international, en particulier les transporteurs de bagages et colis non accompagnés, ont vu leur camions bloqués en Espagne, fouillés à maintes reprises et renvoyés vers le Maroc. Motif ? Fermeture des frontières avec l'Espagne depuis mars 2020. Mais cette fermeture des frontières n'a pas totalement paralysé le trafic des marchandises entre le Maroc et l'Espagne. Seules les sociétés et entreprises autorisées par le ministère du Transport et de la logistique, peuvent franchir le détroit, nous assure Fatima Machkour, professionnelle du secteur et membre de l'Association des professionnels du transport international de colis et des bagages non accompagnés de la région de l'Oriental, notant que cette dernière mesure les a fortement impactés. « Un an après le début de la pandémie et ses répercussions au Maroc, nos espoirs sont toujours déçus et notre situation est encore plus difficile. Nous sommes au bord de la faillite, au bord de l'effondrement, à cause justement de la non-intervention des responsables du secteur, notamment le ministre du Transport, pour régler notre situation », a déclaré à Hespress Fr Fatima Machkour, propriétaire d'une entreprise de transport de bagage non accompagné, basée à Fès. Selon notre interlocutrice, les professionnels impactés par cette mesure ont adressé une dizaine de correspondances au gouvernement et la tutelle, mais ni cela, ni les sit-in organisés ou encore les questions écrites des parlementaires à la présidence du gouvernement ou encore les différentes couvertures médiatiques de cette affaire, n'y ont fait. « Notre situation est de plus en plus grave. Je suis une femme qui fais vivre toute une famille. Mais les pressions financières dues à cette situation de blocage au niveau des frontières pèsent sur mes épaules. J'ai les frais des conducteurs, les frais d'agence, les frais d'emprunt bancaire accumulés, les charges des besoins matériels, les charges douanières … Face à cette situation et le désintérêt de la tutelle face à la pression qui pèse sur nous, on est limite au bord de la faillite. D'ailleurs, plusieurs entreprises ont mis la clef sous la porte« , dit-elle. Autre point soulevé par cette professionnelle du transport, c'est que les transporteurs de bagages non accompagnés renvoyés par l'Espagne, suite à cette fermeture des frontières et vu qu'ils n'ont pas l'autorisation, se retrouvent à payer les frais de douane deux fois, sans pour autant avoir accompli leur mission, à savoir faire parvenir les colis à leurs destinations. Les modalités de se procurer cette autorisation de transports internationaux restent un mystère pour les professionnels impactés, fait elle noter. La situation de détresse de cette catégorie de transporteurs internationaux avait été soulevé en février 2021. Selon les acteurs du secteur qui se sont confiés à Hespress Fr, la condition épidémiologique continue d'affecter directement leur situation financière et les responsables du secteur du transport au Maroc, notamment le département d'Abdelkader Amara, ne sont pas intervenus pour tenter de trouver une issue à leur situation. Affaire à suivre …