Un troisième émissaire pour la Libye a renoncé à ses fonctions, mardi, dans une décision surprise. L'émissaire de l'ONU pour la Libye, le Slovaque Jan Kubis, a annoncé sa démission à un moment crucial de l'histoire moderne du pays en crise depuis le printemps arabe. Alors que la Libye doit connaitre ses première élections générales de son histoire le 24 décembre pour la présidentielle et puis en janvier pour les législatives, l'émissaire de l'ONU a jeté l'éponge précisément à 1 mois de cette échéance, créant la surprise. La nouvelle a été confirmée par des sources diplomatiques des Nations Unies, sauf qu'une raison n'a été avancée pour justifier cette démission qui intervient à un moment où la pays est le plus stable depuis 10 ans et que tous les indicateurs montrent qu'il se dirige vers le règlement pacifique de sa crise. Selon des diplomates, Jan Kubis aurait refusé l'idée que son poste soit transféré de Genève à Tripoli alors que le Conseil de sécurité de l'ONU semblait parti pour reconfigurer la direction de la mission politique onusienne en Libye. L'émissaire pour la Libye est le troisième à avoir jeté l'éponge. Avant lui c'était le cas pour Ghassan Salamé (nommé à ce poste depuis 2017 et dont il a démissionné en 2020) et puis quelques mois plus tard de Nicolai Mladenov qui n'avait pas fait long feu. Avant la Libye où il a pris ses fonctions en janvier dernier, il avait été émissaire pour le Liban. Près d'un an en mission pour la Libye, Jan Kubis, 69 ans, abandonne le navire au lendemain de la clôture des dépôts de candidatures pour la présidentielle. Selon Haute commission électorale (HNEC) libyenne, 98 candidats dont deux femmes ont soumis un dossier pour l'élection présidentielle. Si les élections en Libye sont jugées cruciales pour remettre le pays dans les rails de la démocratie et de la normalité, elles sont minées par les candidatures de certaines personnalités controversées à l'instar du maréchal Khalifa Haftar. Autre sujet qui mine le dossier libyen, les puissances étrangères et les milices déployées dans le pays que l'ONU a toujours du mal à faire déloger. En présence de plusieurs intérêts stratégiques dans le pays, l'un des plus importants producteurs de pétrole et qui doit se reconstruire, les pays occidentaux se battent pour arracher de juteux contrats.