Les distributeurs de gaz butane et propane au Maroc avaient annoncé la semaine dernière une grève de 48h, les 29 et 30 juin. Mais la division semble régner au sein des professionnels du secteur. Certains ont suspendu leur grève, d'autres annoncent la maintenir coûte que coûte. Jeudi dernier, l'Association Professionnelle des dépositaires de Gaz liquide au Maroc a tenu une réunion avec les services des ministères de l'Intérieur et des Finances afin de trouver des solutions qui dissuaderaient les distributeurs d'entamer leur grève nationale. Après cette réunion, l'Association a annoncé suspendre sa grève, mais le syndicat non. En effet, le Syndicat national des distributeurs et dépositaires de gaz au Maroc a assuré dimanche soir maintenir sa grève les 29 et 30 juin, en exécution de la décision et suite aux recommandations de l'assemblée tenue le 22 mai à Fès. Cette annonce, précise le Syndicat, intervient après qu'il ait été informé des conclusions de la réunion au ministère de l'Intérieur avec l'Association Professionnelle des dépositaires de Gaz liquide au Maroc et qui a donné suite à la suspension de la grève par cette dernière. Ainsi, le Syndicat a exprimé sa « surprise » de la décision prise par ladite Association de suspendre la grève, dénonçant par la même occasion son exclusion du dialogue pour la résolution des affaires en suspens et renouvelant son attachement à l'arrêt de la distribution des bouteilles de gaz les 29 et 30 juin prochain. Une grève qui peut-être prolongée si les revendications des distributeurs ne sont pas satisfaites, précise le Syndicat. À cet égard, le Syndicat national des distributeurs et dépositaires de gaz au Maroc fait encore une fois valoir son « droit d'obtenir les montants, au minimum, des services de distribution de la part de toutes les sociétés, afin que les distributeurs puissent profiter de la marge de bénéficie qui n'est supportée ni par le gouvernement ni par le citoyen, mais par les entreprises uniquement« . Il s'agit, selon lui, « d'un droit légitime qui n'affecte en rien la Trésorerie de l'État« . L'annonce de la grève des distributeurs de gaz butane et propane au Maroc intervient en raison de la hausse des prix des carburants et le silence du gouvernement qui refuse tout dialogue malgré les nombreuses invitations adressées dans ce sens, selon le Syndicat national des distributeurs et dépositaires de gaz au Maroc. Les professionnels soulèvent ainsi de nombreux problèmes qui les ont poussés à recourir à la grève, principalement la hausse des prix des carburants au Maroc, le coût élevé des pièces de rechange, des roues, la panoplie de charges pesant sur le distributeur en plus du fait qu'ils n'ont pas bénéficié de l'aide gouvernementale adressée récemment aux professionnels du transport routier. Dans une déclaration à Hespress, Ahmed Nadif, du Syndicat national des distributeurs et dépositaires de gaz au Maroc, a affirmé que « le retour en arrière est une option qui n'est pas envisageable, et il y a même une réflexion sur une prolongation de la grève si le gouvernement ne propose pas de vraies solutions aux problèmes du secteur, notamment ceux liés à la distribution des bouteilles de gaz qui se fait actuellement de manière gratuite », notant que la première raison derrière la décision de la grève est le prix élevé des carburants. Au Maroc, la dernière grève des distributeurs de gaz butane remonte à fin 2014, ce qui a nécessité l'intervention du ministère de l'Intérieur à travers des appels initiés avec les structures représentatives des distributeurs pour suspendre la grève suivie d'un communiqué diffusé par la Wilaya de Casablanca, dans lequel elle a révélé l'intervention de responsables affiliés au même ministère.