En 2023, la France est demeurée la première destination des demandeurs de visa Schengen provenant du Maroc et de l'Algérie confirmant ainsi une tendance déjà observée en 2022. Le nombre de demandes de visa Schengen au Maroc a connu une augmentation significative ces dernières années. Les Marocains ont déposé 310 000 demandes, dépassant les Algériens avec leurs 279 000 demandes. Cette explosion de la demande a conduit à une saturation du système, avec des délais de traitement qui s'allongent et des files d'attente interminables devant les centres de visa. Les deux nationalités représentent les plus demandeuses de visas pour la France. Ces chiffres mettent en lumière une préférence marquée pour l'Hexagone, souvent perçu comme un eldorado pour une raison ou une autre. Le volume des demandes de visa pour la France a connu une augmentation spectaculaire en 2023, atteignant 2,6 millions contre 1,9 million en 2022, soit une hausse de 73 %. Parmi les dix principales nationalités demandeuses de visa, les Marocains et les Algériens occupent toujours les premières places, suivis des Chinois, des Indiens, des Saoudiens, des Turcs, des Britanniques, des Russes, des Tunisiens et des Ivoiriens . La France, grâce à ses liens historiques et culturels avec les pays du Maghreb, reste une destination privilégiée pour les ressortissants de cette région. Environ 60 % des demandes algériennes et 52,4 % des demandes marocaines de visa Schengen étaient destinées à la France en 2023. Cette prédominance est également visible chez les Ivoiriens, avec 76 % des demandes de visa dirigées vers la France, démontrant une forte attractivité de ce pays auprès de ces ressortissants . Système saturé et procédures complexes et coûteuses Cependant, il existe des disparités significatives dans les taux d'approbation des visas selon les nationalités. Les Britanniques et les Chinois avaient les taux d'approbation les plus élevés, respectivement à 95,1 % et 92,9 %, des Britanniques 95,10 %. La Russie charrie le podium avec 89,50 % et elle est suivie de la Turquie 84,70%, de l'Inde 83,30 %, de la Tunisie 83,10 % et du Maroc 81,20 %. Tandis que les Algériens et les Ivoiriens affichaient les taux les plus bas, avec 67,2 % et 66,6 %. Ces variations peuvent s'expliquer par plusieurs facteurs, notamment les profils des demandeurs et les motifs des voyages . Les raisons des refus sont variées : dossiers incomplets, manque de justificatifs financiers, ou encore suspicion d'immigration clandestine. Les autorités françaises se disent travailler à améliorer les procédures de demande de visa, en particulier pour les pays du Maghreb et de l'Afrique subsaharienne, afin de soutenir les échanges culturels, économiques et sociaux. Toutefois, pour les citoyens, obtenir un visa Schengen, en particulier pour la France, est devenu un véritable parcours du combattant. Chemin semé d'embûches Alors que la demande ne cesse d'augmenter, les difficultés rencontrées se multiplient, rendant le processus long et éprouvant. Le chemin est semé d'embûches. Les demandeurs doivent naviguer à travers une multitude de formalités administratives, souvent complexes et coûteuses. La collecte de documents justificatifs, les rendez-vous dans les centres de demande de visa, et les frais de dossier représentent des obstacles considérables pour de nombreux Marocains. À cela s'ajoutent les frais de déplacement et parfois même des frais supplémentaires pour les services de traitement accéléré, qui ne garantissent pourtant pas toujours une réponse positive. Ces modalités sont souvent empreintes de frustration et de désespoir. D'aucuns se plaignent même du manque de transparence et de clarté dans les critères de sélection. Le processus d'obtention d'un visa Schengen pour les Marocains nécessite une refonte en profondeur pour répondre aux besoins croissants des demandeurs tout en assurant la sécurité et la régulation des flux migratoires. En attendant, les Marocains doivent continuer à faire face à cette galère administrative, espérant qu'un jour, le chemin vers l'Europe sera moins tortueux.