La première apparition de la chanteuse égyptienne Ruby lors de la 20e édition du festival Mawazine – Rythmes du Monde n'a pas laissé le public indifférent. Son concert, donné vendredi soir sur la scène Nahda à Rabat, a été vivement critiqué sur les réseaux sociaux, suscitant déception et controverses. De nombreux spectateurs présents ont exprimé un sentiment de frustration, estimant que la prestation de l'artiste relevait davantage du spectacle visuel que de la performance musicale. Plusieurs voix ont reproché à Ruby de ne pas avoir été à la hauteur des attentes d'un public marocain connu et reconnu pour son exigence artistique. Parmi les reproches les plus récurrents : le recours massif au playback, perçu comme un manque de respect envers le public. Il a été noté que la chanteuse s'est appuyée sur des enregistrements vocaux préalables, limitant ainsi les moments de chant en direct. Certains internautes n'ont pas hésité à qualifier ce choix de « désinvolte », voire « irrespectueux » envers un festival de l'envergure de Mawazine, s'interrogeant sur le sérieux de la préparation de cette première prestation sur scène au Maroc. Le débat ne s'est pas limité aux aspects techniques. L'apparence vestimentaire de l'artiste et les chorégraphies jugées provocantes ont également alimenté la polémique. Nombre d'observateurs ont critiqué ce qu'ils ont perçu comme une volonté de privilégier l'image et l'effet de scène au détriment de la qualité musicale. Les réactions oscillent entre défense de la liberté artistique – certains estimant que Ruby a simplement exprimé son style – et dénonciation d'un contenu « indigne d'un festival international célébrant la diversité culturelle ». Les critiques les plus virulentes pointent une forme de marketing basé sur la séduction plutôt que sur la substance artistique. Cette controverse relance ainsi le débat autour des critères de programmation du festival Mawazine, notamment l'équilibre à trouver entre ouverture musicale internationale et respect des valeurs culturelles locales et du goût artistique d'un public marocain réputé intransigeant face à ce qu'il perçoit comme des prestations de faible qualité.