Le contrôle technique des deux-roues est désormais reporté. Le gouvernement opte pour une période transitoire et un renforcement de la sensibilisation, après des chiffres alarmants sur la mortalité des motocyclistes. Le ministère du Transport et de la Logistique a annoncé, dans un communiqué officiel, le report de l'entrée en vigueur d'une mesure qui devait encadrer plus strictement les opérations de contrôle des cyclomoteurs. Cette procédure, initialement transmise par l'Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) à la Direction générale de la sûreté nationale, prévoyait l'utilisation systématique d'un appareil de mesure de vitesse (speedomètre) pour vérifier la conformité des engins. La décision, validée après concertation avec le chef du gouvernement, intervient dans un contexte marqué par une recrudescence des accidents mortels impliquant les deux-roues. Selon les chiffres officiels, 1.738 motocyclistes ont perdu la vie en 2024, ce qui représente plus de 43% du total des victimes de la route. La majorité de ces drames est imputée à des excès de vitesse rendus possibles par des modifications techniques illégales. Le ministère souligne que les mesures adoptées dans le cadre du programme d'action estival ont permis de réduire sensiblement la mortalité routière. En juillet 2025, une baisse de 25% des décès a été enregistrée en dehors des zones urbaines, et de 5,2% au niveau national. En milieu urbain, la mortalité liée aux deux-roues a bondi de près de 49%, tirée par la multiplication des accidents corporels. Conscient du poids social et économique des deux-roues au Maroc, utilisé à la fois comme outil de mobilité et moyen de subsistance, le ministère a choisi d'assouplir sa stratégie. Plutôt que d'imposer immédiatement des contrôles techniques uniformisés, une période transitoire sera accordée aux propriétaires pour régulariser leur situation. Ce délai, dont la durée exacte sera fixée après réunion du Comité permanent de la sécurité routière, devra permettre aux conducteurs de s'assurer que leurs engins respectent les normes, soit une cylindrée maximale de 50 cm3 et une vitesse plafonnée à 50 km/h. Les autorités promettent également des concertations élargies avec les acteurs concernés, associations, opérateurs économiques et corps de contrôle, afin de définir une feuille de route réaliste. De plus, le ministère mise sur la sensibilisation. Des campagnes de prévention et d'information seront multipliées via les médias audiovisuels, les réseaux sociaux et des actions de terrain, afin de convaincre les usagers des risques liés aux modifications techniques illégales et les encourager à adopter une conduite responsable.