La question de rapatriement des djihadistes français détenus en Syrie est au cœur du débat en France, après que les kurdes aient « menacé de les relâcher dans la nature ». Les autorités françaises craignent également de perdre la trace de ces djihadistes, notamment après l'annonce faite par les Etats-Unis sur un prochain retrait de Syrie. Nicole Belloubet ministre de la Justice en France s'est exprimée sur le sujet ce jeudi sur RTL. Les détails. La ministre de la Justice a confirmé ce jeudi matin sur RTL que le gouvernement français prépare le rapatriement des djihadistes français détenus en Syrie. « Je confirme que nous étudions plusieurs options, la situation nouvelle qui est liée notamment au retrait des forces américaines a bouleversé la donne et évidemment nous nous préparons à un éventuel retour des français qui sont actuellement au Nord de la Syrie », a déclaré la garde des Sceaux. Nicole Belloubet s'est également penchée sur le sort de ces djihadistes si les kurdes décident de les relâcher. « Si les Français qui sont détenus par les Kurdes devaient être remis en liberté ou expulsés, nous avons je crois collectivement le droit de s'assurer de ce qu'ils deviennent plutôt que de les laisser libre sans savoir où ils sont ». Côté chiffres, plusieurs médias ont avancé le nombre de 130 djihadistes mais les autorités françaises ne possèdent pas un nombre précis de tous les djihadistes détenus par les kurdes. « C'est très difficile à ce stade d'évaluer précisément un chiffre. Il y a des chiffres qui ont été donné mais qui ne sont absolument pas stabilisés. Parce que nous ne sommes pas exactement en mesure de savoir combien il y a de français dans tous les camps où nous pouvons les situer ». L'autre question qui se pose est de savoir est ce que ses djihadistes sont principalement des femmes, des hommes. La réponse de la ministre était « principalement des enfants ». En effet, selon Nicole Belloubet « Il y a beaucoup d'enfants dont des mineurs dont certains en faible nombre ont été rapatriés en France quand nous avions l'accord de leurs mères et nous avons pris en charge quelques- un de ces enfants. Nous avons également la certitude de prendre en charge des enfants qui sont orphelins. La question la plus importante numériquement est celle des enfants qui sont sur site et qui sont accompagnés de leurs mères voir de leurs pères ». Et d'ajouter « nous pensons qu'il y a à peu près 75% des enfants qui ont moins de 7 ans ». Suite au nombre élevé des enfants, le gouvernement français se prépare à cet éventuel retour. « Nous nous y préparons parce que nous savons qu'à la fois il va falloir accueillir ces mineurs, il va falloir les présenter à des juges des enfants et il va falloir par la suite leurs trouver une solution de prise en charge par le biais des mesures d'assistance éducative », a déclaré Nicole Belloubet. Concernant les djihadistes adultes, la ministre a été interrogée sur le risque que ces mères, ces pères et ces enfants pourraient s'échapper lors du rapatriement. Elle a déclaré que « ces personnes que ce soit des adultes ou des enfants, dès qu'elles arriveront en France, elles feront l'objet d'une prise en charge par un juge des enfants et bien évidemment seront placées en garde à vue et peut-être ensuite mises en examen. Belloubet a également souligné que le fait de s'être rendu sur des terrains de combat peut entraîner l'incrimination d'association aux malfaiteurs terroristes et considérés comme un crime : « le fait de s'être rendu sur un terrain de combat à lui seul constitue une infraction qui est passible de sanctions». Et d'ajouter que ces djihadistes peuvent encourir une peine de « 7 ans de prison minimum jusqu'à 30 ans ». Les djihadistes français auront bien évidemment un traitement spécial vu leur statut puisqu'ils sont qualifiés de « terroristes ». La décision de rapatriement de ces djihadistes français en Syrie a suscité plusieurs critiques notamment du côté de la droite qui estime que le gouvernement « met les Français en danger ». Si les djihadistes français prisonniers en #Syrie sont rapatriés en France, que vont-ils devenir ? La réponse de la Garde des Sceaux @NBelloubet invitée de #RTLMatin pic.twitter.com/bSduAH9PxW — Elizabeth Martichoux (@EliMartichoux) January 31, 2019