Quelques jours après la fin des examens du baccalauréat – session juin 2019 – un enregistrement audio d'une enseignante qui a assuré la surveillance des épreuves du baccalauréat a fait le tour des réseaux sociaux. L'enseignante y affirme que plusieurs élèves d'un lycée «huppé» de la capitale ont bénéficié « d'examens adaptés » dédiés normalement aux « candidats à besoins spécifiques », alors qu'ils ne le sont pas. L'académie régionale de l'éducation et de la formation (AREF) de Rabat-Salé-Kénitra est sortie de son silence et a démenti ces informations. Les détails Dans un audio devenu viral, une enseignante qui a assuré la surveillance des examens du baccalauréat au titre de la session de juin 2019 dans un lycée à Rabat, a déclaré que « plusieurs élèves d'un lycée privé ont bénéficié d'examens adaptés, qui sont normalement adressés aux élèves en situation d'handicap souffrant de dyslexie, alors qu'ils ne montraient aucun trouble lié à cette maladie». Mais pas que ! Elle a même affirmé qu'un élève s'est rendu au lycée où elle assurait la surveillance des épreuves du baccalauréat en moto, et qu'il a bénéficié d'un « accompagnateur» qui l'a aidé pour passer ses examens. Elle a également reproché aux autorités « d'appliquer des mesures répressives et strictes à l'encontre des +enfants du peuple marocain+ qui étudient dans les écoles publiques en cas de triche, contrairement aux enfants de riches qui bénéficient de plusieurs avantages et trichent comme bon leur semble en toute impunité». « Même au niveau de la correction, les élèves des écoles privées bénéficient d'une correction favorable », a-t-elle ajouté . L'AREF de Rabat-Salé-Kénitra n'a pas tardé à réagir à cet audio, assurant que « l'adaptation des examens du baccalauréat aux candidats en situation d'handicap s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la constitution de 2011 qui a appelé à garantir et à préserver les droits des personnes en situation d'handicape, dont leur intégration dans l'ensemble des établissements scolaires, consacrabt ainsi les principes d'une école d'équité, de qualité et d'égalité des chances ». L'académie a également souligné que « l'examen adapté » est régi par la note ministérielle n°19-036 en date du 6 mai 2019 portant sur les procédures concernant le baccalauréat et les examens périodiques, et la circulaire conjointe des ministère, de l'Education nationale de la formation professionnelle et celui de la Santé n° 14/721, en date du 25 juin 2014, autour de l'activation du rôle de la commission médicale régionale et les commissions parlementaires et la note ministérielle n° 088/18 du 23 mai concernant l'aménagement des examens du baccalauréat au profit des candidats en situation d'handicap. Concernant la décision de bénéficier d'un examen adapté, l'AREF de Rabata-Salé-Kénitra a précisé que la décision n'est prise qu'après l'étude des dossiers des étudiants concernés par les commissions médicales compétentes relevant du ministère de la Santé et leur ratification. Les dossiers sont ensuite soumis à une deuxième phase de ratification par les commissions régionales. L'AREF n'a pas manqué de revenir sur le cas de l'école privée mentionnée par l'enseignante dans l'enregistrement vocal, soulignant que les candidats en situation d'handicap relevant de cet établissement et qui ont passé l'examen du baccalauréat au titre de la session de juin 2019, ne dépassent pas « quatre étudiants », précisant par la même occasion que les services relevant de la direction régionale de Rabat disposent de leurs dossiers médicaux depuis leur intégration à l'école primaire. Dans sa note, l'AREF de Rabat souligne de même que la correction des examens du baccalauréat des élèves en situation d'handicap est assurée par des commissions spécialisées au niveau du centre national d'évaluation et d'examen. Pour conclure, l'AREF affirme qu'outre les précisions et explications apportées dans sa mise au point, elle se réserve le droit d'engager une procédure judiciaire à l'encontre de toute personne ayant diffusé des informations erronées dans le but de perturber le bon déroulement des examens.