L'ex-conservateur du Palais royal d'Agadir, Mustapha Hilali, a été condamné par la Cour d'appel d'Agadir à une peine de prison de 5 ans et la confiscation de l'ensemble de ses biens. Impliqué dans une grosse affaire de détournement de deniers publics, Mustapha Hilal dispose, toutefois, de 10 jours pour porter l'affaire devant la Cour Suprême. Un procès inouï qui restera dans les annales judiciaires du pays. "Au nom de S.M le Roi Mohammed VI, la Cour d'Appel d'Agadir vous condamne à 5 ans de prison ferme et la confiscation de l'ensemble de vos biens…». Voici, en quelques mots, le résumé succinct du verdict prononcé, tard dans la nuit du 14 juin, par le président de la chambre criminelle de la Cour d'Appel d'Agadir à l'encontre de Mustapha Hilali, impliqué dans l'affaire de détournement des deniers du palais d'Agadir. Au terme donc d'une délibération houleuse et douloureuse, l'ex-haut fonctionnaire des domaines royaux s'est vu sa peine passer de 2 ans de prison ferme, en première instance, à 5 ans de prison ferme en appel. Après trois années d'instruction -l'affaire a transité par la défunte Cour spéciale de justice (CSJ)-, la Cour d'appel ( Premier et second degré ), le procès Mustapha Hilali s'achève sur une condamnation lourde, malgré le retrait de la plainte par le Secrétariat particulier du Souverain en contrepartie de la restitution des sommes détournées. En effet, la défense du colonel Hilali est parvenue à un accord avec la défense de l'Etat marocain, impliquant le versement de 15 millions de dirhams au profit du Trésor, contre l'abandon des poursuites. Le 19 janvier 2005, après restitution effective des fonds, Me Mohamed Naciri, l'avocat représentant l'Etat marocain, avait, après concertation en haut lieu, informé par écrit les magistrats de la Cour d'appel d'Agadir de la renonciation à toute poursuite contre Mustapha Hilali. Ce qui constitue en principe une circonstance atténuante qui profite pleinement à l'accusé. Or, le retrait de la plainte ou même un arrangement à l'amiable, dit-on dans les ouvrages de droit marocains, n'excuse en aucun cas le délit. Aujourd'hui, l'ex-conservateur du Palais d'Agadir ressemble à quelqu'un qui s'est pris dans son propre piège. Non seulement il a rendu l'argent détourné, après avoir avoué dans une missive adressée à S.M le Roi Mohammed VI en 2005, mais il a en plus été condamné par la justice de son pays à une lourde peine. Pour l'instant, assurent des sources proches du dossier, la lettre est entre les mains du Souverain, seul habilité, selon les coutumes et les lois en vigueur, à donner suite à la requête de l'ex-conservateur du Palais d'Agadir. À rappeler que le montant détourné par le colonel Hilali est réparti en quatre parties représentant les fausses factures (13 millions de dirhams), le détournement de carburant (400.000 dh), le détournement des salaires des fonctionnaires (450.000 dh) et, enfin, le détournement des stocks, dont notamment ceux du parc automobile à hauteur de 950.000 DH.