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L'ère du temps
Publié dans La Gazette du Maroc le 26 - 06 - 2006

La vie est chère, très chère. Il faut la chérir, malgré ceux qui vous compliquent l'existence et ne pensent qu'à enchérir ou renchérir. Il faut donc avoir du jarret pour suivre le bœuf, même en coupe nationale. Et tant de choses encore au point que les familles aux revenus minces doivent se saigner aux quatre veines pour survivre.
Le metteur en scène japonais AKIRA KUROZAWA avait réalisé en co-production avec l'ex-URSS un film qui était un prodigieux hymne à la vie. Intitulé «Dersou Uzala» -du nom du personnage central-, et interprété par un acteur occasionnel, Alexandre Mounzouk, cette production avait été tournée dans la toundra aux confins de la Russie et de la Mongolie. Extrême simplicité et une beauté plastique éblouissante. Simplicité du sujet.
Un ingénieur soviétique effectue des recherches dans la toundra, guidé par Dersou Uzala –qui vit dans la nature- avec lequel il se lie d'amitié et invite dans sa famille pour quelques jours. L'homme solitaire a du mal à supporter les contraintes de la «civilisation», lui qui vit en permanence dans la toundra. Sa révolte est tout à fait naturelle quand il apprend que l'eau est vendue, alors qu'elle est puisée dans les rivières. Le marchand d'eau n'en croit pas ses oreilles car il se fait copieusement insulter et traiter de voleur.
On l'aura compris, c'est une histoire d'eau dont il va s'agir, et non d'épouiller une barbe, travail hautement intellectuel et, semble-t-il, confortablement rémunéré. En extra. Or donc, comme disait Sacha Guitry pour débuter ses récits, il existe chez nous des familles aux revenus modestes, si modestes qu'elles sont souvent dans l'incapacité d'honorer leur facture d'eau. Alors, c'est très simple, l'entreprise concessionnaire arrête ses fournitures. En clair, elle leur coupe l'eau. Il fut un temps où cela ne se faisait pas. Il est évident que c'est un petit souci, un sujet un peu gênant, et qu'il n'y a pas de quoi en faire une cause nationale. Après tout, si le robinet tarit, ils n'ont qu'à manger de la brioche.
Malheureusement, pour ces familles, elles n'ont pas l'humour de ce célibataire endurci et démuni qui allume le gaz et met à chauffer une marmite d'eau. Il n'a rien d'autre à mettre dans le récipient, ce qui ne l'empêche pas de se dire : «On ne pourra prétendre que je n'ai pas de quoi faire bouillir la marmite». Les familles aux revenus modestes ont parfois des enfants en bas âge qui sont imperméables à l'humour. Ils ont besoin de boire et d'être lavés, tout comme leurs parents. Mais l'eau est devenue un luxe. On appelle luxe ce qu'on ne peut pas payer. Ces cas ne sont pas isolés.
Alors de deux choses l'une. Ou bien ces cas ne représentent qu'une petite minorité et donc des sommes ridicules comparées
au chiffre d'affaires de l'entreprise concessionnaire, et dans ce cas il y a la colonne pertes et profits, comme pour les banques. Ou il s'agit d'un nombre élevé de créanciers et cela devient un problème social qu'il revient à la puissance publique de résoudre. Sous quelle forme, cela dépend des politiques et des élus locaux. Car, tout de même, des familles qui travaillent pour un petit salaire et qui ne peuvent honorer leur facture d'eau, cela donne à réfléchir sur notre émergence. L'eau est un droit pour tout le monde. Affreux mélodrame sur fond de populisme ? On est preneur. Mais qu'il ne soit pas dit que chez nous, chaque jour des familles grimpent des escaliers avec un seau rempli chez les voisins. On se passerait de cette solidarité-là.
On sait que ce sujet n'entraînera pas de débat à la télévision où les invités viendraient faire admirer leur meilleur profil. Ni à la chambre des représentants. Ce sujet n'est pas un thème porteur pour les élections prochaines. On ne monte pas en épingle son propre échec. Par ailleurs, en 2010, tout sera aplani. L'émergence définitive. De toute façon, il n'y a rien à craindre. S'il y a eu des grèves de la faim, il n'y aura pas de grève de la soif. Et puis c'est un sujet d'une trivialité, au ras des paquerettes. Parlez-nous plutôt du trou d'ozone, du réchauffement de la planète,
de la fonte des glaciers, de la sécheresse dans le monde… Voilà des sujets exaltants qui permettent de s'élever au-dessus des contingences et de respirer l'air pur des cimes. Tout en s'agrippant à son fauteuil.
Il faut croire qu'on est sous influence. On a toujours entendu dire que l'eau est source de toute vie. On n'avait pas compris que cela s'adresse à ceux qui en ont les moyens. Si vous n'avez pas de liquide, on vous apprendra à vivre.


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