La mise en route du nouveau concept d'autorité, il y a quelques années, a introduit une nouvelle donne dans la répartition des qualifications territoriales à telle enseigne que l'opinion publique en fut agréablement surprise. Le Maroc est-il vraiment en train de changer ? se demandaient alors bon nombre de citoyens ? Au bilan de parcours, force est de reconnaître que la nouvelle «race» des Walis ont gagné leur examen de passage en donnant corps à une «coquille vide» mue subitement en un espace de production et d'animation : la région. Dans la ligne droite du nouveau concept d'autorité déclinée par le Souverain en octobre 1999, les mouvements de «troupes wilayales» n'ont pas cessé depuis pour stimuler les meilleures compétences à la tête des territoires régionaux. Ainsi, un véritable changement s'ensuivit provoquant, dans la foulée, la rupture radicale avec l'ancienne conception ultra-sécuritaire du métier de Wali et de Gouverneur pour produire un nouveau corps d'élite de techno-Walis gestionnaires et champions du développement de proximité. Et le gain au change fut substantiel tant et si bien que les programmes tous azimuts s'ensuivirent à une cadence soutenue dans les diverses régions du pays et que les citoyens sont les premiers à reconnaître que «rien n'est plus comme avant» et que «beaucoup de choses ont bien changé».Avec l'avènement aux commandes territoriales d'administrateurs gestionnaires rompus aux questions d'investissements, actifs dans le chantier de règne INDH, initiateurs de grands évènements culturels et sociaux internationaux (Festival de Casablanca, Festival du Film de Marrakech, méga-concert de la tolérance d'Agadir, Salon international de l'agriculture de Meknès…). Des walis qui, tels les Dryef, Kabbaj, Hassad, Ibrahimi, Chraïbi, Amrani, Aourid, Filali, Rharrabi, Dardouri, Hadrami et les autres ont su transformer en profondeur le profil d'un Commis de l'Etat qui a reconquis toutes ses lettres de noblesse. Des techno-Walis performants La nouvelle vague des techno-Walis, chacun avec son propre style, se rejoignent dans la mise en œuvre des missions prioritaires qui leur sont dévolues. À savoir, promouvoir les équilibres régionaux au plan économique, multiplier les opportunités d'affaires locales et extérieures, suivre les grands chantiers d'infrastrutures de base, lutter contre la pauvreté, désenclaver les régions par la coordination des programmes d'eau, d'électrification, d'assainissement et des routes rurales, encourager l'animation culturelle et sportive, développer les partenariats avec la société civile…bref, le Wali moderne s'est mû en un super-manager chasseur des hauts potentiels et expert des méthodes économiques et financières du développement socioéconomique de proximité. Et depuis qu'ils sont aux affaires, les Walis du nouveau siècle marocain n'ont pas déçu, bien au contraire. M'hammed Dryef, «l'homme à la légendaire sérénité» après Casablanca qu'il a remis sur les rails du renouveau, s'applique à Laâyoune-Boujdour dans l'accélération d'un impressionnant programme de développement multisectoriel de nos provinces sahariennes pesant plusieurs milliards DH. Dans un espace entièrement sécurisé, modernisé, impeccablement propre et qui s'apprête à vivre une expérience historique d'autonomie régionale dans le cadre de l'intégrité territoriale et de la souveraineté nationale du Royaume. Son successeur dans la mégapole, Mohamed Kabbaj, « l'homme des grands dossiers «, a relancé les grands défis de la mise à niveau urbaine, économique et soioculturelle du Grand-Casablanca. En mettant à son service toute son expertise capitalisée d'ancien ministre des TP et des Finances et de Conseiller du Souverain. Mohamed Hassad n'est pas en reste, le «manager des performances durables» quand il pilotait de grandes entreprises (ODEP ET RAM) et qui a basculé, avec bonheur, dans les responsabilités territoriales en présidant aux destinées de la région de Marrakech-Tensift (rendue un pôle haut de gamme dans le hit parade mondial des destinations touristiques) et, actuellement, de Tanger-Tétouan. Plus à l'Est, c'est un ténor de la trempe de Mohamed Ibrahimi, qui a vite fait de mettre la région de L'Oriental sur la bonne carburation du développement auto-centré. Et tout y passe, les grandes infrastructures, les zones industrielles, l'agriculture, les services, l'enseignement universitaire, les activités culturelles, le tourisme qui reprit du galon dans la région, notamment avec le plus grand chantier du Plan Azur et le plus avancé dans les travaux, Mediterranea-Saïdia. Mounir Chraïbi fait tout aussi bien dans la capitale ocre du Royaume où les succès se multiplient après avoir remis sur les bons rails le «mastodonte» CNSS qu'il a restructuré et modernisé. Hassan Amrani s'est déjà mis dans le bain en réactivant toutes les «cartouches» jusqu'ici inexploitées dans le développement accéléré de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaïr, en mettant un point d'honneur à redonner toute sa splendeur au «Washington du Maghreb» où sont ouverts des méga-chantiers comme l'aménagement de la vallée du Bouregreg, Saphira sur la corniche atlantique ou encore la ville nouvelle de Tamesna. Hassan Aourid, homme de culture et de recherches (Centre Tareq Ibn Zyad), a pris le pari de faire renaître le «phénix» Meknès-Tafilalet de ses cendres et d'en faire un pôle autonome de développement tous secteurs confondus. Il a déjà annoncé la couleur en instaurant la tradition du plus grand salon professionnel national dédié à l'agroalimentaire. Le «soussi» Rachid Filali est un manager hors pair, ancien ministre, qui ne cesse d'étonner en mettant en «effervescence» la région du Souss-Massa-Draâ. Il a surtout réussi à booster le premier pôle marocain pour le tourisme de masse et à redonner de l'ampleur à une région fière du projet de Taghazout, vedette de la Vision 2010, et à remporter le pari du méga-concert de la tolérance à Agadir. Nous pourrions en dire autant pour les Walis et gouverneurs Mohamed Rherrabi à Fès-Boulemane, Mohamed Dardouri à Béni-Mellal et Omar Hadrami à Settat et région, qui ne cessent de se distinguer dans leurs actions quotidiennes faisant enfin prévaloir aux yeux des citoyens, toute la portée du noveau concept d'autorité.