Les choses s'accélèrent sous l'impulsion d'une primature qui a fait de la généralisation de la couverture médicale obligatoire une de ses plus grandes priorités de fin de mandat de l'actuelle législature. C'est aussi le plus beau « cadeau» qu'un Driss Jettou, batailleur en diable, dédiera aux citoyens marocains dans leur totalité puisqu'après l'AMO, INAYA et le RAMED se mettent en place bouclant, ce faisant, la couverture des trois tiers. Le Premier ministre, ces derniers jours, vient de donner un coup de fouet énergique à la concrétisation, sur le terrain de la mise en œuvre, de grands projets sociaux dont il faudra rappeler qu'il est le premier à l'admettre dans l'autocritique de l'équipe de son cabinet, qu'ils constituent le maillon faible d'un bilan de législature par ailleurs « truffé » de performances en termes de résultats et de réformes structurelles et économiques au plan essentiellement économique. C'est pourquoi Jettou a mis le turbo dans la dernière ligne droite de l'actuel Exécutif à la veille d'un scrutin législatif, du reste encore incertain dans les scénarios d'alliances politiques pressenties pour former le prochain gouvernement. Ceci dit, après la mise en œuvre du premier tiers représenté par l'AMO couvrant quelque 8,5 millions de salariés des secteurs public et privé, les pouvoirs publics ont activé le processus de lancement du régime INAYA ciblant le second tiers de la population nationale constituée par les professions libérales, les artisans, les commerçants et les travailleurs indépendants. Dans l'attente des préparatifs en cours visant la mise en chantier du RAMED destiné à couvrir le troisième tiers décliné sous l'appellation des «économiquement faibles» représentant plus de 8 millions d'indigents ou de personnes en situation précaire auxquelles sont délivrés, d'habitude, des certificats d'indigence. Sur ce dernier chapitre, il y a lieu de préciser que les services relevant du département de l'Intérieur procèdent à une vaste opération de recensement et d'identification (bien des surprises par le passé avec des personnes riches ou aisées se faisant passer pour indigentes) au terme de laquelle la mise en application de ce régime deviendra effectif. Dorénavant, les anciennes cartes d'indigence seront remplacées par des «Cartes RAMED» délivrées aux authentiques citoyens nécessiteux ou en fracture sociale. Le double défi de Jettou Quant au produit INAYA, présenté dans une journée d'information le 13 novembre dernier à Casablanca, au même titre que le produit Essakan dans le cadre du FOGARIM ciblant plus de 3 millions de citoyens à revenus irréguliers), des partenariats pour sa commercialisation ont été noués avec des consortiums nationaux à l'instar du binôme Poste Maroc-Attijariwafa Bank, chargés de promouvoir l'adhésion des bénéficiaires statutaires de ce régime à travers une centaine de guichets qui lui sont dédiés dans le réseau d'agences de Barid Al Maghrib. D'autres partenariats ont été scellés, notamment avec les associations de micro-crédit (Zakora et Al Amana) se chargeant d'en faire autant auprès des populations qu'elles représentent. De même aussi pour le binôme MAMDA-Fondation banque Populaire ainsi que les CHU dans le cadre de l'activité des soins ambulatoires, ouvrant des guichets INAYA dans les centres hospitaliers à ces fins. En tout cas, en suivant de près ces gros chantiers, la primature supervise directement la nouvelle stratégie de couverture médicale obligatoire de la totalité de la population marocaine avec des produits et services adaptés à chacun de ses trois tiers. Après avoir réussi le premier grand saut de l'AMO, Jettou est chevillé à un autre double défi : réussir à boucler les trois tiers avec INAYA et le RAMED.