La vie du chanteur Abdelhalim Hafez en images et sur grand écran, c'est ce que l'on appelle un événement cinématographique. Porté par un immense Ahmed Zaki, le film vaut la peine d'être vu. Impossible d'éviter la sensiblerie des films égyptiens. La même guimauve qui doit servir de déclencheur de larmes et autres moments de nostalgie. La même prise de tête pour te scotcher au siège et vider les vannes pendant plus de deux heures de films. Avec « Halim », un film très attendu sur la vie du chanteur Abdelhalim Hafez, nous sommes en plein dans le film de genre : musique, drame, carrière, maladie et mort. Que l'on se mette très vite d'accord, n'était-ce la grande prestation d'Ahmed Zaki, mort après le tournage du film, d'un cancer, le film en lui-même n'est pas une grande réussite. On connaît très bien le travail d'un réalisateur comme Shérif Arafa, qui fait partie de cette génération fleurie des Atef Ettayeb, Daoud Abdessayed et autres Asmaa El Bakri, avec un style épuré, beaucoup de maîtrise et une approche des personnages qui en fait des cas d'école à chaque fois, mais là, la nature du sujet fait que Halim dépasse tout le monde, sauf l'acteur principal, qui s'en tire avec une signature-testament qui couronne une carrière des plus prolifiques. Halim revient donc sur la vie du chanteur-star, et sa mort, son combat pour vivre et les millions d'amoureux qui le pleurent. C'est en somme cela le pitch du film, et on ne peut franchement pas en dire plus. La légende d'Abdelhalim Hafez s'occupe de remplir les vides, de faire bonne figure, de creuses en abîme quelques notions de cinéma et surtout pallier un manque flagrant d'écriture scénaristique. Le reste est pris en charge par Ahmed Zaki qui sauve un film donné comme cultussime, d'un naufrage assuré. Et l'équation se résume au premier degré : un chanteur de légende, servi par un acteur de légende pour un film qui sent le déjà très vu. Réalisé par Shérif Arafa Avec Ahmed Zaki, Mouna Zaki, Haitam Zaki, Soulaf Fawakhirji, Jamal Souleymane, Ezzat Abou Ouf. À partir du 23 mai 2007 aux cinémas : Mégarama, Lynx et Ritz de Casablanca