Maroc-Mauritanie: vers le renforcement de la coopération en matière de décentralisation et d'aménagement territorial    Maroc : les dépôts auprès des banques en hausse de 7,1% à fin octobre (BAM)    Royal Air Maroc et Malaysian Airlines signent un accord de partage de code    Intempéries aux Etats-Unis : près de 300.000 foyers privés d'électricité dans l'Etat de Washington    Doha : 11e session de la Conférence des Nations Unies contre la corruption    CAN 2025 au Maroc : Un guide pour les fans avant le coup d'envoi    With ONMT, Ryanair opens its 5th base in Morocco    The Best FIFA 2025 : Achraf Hakimi dans l'équipe type    CAN 2025 : McDonald's et Bacha Coffee s'installent dans les aéroports marocains    Snowfall and heavy rain expected in Morocco from Wednesday to Saturday    Soukayna Benjelloun condamnée à trois mois de prison, son ex-mari écope d'une peine avec sursis    Jaylann, L'Artiste et Angélique Kidjo interpréteront la chanson officielle de la CAN 2025    Forbes Afrique nomme les ambassadeurs les plus influents du Maroc en matière de soft power    Développement économique et social : le Maroc et la Guinée équatoriale renforcent leur coopération    Bensaid appelle les médias à combler le fossé numérique et à faire face aux fausses informations    Nairobi: Le Maroc participe à la réunion ministérielle du CTS de l'UA sur la justice et les affaires juridiques    Mondial 2026: La FIFA lance une nouvelle catégorie de billets pour les supporters des équipes qualifiées    Mondial 2026: La Tournée du trophée débute le 3 janvier, une escale prévue au Maroc    Casablanca : sport, patrimoine et mémoire    Mercato hivernal : Villarreal vise Ounahi    TENNIS : Le S.O.S du T.A.Safi, entièrement ravagé par un déluge !    La Chambre des représentants organise ce jeudi le Forum international sur le sport    Rabat et Ouagadougou scellent de nouveaux accords    Edito. La 5G, un tournant à ne pas rater    Extrême climatique : chronique d'une vulnérabilité révélée    Huiles végétales : pourquoi la transformation et l'usage font toute la différence    Températures prévues pour jeudi 18 décembre 2025    Voici les hauteurs de neige enregistrées ces dernières 24H    GWM renforce sa présence sur le marché marocain avec 4 nouveaux modèles    CNDH : les droits humains face aux défis de l'intelligence artificielle    Togo : L'Ekpésosso, symbole vivant de la culture guin, honoré par l'UNESCO    Ferhat Mehenni écrit : le droit du peuple kabyle à l'autodétermination    Lors d'un événement artistique à Rabat... l'ambassadrice de Croatie salue la coexistence religieuse au Maroc    AHMED    Sothema renforce son pôle hémodialyse avec Soludia    CAN 2025 : la CAF et le Comité local d'organisation font le point    La Radiologie entre haute technologie et rareté des ressources humaines    Maroc-Allemagne : signature à Rabat de trois conventions de financement de 450 M€    Revue de presse de ce mercredi 17 décembre 2025    Maroc-Chine: La 7e Commission mixte de coopération économique se tient à Pékin    USA : Trump impose des restrictions d'entrée aux ressortissants de sept nouveaux pays    Hafid Douzi se retire de la chanson officielle de la CAN 2025    L'éducation au cœur des priorités... la Chine trace les contours d'une nouvelle approche de l'éducation morale des enfants    Les Emirats arabes unis expriment leur solidarité avec le Maroc après les inondations meurtrières à Safi    Espagne : Condamnation à perpétuité pour deux Marocains pour un double meurtre    Achraf Hakimi et Hassan Hajjaj ouvrent le café éphémère «Juj» à Casablanca    Bureau Marocain Droits d'Auteur : Des élections bouclées, entre espoirs et critiques du milieu artistique    Patrimoine musical : Le Mali honore Sidiki Diabaté    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'OPEP, le vrai maître du monde
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2007

Le cartel de l'OPEP contrôle à nouveau les prix du pétrole grâce à une excellente entente. Mais le jeu peut bien se retourner contre les producteurs de pétrole. Puisque les consommateurs devraient changer leur habitude pour se rabattre vers des véhicules de moins en moins gourmands.
En augmentant cette semaine leur production de pétrole pour la première fois en deux ans, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) finalement reconnaissaient qu'à pratiquement 80 dollars le baril, le prix du pétrole était assez élevé. L'année dernière, en révisant leur production l'OPEP avait signalé qu'elle ne voulait tout de même pas que le prix descendît en-dessous de 60 dollars baril. Le cartel pourra-t-il maintenir le prix du pétrole dans un tunnel au plancher élevé et au plafond qui l'est encore davantage. Et si oui, quelles sont les perspectives pour l'approvisionnement du monde en hydrocarbures ?
Abdullah Al-Badri, le secrétaire général de l'OPEP, a expliqué que l'organisation avait décidé d'ouvrir les robinets à son sommet à Vienne par compassion pour le porte-monnaie des automobilistes du monde «le message aux consommateurs était que nous nous soucions du niveau des prix» a-t-il affirmé à la presse. Mais les consommateurs qui se rappellent le début de cette décennie, quand le prix oscillait entre 20 et 30 dollars, ne sont pas vraisemblablement touchés par la compassion du cartel.
La différence entre cette période et maintenant c'est que l'OPEP s'est rendu compte que certains pays émergents comme la Chine étaient insatiables en pétrole. Les producteurs de pétrole, y compris ceux de l'OPEP, font tout pour que la situation se poursuive. Les prix ont augmenté, mais la demande également continue d'augmenter. L'été dernier, l'OPEP puisait déjà tout ce qu'elle pouvait en pétrole, et les marchés craignaient les ouragans dans le Golfe du Mexique ou qu'un bouleversement politique dans le golfe Persique soient à l'origine d'une pénurie. Par conséquent, le prix du pétrole a monté à plus de 77 dollars le baril. Quand ces craintes se sont dissipées, il est devenu clair qu'il y avait suffisamment de pétrole pour les besoins du marché mondial. Mais à partir de là, l'OPEP a pris goût au pétrole à 70 dollars. Ainsi elle a réduit la production pour empêcher les prix de tomber. Quand le prix du pétrole a atteint un nouveau record de 78 dollars le baril le mois dernier, c'était dû aussi bien à la baisse de la production de l'OPEP qu'à l'augmentation de la demande. Le cartel a maintenant démontré que ses membres s'entendent assez bien pour faire augmenter les prix en réduisant la production en cas de besoin et faire baisser la tension sur les prix en améliorant légèrement les quotas. En d'autres termes, l'OPEP est bien de retour dans le contrôle du prix du pétrole.
Dans ces faits, il y a un soupçon de bonnes nouvelles. Si un ouragan comme Katerina ou un conflit entre les Etats-Unis et l'Iran avaient détruit plusieurs installations, aucun pays n'aurait été capable de combler le déficit de production. A présent, les consommateurs de pétrole peuvent porter allégeance à des pays comme l'Arabie Saoudite, comme l'a fait Samuel Bodman, secrétaire d'Etat américain à l'énergie lors de la réunion de l'OPEP.
Mais quoi que puissent être magnanimes le discours d'Al Bradi et le plaidoyer de Bodman, il ne faut pas s'attendre à ce que l'OPEP donne plus de sursis aux automobilistes du monde. Plusieurs de ses membres, dont l'Algérie, l'Iran et le Venezuela, ont refusé l'augmentation des quotas parce que la crise financière mondiale et le début de ralentissement économique aux Etats-Unis pourraient mener à réduire la demande de pétrole, juste au moment où l'OPEP augmenterait sa production. En fin de compte, l'Organisation s'est résolue à relever sa production de 500.000 barils par jour (b/j)seulement, soit moins de 2%, bien que l'augmentation s'ajoute aux 900.000 b/j ses membres extraient déjà plus que leurs quotas. La production supplémentaire n'a pas réduit le cours du tout; en fait, le prix du pétrole a atteint de nouveaux records après l'annonce de l'OPEP.
Les lois économiques
Cela devrait inquiéter davantage les faucons de l'OPEP qu'il ne paraît. Le fait qu'il y ait eut la folle croissance durant les années passées alors même que les cours du pétrole continuaient d'augmenter, montre que l'économie mondiale a développé une immunité contre les chocs pétroliers. L'économie chinoise, à elle seule, consomme plus de pétrole, comparativement à sa taille que cette des Etats-Unis, mais elle continue de galoper. Les Américains, pour autant, ne semble pas disposés à acheter moins de carburant même pour un prix à la pompe supérieur à 3 dollars le gallon [ndlr, 25 dirhams, les cinq litres].
Pourtant les lois économiques n'ont pas été soudainement abrogées. Un pétrole plus cher arrêterait la croissance économique. À moyen ou long terme, si les prix continuent d'augmenter, les consommateurs n'auront d'autre choix que de choisir des voitures moins gourmandes. L'amour des américains pour les SUV, sport-utility vehicles, semble se faner et leur amourette pour les biocarburants n'a jamais été aussi passionnante. Pendant ce temps, les prix élevés sont en train de restreindre la demande et la croissance économique inattendue et la situation politique au Moyen-Orient rendent l'avenir de la demande et de l'offre incertain. L'OPEP semble certes avoir pris le contrôle sur les prix du pétrole. Mais cela ne semble pas pouvoir continuer.
Traduction : Mar Bassine Ndiaye
Cet article paraît à la même date dans la Gazette du Maroc et The Economist
The Economist Newspaper Limited,
London, 2007.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.