Avant la reprise du procès de Madrid, où plusieurs Marocains sont poursuivis pour leurs supposés liens avec les attentats du 11 mars 2004, l'audience nationale espagnole a prévu plusieurs commissions «secrètes» pour écouter les prévenus un à un avant de relancer les audiences publiques. Deux points importants se dégagent des reprises du procès de Madrid dont les premières audiences du printemps 2007 se sont soldées par un cuisant échec. D'abord, les prévenus, d'origine marocaine, ont tous émis leur volonté d'avoir des confrontations directes avec d'autres accusés d'origine espagnole. Ensuite, la commission parlementaire du Congrès espagnol a confirmé la tenue de plusieurs débats entre les différents partis pour tirer les enseignements nécessaires devant l'échec du premier Round du procès, sur-médiatisé de Madrid. Si pour le moment les différentes requêtes déposées par la défense des Marocains, Jamal Zougam et Abdelmajid Abouchar, principaux accusés dans les attaques de Madrid, n'ont pas abouti aux confrontations escomptées, les commissions parlementaires s'activent depuis la reprise politique en septembre sur plusieurs volets. Il y a le cas d'un troisième marocain, Rafa Zouheir, qui pose un litige politique entre PSOE et PP, du fait que l'opposition demande que «l'on tire au clair les accusations du Marocain, ancien indicateur de la Guardia Civil, qui affirme avoir prévenu la police de l'éminence des attaques». Accusations ou allégations, il n'en reste pas moins qu'elles impliquent plusieurs agents de sécurité, d'anciens mineurs, tous espagnols. Et à ce propos, les aveux d'Emilio Suarez Trashorras sont fondamentaux pour infirmer ou confirmer les dires du Marocain, Rafa Zouheir, devant la commission d'enquête du 11 mars du Congrès espagnol. Imbroglio politico-judiciaire Jamal Zougam, résidant toujours à la prison de Soto Del Real, a vu le mois de septembre défiler avec son lot de surprises. Les multiples demandes de confrontations avec des accusés espagnols sont restées lettre morte. Ce qui a poussé la défense du Marocain à demander l'arbitrage d'une commission parlementaire. Ce qui est sûr, c'est que la loi espagnole donne le droit à Zougam de confronter ses déclarations à celles d'autres impliqués dans le même dossier. Sans oublier que le Marocain conteste le témoignage de l'unique témoin oculaire qui a enfoncé Zougam. Selon ses avocats, il s'agit là «d'un homme que Zougam a poursuivi en justice pour coups et blessures. Zougam a eu gain de cause et c'est cette même personne qui se rend devant la police pour déclarer avoir vu Zougam dans la gare d'Atocha le matin des attentats». Encore une fois, la loi est du côté du Marocain qui doit aussi répondre d'autres chefs d'inculpations, mais sans preuve aucune. Ce qui a fait tourner court le premier volet du procès, car il suffisait au Marocain, face au manque de preuves, de nier tout en bloc. Ce qui a entraîné le procès dans une espèce de cul-de-sac. Il a fallu lever les séances et demander aux juges de l'audience nationale d'apporter un «dossier solide» pour que ce «procès ait un sens». Et le bon sens voudrait, comme les associations des familles des victimes, soutenues par le PP demandent, que les accusations revêtent un caractère plus clair pour ne plus tomber dans la négation qui fermerait la porte devant la condamnation pure et simple de tous les prévenus, qui se sont donnés le mot pour dire Niet devant les juges.