Le discours officiel du président rwandais à l'occasion de son déplacement à Alger, rendu public dans son intégralité, ne comporte aucune allusion au Sahara marocain, contredisant les interprétations relayées par certains médias algériens. Lors de sa visite officielle à Alger, le président rwandais, Paul Kagame, a soigneusement évité toute mention au dossier du Sahara marocain, contrairement aux insinuations de plusieurs médias proches du pouvoir algérien. La propagande relayée dans la foulée de la rencontre entre Kagame et son homologue Abdelmadjid Tebboune, a laissé entendre un soutien implicite du Rwanda aux thèses des séparatistes et leur mentor, le régime algérien. Or, la réalité documentée des faits vient clairement contredire ces affirmations. Dans un geste diplomatique sans équivoque, Paul Kagame a décidé de publier, dans son intégralité, son allocution officielle prononcée à Alger. Ce discours, dépourvu de toute référence au dossier du Sahara, s'inscrit dans une volonté manifeste de ne pas être associé aux manœuvres algériennes sur cette question. L'absence de mention au Sahara dans ses propos souligne une position de neutralité, voire de méfiance à l'égard des tentatives d'instrumentalisation par une partie de la presse algérienne. Un message diplomatique clair Le discours de Paul Kagame, rendu public par la présidence rwandaise, s'est concentré sur les perspectives de coopération bilatérale, notamment en matière d'éducation, de diplomatie économique et de collaboration multilatérale. Le président rwandais a salué l'accueil reçu, soulignant « l'histoire et la dignité du peuple algérien », tout en se félicitant du renforcement des liens économiques et universitaires. Il n'a toutefois exprimé aucun avis ou soutien sur des dossiers politiques sensibles, préférant insister sur la coopération technique et l'ouverture d'une représentation diplomatique rwandaise à Alger. President Kagame and President @TebbouneAmadjid led bilateral discussions with their delegations before witnessing the signing of agreements on Air Service, Visa Exemption, Communication, Police, Pharmaceutical Industries, Higher Education, Agriculture, Entrepreneurship,... pic.twitter.com/U4cKVWWde7 — Presidency | Rwanda (@UrugwiroVillage) June 3, 2025 Plus révélatrice encore, la vidéo de la déclaration conjointe, publiée par la présidence algérienne elle-même, ne comprend aucune prise de parole de Paul Kagame sur le Sahara. Seul Abdelmadjid Tebboune a évoqué ce sujet, réaffirmant « le soutien de l'Algérie au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination », appelant à un référendum conforme à « la légalité internationale ». Une déclaration unilatérale, qui tranche avec le ton mesuré de son homologue rwandais. Par ailleurs, dans leur déclaration commune, les deux chefs d'État se sont bornés à rappeler leur attachement à la non-ingérence et au règlement pacifique des différends, principes généraux qui n'impliquent pas un alignement automatique sur la position algérienne. Cette prudence, affichée par Kigali, illustre une approche indépendante et pragmatique des enjeux africains, éloignée des lectures idéologiques que certains cherchent à imposer. Cette manipulation médiatique s'inscrit dans une tendance plus large observée dans les médias algériens, où la déformation des déclarations d'officiels étrangers est devenue récurrente. Des cas similaires ont été documentés, notamment concernant des propos attribués au Conseiller de Donald Trump, Massad Boulos, sur le Sahara marocain, démentis par ce conseiller présidentiel lui-même.