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Jettou se met aux deadlines !
Publié dans La Gazette du Maroc le 25 - 11 - 2002


Programme gouvernemental
Le programme gouvernemental a une nouveauté, il est chiffré et se fixe les délais de réalisation . Driss Jettou a mis le turbo pour sa marque de fabrique : le pragmatisme.
L'apathie, qui a suivi la constitution du gouvernement est un peu gommée par la déclaration du gouvernement. Le nouveau premier ministre est sorti des sentiers battus, au lieu de rester dans les grands principes, il a décliné l'action future de son gouvernement avec les objectifs à atteindre et les délais fixés. Issu du monde des affaires, Driss Jettou applique les mêmes recettes aux commandes de l'exécutif. Ses engagements sont précis à la fois dans leur contenu et dans les délais de réalisation. Juger son action devient dès lors un acte objectif, fermant la voie aux calculs politiciens. Du moins doit-il l'espérer, l'incurie de nos structures partisanes étant ce qu'elle est.
Il ressort du plan d'action de Driss Jettou que l'habitat et la promotion du monde rural serviront de leviers à la relance économique et à l'emploi. Cent mille nouveaux logements par an et 500 km de route . Le challenge est intéressant. On dit généralement que pour chaque logement construit, il y a création de cinq emplois permanents pendant une année. Faites le compte, si l'habitat tient ses engagements, un demi million d'emplois seraient créés.
Quant au monde rural, les routes et autres infrastructures prévues, non seulement créent des emplois , mais en désenclavent les campagnes, créent les conditions d'une activité économique et diminuent donc la pression de l'exode rural sur des cités qui n'en ont plus que le nom sous l'effet d'un taux d'urbanisation diabolique.
Le dossier de l'équité fiscale abordé lui aussi, l'est de manière moins explicite. La ponction sur les salaires, trop importante et par là véritable barrage à la constitution d'une classe moyenne, est une bombe. Il s'agit de recettes “assurées” qui ne dépendent pas du civisme des concernés, contrairement aux autres impôts. On comprend dès lors que la disette permanente oblige les argentiers successifs à “oublier” leurs promesses de rééquilibrage. Le secteur bancaire, lui aussi, subit une injustice sous la forme de deux points supplémentaires pour l'impôt sur les sociétés.
Enfin, si l'exonération des petits agriculteurs coule de source, que les grands groupes bénéficient de l'exonération totale est choquant à plus d'un titre, le secteur agricole est celui où les patrons ne payent pas d'impôts, ne déclarent qu'une partie ridicule de leur personnel à la CNSS (une moyenne de 4 personnes pour deux hectares!) etc… Ce sont les mêmes qui refusent tout réaménagement de leurs spéculations pour éviter le bras de fer éternel avec l'Espagne. C'est aussi l'un des lobbies les plus puissants.
Driss Jettou a, pour lui, sa réputation de fonceur. Sur ce dossier, on lui souhaite bien du courage. D'autant plus que pour tenir ses deadlines , il aura besoin de recettes supplémentaires, beaucoup de recettes supplémentaires.
C'est justement la zone restée opaque dans la déclaration du premier ministre. Celui-ci n'a pas livré sa philosophie de la question budgétaire. Va-t-il se tenir aux équilibres dans les termes imposés à ses prédécesseurs ? Si oui, comment financera-t-il les chantiers prévus? La relance de l'habitat nécessite un effort sur le foncier, l'engagement de l'Etat à ce niveau a un coût . Celui de la lutte contre les bidonvilles est chiffré: quelques milliards de dirhams sur quatre ans. La construction des routes incombera au budget de l'Etat , les communes rurales les plus nécessiteuses en routes, le sont aussi en recettes.
Si Driss Jettou est libéré de la contrainte du plafond du déficit à 3%, alors un problème politique va se poser. Pourquoi n'a-t-on pas levé cette contrainte plus tôt pour le gouvernement d'alternance par exemple? Ceci dit, la conception mécanique et le fétichisme du 3% sont remis en question par les théoriciens les plus sérieux. Le taux de déficit supportable est celui qui peut être financé par une dynamique. Cela dépend donc de l'usage qu'on fait de l'argent. Le centre marocain de conjoncture, depuis des années, déplore la conception en vogue chez les décideurs et prône une plus grande souplesse pour assurer la relance. Nèanmoins les risques d'un dérapage budgétaire non productif sont graves . Relance de l'inflation, aggravation de la dette intérieure et donc hausse des taux de crédit, perturbations monétaires et enfin perte de ce qui nous reste de crédibilité internationale . Ce débat-là aurait mérité d'être public, la déclaration du gouvernement l'escamote.


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