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Le blues du barrage Oued El Maleh
Publié dans La Gazette du Maroc le 02 - 12 - 2002


Mohammédia
70 ans d'existence et une mission de protection contre les inondations qu'il ne remplit qu'à moitié, le barrage de l'oued El Maleh n'a pas été d'un grand secours pour la ville de Mohammédia.
«Nous avons été prévenus à la dernière minute de l'imminence des inondations. Entre temps, on ne pouvait réagir, on ne pouvait que subir. A ce qu'il parait, le abarrage de l'oued El Maleh s'est fissuré. Lorsqu'ils ont vu que le barrage menaçait de céder, ils ont tout lâché. D'où la quantité phénoménale d'eau qui s'est déversée sur la ville. A mon avis, s'ils se sont permis de faire courir autant de risque à la population, c'est que le barrage menaçait vraiment de céder.» Une déclaration basée sur une rumeur qui s'est répandue dans les quartiers
de Mohammédia, au lendemain des inondations qu'a connues la ville. Une déclaration qui, également, n'a rien à voir avec la réalité des évènements.
Construit en 1930 pour alimenter en eau potable la ville de Casablanca, le barrage de l'oued El Maleh n'assure plus la même fonction depuis que cette mission a été confiée à un barrage plus récent. Depuis, il assure l'irrigation des petites et moyennes hydrauliques et, parallèlement, la protection de la ville de Mohammédia contre les risques d'inondations. Cette dernière mission, il ne l'a jamais remplie convenablement.
Vieux de 70 ans, soit 10 ans de plus que sa durée de vie prévue, le barrage de l'oued El Maleh n'est pas du tout adapté pour assurer la protection de la ville contre les risques de crues. En effet, ces quelques 5 millions de mètres cubes de capacité actuelle (alors que la capacité initiale était de 18 millions de mètres cubes, soit un taux d'envasement de près de 70%), ne sont plus du tout suffisants pour calmer les ardeurs d'un oued en super-crue.
Les limites du barrage ne sont pas uniquement liées à sa capacité de rétention, mais aussi à sa capacité de vidange. Conçu initialement pour l'alimentation en eau, le volume de vidange est de 2 m3/sec. Soit pour vidanger 1,5 million de m3, la durée s'étalera sur 10 jours. Ainsi, si le barrage est rempli à pleine capacité, pour réduire le taux de remplissage de 20% (soit 1 million de m3), il faut une durée minimum de 10 jours. Mais est-ce que la nature vous accordera le délai nécessaire pour bien vidanger votre barrage ?
La réponse s'est fait entendre le 25 novembre dernier. Le risque qui pesait sur Mohammédia n'est pas né du week-end pluvieux des 23 et 24 novembre. Quelques jours plutôt, entre le 14 et le 17 novembre, la région de Khouribga et celle de Benslimane, d'où proviennent les principaux affluents de l'oued El Maleh, ont connu, comme le reste du Maroc de très importantes précipitations. Ainsi, le 14 novembre à 20 heures et le 15 novembre à 8 heures, le remplissage du barrage est passé de 0,7 million de m3 à 5 millions de m3, soit un taux de remplissage de 100%.
L'autre particularité du barrage est qu'il n'y pas de vannes pour évacuer l'eau. Au fait, quand il déborde, il déverse naturellement. Exactement comme pour les barrages naturels, il n'y a aucune intervention au niveau du barrage. Le 16 novembre, le barrage a commencé à déborder avec un débit de 106 m3/s. Toutefois, avec la fin des précipitations, le débit est retombé à un niveau plus acceptable.
Dire que le problème était résolu témoignait de l'ignorance de ce qui allait suivre.
Les précipitations des 23 et 24 novembre ont entraîné une nouvelle crue ayant un débit de 450 m3/seconde. Le soir du 24, les responsables de l'agence du bassin hydraulique ont contacté la wilaya pour l'informer d'une possibilité de débordement à très haut débit. Cette information a été confirmée à 8 heures. Mais l'alerte, elle, n'a été donnée à Mohammédia que vers les 11 heures…
L'impact du barrage de l'oued El Maleh a occasionné un débit à l'arrivée (450 m3/s) en ne déversant que 170 m3/s. A cette vitesse, l'inondation de la ville de Mohammédia, dont le seuil critique d'inondation est de 120 m3/s, était imminente. Les eaux déversées par le barrage à un débit de 170 m3/s. rencontrent dans un bassin intermédiaire un affluent, l'oued Hassar, dont le débit est de 30m3/s. Le cumul donne ainsi un débit de 200 m3/sec qui a submergé la ville de Mohammédia. Une ville sans défense…
Un an après
Il y a juste un an, Mohammédia a subi le même sinistre. Cette fois-ci avec un débit d'à peine 140 m3/s. dépassant le seuil critique d'inondation qui correspond à un débit de 120 m3/s. Face à la menace qui plane sur la ville dès que le mauvais temps s'installe, un plan d'action a été déclenché visant à protéger la ville en amont et en aval. L'objectif étant que le seuil critique de débit ne soit pas dépassé.
Ce plan comportait la construction par la préfecture de digues afin de protéger certaines zones exposées de la ville. La Lydec, quant à elle, prendrait en charge le curage du lit de l'oued au niveau de la ville basse de Mohammédia. Le ministère de l'équipement, quant à lui, devait intervenir au niveau du barrage, soit en augmentant sa capacité de rétention, soit en construisant un nouveau barrage…
Un an après, rien n'a encore été fait. Les récentes inondations semblent avoir redonné vie au plan. Mais cette fois-ci, la Lydec monte au créneau. Elle prendra en charge la construction des digues, la surélévation du pont portugais, le curage du lit majeur pour que sa capacité passe de 60 m3/s à 140 m3/s. Et la mise en place d'un canal de délestage qui canalisera à lui seul, un débit de plus de 90 m3/s.


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