Sahara : La Mauritanie défend la fermeture de ses frontières face au Polisario    Maroc Telecom emprunte 370 millions d'euros pour étendre les services 4G au Tchad et au Mali    Tennis / ITF Men's World Tennis Tour de l'ASAS: Ce samedi, les nationaux sur tous les fronts !    Le FC Séville s'intéresse à Azzedine Ounahi pour renforcer son milieu    Les prévisions du samedi 21 juin    Morocco Telecom secures €370 million IFC loan to expand 4G in Chad and Mali    Morocco : 8 fires contained in 24 hours, 20 hectares burned (ANEF)    Propietario de agencia de viajes en Fez acusado de estafa por visados para el Hajj    Dacia : Le concert des 20 ans de la marque a été un succès !    Bruxelles : Une résolution pour reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara déposée au Parlement régional    Mort de hauts gradés algériens à Téhéran : une affaire qui révèle les fils d'une coopération secrète entre l'Algérie et l'Iran    OMDH : "Il faut briser le silence sur les camps de Tindouf"    À Pékin, Nabil Benabdallah met en lumière les développements du dossier du Sahara marocain lors de sa rencontre avec les dirigeants du Parti communiste chinois    Mondial des clubs: Flamengo terrasse Chelsea    CKay, le diamant noir, illumine le Festival Gnaoua et Musiques du Monde    Mawazine 2025 : Carmen Suleiman ouvre le bal    Baccalauréat 2025 : Le Maroc célèbre ses meilleurs lauréats avec émotion et fierté    Le Maroc crée une Agence nationale pour la protection de l'enfance    La Juventus Turin cible Nayef Aguerd    Wael Mohya ciblé par l'Ajax : le joyau marocain attise les convoitises    Le prince à la fois digne et discret... Le Maroc célèbre l'anniversaire du prince Moulay Rachid    Migrations : Pascal Blanchard et Karim Bouamrane interrogent les récits dominants    L'UNESCO lance "Matières à rêver", un livre dédié aux métiers du textile et du cuir au Maroc    L'Humeur : Pleure ô âme bien-aimée    Climat : 2024, année la plus chaude jamais relevée au Maroc    New York. António Guterres reçoit Amina Bouayach    Coupe du monde des clubs : Voici le programme de ce vendredi    CDM. Clubs 25 : Mbappé de retour, mais incertain pour le choc face à Pachuca d'El Idrissi    CHAN 2024 / Officiel : Le Maroc jouera la phase de poules à Nairobi    Edito. Un tournant stratégique pour le retail marocain    Justice. Le Maroc et le Cap-Vert font front commun    Célébration. Le peuple marocain célèbre le 55e anniversaire de SAR le Prince Moulay Rachid    Service militaire 2025: Le 23 juin, dernier délai pour remplir le formulaire de recensement    La technologie chinoise s'impose au Salon aéronautique de Paris : chasseurs furtifs et drones avancés en vedette    À l'intérieur de "l'Opération Narnia" : comment le renseignement israélien a ciblé des scientifiques nucléaires iraniens de premier plan    Alerte météo. Nouvelle vague de chaleur dès ce vendredi    Classement international Times Higher Education Impact Rankings : l'UIR confirme son leadership    Russie ou Chine ? Quel pays représente la plus grande menace pour l'OTAN ?    Lenovo allie fabrication intelligente et développement vert : un modèle chinois pour l'avenir d'une industrie durable    L'inflation poursuit sa décrue, portée par le repli des prix alimentaires    Exclusif. Réformes sociales. Younès Sekkouri : "Chaque dirham investi doit créer de la dignité"    Rabat: Un parking souterrain en deux sous-sols ouvre ses portes au quartier l'Océan    Bourse de Casablanca. Une nouvelle IPO pour le secteur santé    Du Cap Spartel aux Grottes d'Hercule... diffusion du premier épisode de l'émission « Chinese Restaurant » sur la chaîne chinoise Hunan TV    Gnaoua 2025 : Ouverture en grande pompe de la 26e édition    Le Maroc enregistre une progression de 55 % des investissements directs étrangers en 2024, selon la CNUCED    Près de 12 millions de réfugiés vivent dans les pays du Conseil de l'Europe    Transport aérien: Air India réduit de 15% ses vols internationaux en gros-porteurs    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Témoignage de deux fondateurs de la diplomatie marocaine
Publié dans La Gazette du Maroc le 17 - 10 - 2008


Mly Ahmed Laraki
Genèse de la diplomatie marocaine
«C'était le début de l'Indépendance. Tous les ministères
avaient hérité d'une administration en place : les Finances,
les Travaux publics, l'Intérieur… Concernant les Affaires
étrangères, il n'y avait rien. Il fallait d'abord chercher un local
et trouver des cadres. Il faut souligner que M. Balafrej était
un homme extraordinaire : il était visionnaire et c'était un
diplomate dans l'âme. L'une des priorités était d'intégrer Tanger.
Les négociations ont duré un mois ou un mois et demi,
parce qu'il fallait parlementer avec les treize pays signataires
de l'Acte d'Algésiras, et chacun posait ses problèmes. Ce qui
avait été décidé sous la direction de Sa Majesté Mohammed V,
c'était de garder le statut international. Je crois qu'il n'a jamais
été question durant la négociation, qu'on abroge le régime
économique spécial de Tanger. Ce n'est que sous le gouvernement
de Si Abdallah Ibrahim, avec Abderrahim Bouabid
comme Vice-président du Conseil que la deuxième option a
été appliquée.»
Bilan de Hassan II
« Il y a un élément à mettre à son crédit : c'est la politique
des barrages : c'est pour cela que j'ai dit que Hassan II était
un visionnaire. Bien sûr, ce sont surtout les gens qui avaient
les moyens qui ont profité de l'irrigation. Mais ça a créé une
dynamique de travail et une amélioration de la production
qui profite à tous les Marocains. Dans le domaine de l'éducation,l'éducation,
en revanche, c'est l'échec total. Il y a eu de la démagogie.
Est-ce que vous concevez l'arabisation du primaire sans vous
préoccuper des formateurs ?»
Sahara, les erreurs commises
«Nous avons commis plusieurs erreurs. Dans la foulée du succès
de la Marche verte, nous aurions dû organiser nous-mêmes
un référendum. Nous avons fait l'erreur de ne pas entrer à
El Bir Lahlou parce qu'en 1975, il y avait 4.000 ou 5.000 soldats
encerclés là. C'est à ce moment que tous les chefs d'Etat,
Houphouët-Boigny, Senghor… sont intervenus. L'actuel président
égyptien, Moubarak, a fait quatre ou cinq voyages entre
Alger et Fès. Ils disaient tous à Sa Majesté : vous avez gagné
sur toute la ligne. Hassan II a réuni tous les chefs de parti. Ils
étaient tous d'accord pour retirer nos troupes parce que toute
notre armée était mobilisée dans le Sud. Oujda, dans le Nord
n'était donc pas protégée et, étant donné la folie des Algériens,
on craignait qu'ils n'accèdent au Maroc par là. Je me rappelle
la Guerre des Sables, en 1963. Le général Driss ben Omar, le
chef d'Etat-major, pouvait continuer jusqu'à Tindouf. Il m'a
dit, quand je l'ai reçu lors de sa marche arrière à la frontière :
«il m'est venu à l'idée de casser la radio». Hassan II m'vait dit:
«... Je ne veux pas que les Algériens fassent la guerre à mon fils
et à mon petit-fils pour prendre leur revanche. C'est pourquoi
je préfère passer par la négociation ».
Algérie-Maroc
« Je ne pense pas que l'Algérie changera de position à propos
du Sahara. C'est enraciné dans leur esprit. Je suis allé
voir Boumédiènne, que je connaissais bien. Il m'a dit : « les
ministres appliquent la politique que j'ai décidée ». En fait, la
grande erreur que nous avons faite est de ne pas avoir négocié
avec la France en 1968. C'est une occasion ratée qu'on paye
très cher. Le Sahara, nous y sommes : je ne vois pas ce que
les Algériens vont faire des 300.000 ou 400.000 Marocains qui
se trouvent là-bas. Ce que je crains, c'est que cette autonomie
interne ne fasse boule-de-neige et que d'autres régions
réclament la même chose. Mais dernièrement, la position
des Etats-Unis, de la France et de plusieurs pays européens a
conforté le Maroc». ■
Abdellatif Filali
Sebta et Mellilia
«On ne peut pas récupérer ces villes en faisant la guerre à
l'Espagne. Il faut que le Maroc, à commencer par son Roi,
se réunisse avec les responsables européens au niveau le
plus élevé.. Nos amis espagnols ont le même problème avec
l'Angleterre concernant Gibraltar. Pourquoi les Européens
n'essaieraient-ils pas de trouver un compromis qui conviendrait
à tout le monde ?».
Accords de pêche avec l'UE
« Quand j'étais ministre des Affaires Etrangères, la pêche
était l'une de mes priorités : on ne pouvait pas accepter que
les bateaux espagnols continuent à naviguer sur nos côtes
comme s'ils étaient chez eux. L'UE a négocié avec le Maroc,
mais ils étaient si malhonnêtes, que j'ai fini par leur dire qu'il
n'y aurait plus d'accord de pêche ! Par la suite, le gouvernement
Youssoufi en a signé un. Ce pays ne sait pas ce qu'il
veut ! Ils sont en train de tuer la pêche ! »
Frontières avec l'Algérie
« Un mois après l'Indépendance de l'Algérie, nous devions
commencer les négociations entre les deux pays pour régler
le problème des frontières. Les représentants algériens ont
signé un document ou ils définissent les frontières entre les
deux pays. Quelques jours plus tard, je pars à Alger. Je vois
Ben Bella à qui je donne la lettre d'engagement mutuel. Je lui
explique : «Sa Majesté voulait tout simplement vous rappeler
votre engagement ». Il me répond : « il faut quand même que
j'en parle aux gens des partis ». Il revient. Je lui demande :
« Qu'est-ce qui vous dérange dans cette lettre ? » Il me répond
qu'il ne la comprend pas. Je n'ai pas voulu lui répondre
exprès, parce que je lui aurais dit, à Si Ahmed : « il n'y a jamais
eu d'Algérie. Il y avait une province turque. Et, en 1930,
la France vous a occupés ».
Algérie-Sahara-Basri
« Quand j'étais ministre des Affaires étrangères et que s'est
posé le problème du Sahara, c'était une espèce de folie !
Basri, ministre de l'Intérieur voulait être un dieu ! J'ai dit
à Hassan II : « le problème du Sahara relève des Nations Unies. Qu'est-ce que Basri a à voir avec les Nations unies ?
Si vous voulez que votre ministre de l'Intérieur s'en mêle,
nommez-le ministre des Affaires étrangères ! A l'époque, il
était possible de changer beaucoup de choses : le Secrétaire
général d'alors, était un grand allié des Marocains. Et puis,
il y avait le problème du référendum. C'est notre deuxième
grande erreur, plus mortelle encore. Les Espagnols étaient
d'accord pour que ce référendum soit organisé, mais il fallait
au moins sauver les apparences de façon intelligente ! »
«Pour moi, il n'y a pas de solution actuellement au problème
du Sahara. Tout le monde sait que ce problème est
algéro-marocain. Et les grandes puissances, notamment les
Etats-Unis et la France, ne lâcheront pas l'Algérie. Il ne faut
pas se faire d'illusions. Ils ont des intérêts énormes là-bas : le
pétrole, le gaz… ».
Le règne de Mohammed VI
« En politique étrangère, il faut organiser de nouvelles
relations avec l'Europe. Je ne parle plus de politique,
mais parfois, ça me brûle.
L'avenir du Maroc, pour moi, est en Europe: dans l'histoire
du Maroc, toutes les dynasties, jusqu'aux Alaouites,
ont préféré les accords Nord-Sud, aux accords avec l'Est.
Les Berbères comme les Arabes… » ■


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.