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Comment recenser les bidonvillois : Maladresses administratives
Publié dans La Gazette du Maroc le 20 - 03 - 2009

Il n'a jamais été aisé de procéder à un recensement fiable de la population des bidonvilles. Même si les statistiques officiels attestent qu'ils représenteraient près de 30 %.
Lors des enquêtes effectuées par une foule d'intervenants (l'un des principaux problèmes d'ailleurs réside là) une bonne partie des habitants des bidonvilles, qui ne savent pas lire, «ont l'impression que le fait de signer ces dossiers signifie leur accord à toute solution de résorption qui sera décidée pour eux». Sans compter les risques imaginés - et imaginaires d'ailleurs - qu'ils croient courir en figurant dans ces dossiers. Première difficulté pour les autorités. «La réinstallation à des parcelles aménagées est le seul type d'intervention envisagé, et une proportion importante de la population résiste à cette solution car elle craint les distances plus longues, les coûts, la perte des activités qui les nourrissent.» Seconde difficulté pour les autorités. «Quant à la connaissance des interventions prévues, les résidents sont méfiants et se plaignent que leurs besoins et difficultés sont ignorés par les autorités chargées des opérations de résorption.» On retrouve là, surmultipliée par le nombre même d'intervenants, l'antienne du pékin moyen à l'encontre des autorités. Il faut dire qu'avec plus de 20 intervenants différents (ONG, opérateurs publics et privés, ministères, organismes internationaux, commissions, etc.) plus personne ne sait vraiment qui fait quoi. Alors les premiers intéressés… «Egalement, il a été demandé aux ménages de détruire leur baraque afin de se qualifier pour la réinstallation aux parcelles aménagées où l'auto-construction est encouragée. Toutefois, des retards importants au niveau de la disponibilité des parcelles ont créé des problèmes.» Troisième écueil pour les autorités qui sont incapables de coordonner correctement les plans de transfert et d'installation. «Les conduits d'assainissement en construction sont remplis d'ordures, ce qui entraîne des délais importants pendant la construction.» Autre problème inhérent à une administration qui, pour une fois voulait faire simple. Manque de chances, s'il y a un lieu où il est important de considérer la complexité des choses, c'est bien là. «Les efforts de recensement par les autorités ont également connu des résistances parce que les questionnaires sont perçus comme trop simples pour saisir les caractéristiques socio-économiques et les besoins et préoccupations émergents. Les expériences d'une petite organisation locale illustrent la façon dont les efforts faits par la population bidonvilloise pour s'engager elle-même dans la résorption ont été ignorés. A la suite de plusieurs demandes écrites pour considérer des caractéristiques d'une plus grande multidimension lors de la planification des interventions, il n'y a pas eu de réponse des autorités.» Dans certains coins de bidonvilles, les amas de pierres et de détritus qui encombrent les rues offrent une vision de fin du monde. Il s'agit des restes des baraques détruites dans le cadre du programme national. «Si les logements ne sont pas rasés, d'autres les rachètent à moindre coût». Pour cette famille de Casablanca, leur ancienne baraque n'a pas été détruite pour l'instant. Ils l'ont revendue à des proches pour une somme modique «…et la misère n'est pas éradiquée, mais juste déplacée.» Dernière raison du demi succès généralisé du programme villes sans bidonvilles, «les promesses de mettre en œuvre un programme de résorption créent de nouvelles arrivées…» 55 mètres carrés avec deux chambres et un salon à 75 000 dirhams dont les deux tiers sont pris en charge par les subventions de l'Etat… il y a forcément des amateurs. Près de 40 ans d'interventionisme d'Etat.
Le recasement massif.
Les termes sont explicites : il s'agit de lotir un terrain, de l'équiper et d'y regrouper les bidonvillois de plusieurs sites ; les parcelles leur étant vendues à des prix inférieurs à ceux du marché. Cette politique fut très efficace, dans les années 80, en termes de baraques détruites. Elle est d'ailleurs vantée par les pouvoirs publics qui continuent aujourd'hui de l'appliquer. L'objectif recherché est le transfert intégral de la population occupant le site originel. Les baraques étant détruites, le site revient à l'état «virginal» tant sur le plan foncier qu'urbanistique. Quant aux bidonvillois ils sont libres, sur leurs parcelles, de construire à leur rythme!
Le relogement.
Il s'agit de déplacements de populations bidonvilloises vers des logements construits en collectif. Jugé peu efficace en termes de rythme et de population relogée, ce type d'intervention est également critiqué pour le coût élevé des logements et leur inadaptation sociale et culturelle aux populations ciblées. Il est cependant encore pratiqué aujourd'hui. Les déplacements provisoires, issus d'impératifs politiques ou sécuritaires, d'exigences d'embellissement ou de modernisation, de pressions foncières ou immobilières, ou encore de catastrophes naturelles, opèrent un transfert (en principe provisoire) autoritaire des populations vers un site non aménagé et généralement hors du périmètre urbain. Les occultations ont quant à elles pour objectif d'une part de cacher ou d'atténuer les effets inesthétiques ou dérangeants des bidonvilles, et d'autre part de l'encercler afin de limiter sa croissance. Les améliorations visent quant à elles les conditions spatiales de l'existant et tentent de réduire les dysfonctionnements techniques ou urbanistiques les plus manifestes. Cela peut aller de l'installation d'une borne fontaine à l'aménagement d'un marché en passant par l'assainissement, le ramassage des ordures ou le raccordement à l'électricité.
Les restructurations
Ce sont des opérations de plus grandes envergures, décidées au niveau national, que l'on appelle encore «intégration urbaine». Il s'agit d'apporter à des sites bidonvillois, l'essentiel des infrastructures et des équipements qui leur font défaut, d'assainir la situation foncière, de restructurer le parcellaire et d'inciter les populations à l'auto-construction. Bien que sur le plan social (volet qui généralement fait défaut dans les différentes interventions) elle semble toucher plus directement les populations visées, la restructuration est vivement critiquée par les pouvoirs publics qui exhortent les densités excessives, le manque d'espaces publics, les voiries minimales et l'esthétique bidonvillisée qui en résultent. Il est par ailleurs ouvertement mis en balance, dans les cas des bidonvilles les plus centraux, la valeur foncière du terrain et l'utilisation optimale qui pourrait en être faite. Toutes les citations sont extraites du rapport d'analyse d'impact de la Banque Mondiale sur le projet Villes sans bidonvilles.
Mohamed Guessous ( USFP) Karianiste de Yacoub El Mansour
Sociologue, membre du bureau politique de l'ْْUSFP dont il est toujours considéré comme l'un de ses principaux théoriciens, le professeur Mohamed Guessous avait tenté en 1977 une expérience, unique en son genre dans la vie d'un candidat à un poste de municipale au nom de l'USFP, et représentant d'une population constituée essentiellement des bidonvillois du célèbre Douar El koura, l'un des principaux bidonvilles de Hay Yacoub El Mansour qui s'étend sur tout le sud ouest de la capitale. Et pour représenter les bidonvillois, il fallait au moins savoir et apprendre à vivre comme eux.
Le professeur Guessous a fait ce choix et n'a pas lésiné sur les moyens. Il va tout simplement louer une baraque durant quelques mois à Yacoub El Mansour à Rabat, plus précisément au Douar Hadj Kacem. Le temps de préparer et d'engager sa campagne électorale qu'il remportera haut la main. Une expérience, qui hélas, est restée sans suite …
Agadir
Ville en expansion continue depuis le tremblement de terre, Agadir est une ville d'immigrants intérieurs. La première vague vient des régions rurales environnantes qui ont d'abord travaillé comme ouvriers saisonniers dans les grandes fermes pratiquant l'agriculture intensive. La seconde vague, presque concommitante avec la première est celle des ouvriers et pêcheurs attirés par l'industrie halieutique en plein boom. La dernière vague dans la fin des années 80, est constituée par toute une frange de personnes semi-qualifiées qui sont embauchées par les innombrables lieux touristiques qui poussent partout dans la ville. Ces premières immigrations ont constitué une part importante des premiers habitats précaires de la ville. Au fil des années, à la fois sous le choc de la mécanisation des tâches agricoles et indutrielles liées à l'agriculture et la pêche et avec les difficultés climatiques, ces populations se sont retrouvées sans travail et se sont considérablement appauvries. Quant à ceux qui avaient trouvé du travail dans le tourisme, ils étaient arrivés là sans qualification. Au fil du temps, les écoles hôtelières aidant, ils ont été remplacés par du personnel plus qualifié et plus jeune. Retour donc à l'habitat précaire pour eux aussi. C'est donc une population extrêmement étonnante qui vit dans les bidonvilles d'Anza, Aït Melloul, Inezgane et Agadir même. Il n'est pas rare d'y rencontrer des gens qui ont habité dans ces bidonvilles il y a plus de 20 ans et qui y sont retournés ces dernières années car ils ne pouvaient plus assumer le coût de leur logement. Ajoutez à cela la montée irrationnelle des loyers et du coût de la vie à Agadir : tous les ingrédients sont là. Avec près de 20 000 ménages vivant dans des bidonvilles, Agadir détient une sorte de record juste derrière Casablanca. Et pour la bonne bouche si l'on ose écrire : plus de 7 millions de DH pour déblayer les gravats. Plus de 4.000 baraques détruites en juillet dernier, il en reste aujourd'hui moins de 2.000 à éradiquer. Pour le bidonville d'El Hajeb à Tikiouine, la résorption de 150 baraques bute encore sur le foncier. A Anza, ce sont environ 1.800 baraques encore à détruire «dans un grand remue-ménage et une tension extrême suscités notamment par les ménages qui n'ont pas été recensés, et des membres d'une même famille dans les baraques».


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