Ibrahim Belslah, Coordinateur général de Dubaï 2003 En septembre 2003, les regards du monde financier et de la communauté des affaires seront fixés sur les Emirats Arabes Unis lorsque se tiendront à Dubaï les assemblées annuelles des conseils des gouvernements du groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international Ibrahim Belslah, le coordinateur général de Dubaï 2003, explique l'importance de l'évènement. La Gazette du Maroc : Dubaï s'apprête à organiser les réunions annuelles des conseils des gouverneurs de la Banque mondiale et du FMI qui se tiendront en septembre prochain. Quelles sont, selon vous, les raisons du choix de votre pays, les Emirats Arabes Unis, d'autant plus que c'est pour la première fois que cet événement international est organisé par un pays arabe ? Ibrahim Belslah : il faut tout d'abord souligner que ces réunions sont parmi les plus importantes sur le plan économique et financier dans le monde. Et, du fait que notre principal objectif est de faire de Dubaï un centre financier international, nous étions convaincus que ces réunions attireront l'attention sur les réalisations de notre pays. De plus, la présence d'un grand nombre de responsables, de décideurs chez nous, devrait placer Dubaï sur l'échiquier non seulement régional, mais mondial. Mais pour ce qui est du choix porté sur l'Emirat, cela tient à plusieurs critères : la stabilité politique et sécuritaire, la politique économique adoptée, les capacités du pays, les infrastructures, les facilités de transport, la qualité des lieux abritant les réunions, l'hébergement, les hôtes, les sponsors et l'existence des cadres appropriés. Le choix porté sur Dubaï n'a été fixé qu'après plusieurs visites effectuées par le comité chargé de ces travaux, et surtout après un vote des pays membres. Nous n'étions pas le seul candidat. Notre concurrent pour la finale était Singapour. L'organisation d'un sommet économique de ce niveau demande non seulement un investissement considérable, la réalisation d'infrastructures modernes capables d'accompagner cet événement, mais aussi un capital humain de grande envergure. Qu'a fait Dubaï dans ce domaine pour répondre au défi imposé ? L'essentiel c'est qu'il y a une nouvelle conception des choses chez nous. De là, notre but était de profiter de la présence de tout ce monde de marque dans notre pays. Pour le reste, capital humain et préparatifs, mis à part le coût, la machine a été mise en marche dès que nous avons présenté notre candidature. La nouvelle conception des choses nous a incités à trouver les moyens adéquats pour assurer la réussite de l'événement. Entre autres, nous avons réfléchi à baisser les coûts en créant des partenariats avec des sociétés sur place. A titre d'exemple, nous avons signé un contrat de sponsoring avec la compagnie de voitures Audi qui nous a accordé gratuitement 260 véhicules pour l'événement. En bref, nous réagissons avec la mentalité commerciale du secteur privé. Nous investissons dans l'avenir. N'oubliez pas que plus de 2.500 médias seront chez nous. Ainsi, nous serons pour quelques jours la capitale internationale de la finance et des affaires. Cela n'a pas de prix, je pense. On dit, d'ores et déjà, que Dubaï a dépensé environ 820 millions de $ pour l'organisation de ce sommet. Cependant, les retombées touristiques prévues de l'événement ne dépasseront pas, d'après les autorités dubaïotes concernées, le montant de 45 millions de $ ? Sur quoi pariez-vous donc surtout que l'effet de cette manifestation prendra fin avec la clôture des réunions ? Le véritable coût est de 220 millions de $ et non 820 millions. Il est lié à la construction du Palais des congrès, des salles de réunions, des infrastructures accompagnant le tout. Mais ce qui est significatif, c'est que Dubaï commence à se spécialiser dans l' “industrie des congrès”, qui est une industrie importante aujourd'hui. Elle participe au PIB du pays. Notre orientation ne vient pas d'un vide. Nous avons étudié les expériences de plusieurs pays dans ce domaine. Nous commençons à les concurrencer puisque nous sommes maintenant l'unique centre de la région. Cet investissement est quand même énorme. Plusieurs pays riches de la région du Moyen-Orient ont préféré par le passé le consacrer à d'autres manifestations. Comment, le cas échéant, allez-vous financer le processus de “Dubaï 2003” ? D'abord, j'aimerais préciser, contrairement aux informations, que le gouvernement de l'Emirat de Dubaï n'a pas financé ce projet. D'ailleurs, ce n'était pas, dès le début, une condition sine qua non. L'essentiel provient du sponsoring des participants. Il faut prendre en considération les économies que nous avons pu faire, minimisant ainsi les coûts. Les visites que nous avons effectuées à des pays spécialisés dans l'industrie des congrès tels que : Hong Kong, Singapour, les Etats-Unis, le Japon, l'Australie, la Grande-Bretagne ont été très bénéfiques. Elles nous ont permis de savoir comment nous pouvons économiser sur tous les plans. Nous avons appris que Dubaï négocie actuellement l'organisation de deux congrès internationaux en 2005 et 2007. Quelle est la nature de ces deux manifestations ? Nous négocions beaucoup plus que deux congrès d'ici 2007. Nous sommes maintenant spécialisés dans cette industrie. Je voudrais préciser qu'un congrès est considéré comme grand, lorsque le nombre des participants dépasse les 10.000. Ce cas s'applique le plus souvent par exemple aux congrès médicaux. Les autres d'ordre économique, financier, industriel, sont, en général, plus petits. Pour ce qui est des deux congrès que vous avez évoqués, je tiens à vous dire que nous sommes en pleine négociation. Il y a beaucoup de concurrents. Il est donc prématuré de se prononcer là-dessus. Je pense que nous sommes maintenant bien placés dans toutes les compétitions, sur tous les marchés. Nous avons pas mal d'atouts qui aident à notre positionnement tels que : l'existence d'une administration électronique qui a mis fin aux démarches bureaucratiques, l'attrait des expériences de partout dans le monde, le soutien de l'Etat fédéral. Nous avons les meilleurs aéroports, hôtels, les prix les plus raisonnables, la cité d'information, la qualité des services, l'accueil. Tous ces facteurs nous aident à nous placer parmi les premiers dans cette nouvelle industrie. Il y aura sans doute un communiqué final émanant de ce sommet qui portera le titre de “Déclaration de Dubaï”. Cela dit, l'évaluation de la situation socio-économique, la finance, le développement dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord seront-t-ils au cœur de cette déclaration ? Je pense que les prochaines réunions traiteront des dettes du tiers-monde, des questions de l'eau, du rôle de la femme, de l'éducation et du chômage, des zones de libre-échange. Il faut qu'on se prépare pour jouer un rôle dans tout cela. C'est une occasion aujourd'hui pour nous que ces réunions se tiennent dans un pays arabe. Malheureusement, force est de souligner que jusqu'à présent nous n'avons joué aucun rôle dans l'établissement des politiques socio-économiques qui concernent notre avenir. Le secteur privé ainsi que les associations de la société civile ont un rôle important à jouer. Le monde a changé, ainsi que ses lois, ses instruments. Il faut s'adapter. Quel est le nombre attendu des participants aux réunions de “Dubaï 2003” ? Nos invités viennent de 186 pays. Quant au nombre global, journalistes compris, il est estimé à 16.000. Dubaï 2003- La communauté financière du monde se réunit à Dubaï Dubaï 2003, qui a pour mission de préparer le terrain pour l'organisation des assemblées annuelles des conseils des gouvernements du groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international à Dubaï, anticipe la participation de plus de 14.000 personnes à cet événement prestigieux, organisé pour la première fois dans une ville arabe. Dubaï 2003 est établi sous le patronage de S.A Sheikh Hamdan bin Rashid Al Maktoum, Député du Souverain de Dubaï et ministre des Finances et de l'Industrie du gouvernement des Emirats Arabes Unis. Sheikh Hamdan est aussi le Président du Haut Comité de Dubaï 2003 qui a encore assigné un comité d'organisation et dix comités spécialisés pour mettre en œuvre les logistiques de l'événement. Dubaï 2003 met en place et supervise le cadre logistique nécessaire pour garantir le succès de cet événement international dont la construction d'un nouveau complexe de conférences pouvant accueillir 11.000 personnes. Ce complexe comprend un centre principal de conférence d'une capacité de 6.000 sièges et 25 autres salles de réunion multifonctionnelles. Dubaï 2003, coopère avec le secteur des hôtels pour garantir la provision de dix mille chambres de qualité pour l'événement. Les Assemblées annuelles des conseils des gouvernements du groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international ont commencé à Washington DC en 1946. Ces assemblées se déroulent une fois tous les trois ans dans une ville internationale. Les Emirats Arabes Unis ont été choisis pour les assemblées de l'an 2003 pour différentes raisons dont l'infrastructure très développée du point de vue transport et logistique ainsi que leur rôle comme centre financier, en plus de leur position géographique, là où se croisent les chemins de la nouvelle économie du monde. Veuillez visiter notre website www.dubaï2003.ae