Les hommes de main de Majid Assaâoudi Ils formaient le relais, les hommes de main repêchés par Majid Assaâoudi qui les utilisait pour fourguer la cocaïne et le crack à Marrakech. Chacun selon son métier, son rôle comme dans une structure maffieuse bien étudiée. C'est finalement Fatiha Berrada qui révèle beaucoup de choses sur Moulay Hicham Tonia connu aussi sous le nom de Hicham Echerrif (le saint). Comme quoi le monde de la nuit, du sexe et de la drogue ne sait pas garder ses secrets et finit toujours par les livrer… Tonia est un chauffeur de petit taxi, un habitué de la vie des noctambules et autres créatures de l'aube. La drague, les plans juteux, le fric et là où il coule à flots, il connaît. Fatiha, elle, est une mordue des boîtes de nuit où elle lève ses mecs, se fait des clients et arrondit ses fins de journée. Tonia était son chauffeur attitré, son homme de main, celui qui veillait à ce qu'elle arrive à bon port et en ressorte indemne. Elle dansait aussi et faisait rêver les adeptes du ventre et autres suggestions déhanchées. De jour en jour, la relation entre le taximan et la danseuse se resserre. Tonia en pinçait un peu pour Fatiha qui lui faisait miroiter des rondeurs efficaces. Le couple finit par se cacher dans un lit et consomme l'amour à pleine sueur. Fatiha se refuse à prendre un sou de chez son Taxi favori. Non, là c'est d'amour qu'il s'agit et il était hors de question de mélanger le sexe et le flouss ! L'idylle prend alors des tournures passionnées à tel point que le jour de son arrestation Tonia était avec elle, qui disait ne l'avoir jamais vu prendre de la Coke ni la vendre et qu'elle était ivre pour pouvoir se rappeler de tout ce qu'ils avaient vécu ensemble… Le saint fait son jeu Tonia de son côté n'hésite pas à parler de son parcours de dealer qui dure depuis quelque temps. Pour subvenir à ses besoins et son prestige social, dira-t-il. Il n'avait aucun mal à dénicher des clients dans son taxi, Européens ou Marocains à qui il proposait ses services. A chaque fois qu'il faisait son shopping, il se dotait de 30 grammes qu'il refourguait ensuite à 900 dhs le gramme. C'est chez Hajja Tanjaouiya qu'il faisait ses courses. C'est elle qui lui assurait le pactole du mois et ne tardait jamais à répondre à ses urgences. De temps à autre, c'est le frère de Hajja, Noureddine qui s'occupait de fournir le taximan. Parfois ce sont les enfants Nabil, Salah et Youssef qui faisaient le bonheur de Tonia. Mais il lui arrivait, quand les temps étaient durs ou que la suspicion venait à prendre le dessus, de chercher les contacts de Majid Assaâoudi qui ne disait jamais non. Ce dernier lui assurait la même quantité parfois même en lui faisant un prix, seulement 750 dhs le gramme. Les premiers à être fournis après sont Abdessadek Fakahani et Abderrahim Benhakkoum. Asanghor, du poisson au crack Al Mokhtar Asanghor, lui, avait rencontré Majid Assaâoudi quand les deux étaient de simples poissonniers qui s'occupaient de la distribution de poisson à Marrakech. C'est là que Majid avait proposé à son mari d'infortune de lui emboîter le pas en vendant de la coke avec lui et pour son compte. Asanghor faisait office de contact et de livreur. On appelait Majid qui décidait des lieux de chute et envoyait son homme de main faire la distribution.. Très vite, Asanghor passe de l'odeur du poisson pourri à l'odeur du fric et de la blanche. C'est la nuit qu'il travaillait en emportant avec lui les 30 grammes qu'il devait écouler avant son retour. Pas moins de 27 000 dirhams chaque nuit et pour chaque tournée. Cela change des salaires miteux à la petite semaine. Après chaque bonne semaine de travail, Asanghor devait prendre la route pour Casablanca où il rendait compte à son chef et ex-ami dans les quartiers de Sidi Maârouf et de l'Oasis ou alors à Settat. En bon ami, Asanghor ne donnera jamais l'adresse où il se rendait et devient muet quand il s'agit de vendre la mèche de son ex-ami poissonnier. Reste que le taxi qu'il conduisait était la propriété de Abderrahim Benhakkoum, le même qui fournissait les autres voitures utilisées dans les transactions, la distribution et l'approvisionnement. Et le proxénète mène la barque Dans ce sillage, il faut citer le rôle joué par Saïd Abous, un habitué des boîtes de nuit. C'est lui qui sera le relais entre hommes et femmes, celui qui arrange les petites affaires de sexe, fait les présentations, rend les gens heureux. C'est le maquereau patenté, le proxénète notoire qui cherche de tous côtés, mange à tous les râteliers et n'hésite pas à rendre service chaque fois que la loi de la chair venait à dicter les comportements des hommes et des femmes. Quand on avait besoin de maisons à louer, de meublés du plaisir, c'était la bonne personne à voir, la bonne adresse à consulter. Il ne disait jamais non et avait réponse à tout. Il ne faisait pas dans la distinction des genres et des origines, Européens, touristes locaux, habitués de la ville, tout trouvait sa place dans son carnet d'adresses. Il finira par croiser le chemin de Majid Assaâoudi puisque la drogue et le sexe font toujours bon ménage. C'est lui qui louera l'appartement de la résidence Al Atlassi pendant trois jours à son futur patron. Depuis, à chaque visite du boss, Saïd dénichait le lieu, lui arrangeait son week-end et ses plaisirs. Pour récompenser les services rendus par son ami, Majid lui vendait au moins 10 grammes chaque semaine à 750 dhs le gramme que Abous revendait à 900 dirhams l'unité. Quand les affaires ont bien roulé, Abous contactait Majid sur son portable au numéro 070 51 20 94 pour définir la quantité voulue. C'est Asanghor qui s'occupait de finaliser la livraison. Pour les urgences, il y avait Tonia pour boucher un trou de coke ou alors Hajja Tanajaouiya qui assurait la came en lui offrant à chaque fois une fleur en comptant le gramme qu'à 700 dhs seulement. C'est la nuit que le dealer travaillait en emportant avec lui les 30 grammes qu'il devait écouler avant son retour. Pas moins de 27 000 dirhams chaque nuit et pour chaque tournée.