Maroc-UE Modeste par rapport au précédent, cet accord de pêche a l'avantage de préserver les ressources halieutiques. Il s'étalera sur 4 ans et entrera en vigueur à partir du 1er mars 2006. Sa contrepartie financière est estimée à 144 millions d'Euros, un montant inférieur de quatre fois à celui du précédent accord. Un nouvel accord de pêche entre le Maroc et l'UE a été signé durant la journée de jeudi 28 juillet 2005 à Bruxelles. Pour le Commissaire européen en charge de la pêche et des affaires maritimes, Joe Borg, cet accord arrange les deux parties dans la mesure où il préserve les intérêts des uns et des autres. Le traité en question qui sera en place pour une période de 4 ans débutera le 1er mars 2006, une fois soumis à l'approbation du Conseil et au Parlement européen. "Cela est un développement significatif et positif qui renforcera les relations entre l'Union européenne et le Maroc. Les deux parties sont décidées à travailler étroitement vers la réalisation de la pêche durable et à aider à stimuler un climat favorable pour la coopération dans tous les aspects de la pêche et du secteur relatif à la pêche.", commente le Commissaire européen. Il marque ainsi le renouvellement des relations de pêche entre les deux parties après que l'accord précédent ait été échu en novembre 1999. Durant cette période, ce sont plus de 700 bateaux de l'Union, notamment andalous qui pêchaient dans les eaux marocaines. Ce nouvel accord, appelé d'un autre genre, est plus modeste que son prédécesseur. "Il reflète les changements qui ont eu lieu dans l'intérim", estime un négociateur de l'UE. Il fournira des possibilités de pêche pour 119 navires de l'UE et un contingent annuel de 60.000 tonnes de petites espèces pélagiques. La compensation financière de l'Union européenne au Maroc s'élèvera à 144 millions d'Euros pour toute la période. Une partie substantielle de cette quantité sera affectée aux mesures spécifiquement conçues pour aider la flotte de petite échelle du Maroc et pour soutenir le développement des activités de pêche durables dans les eaux du Maroc. "Cette approche est très largement en conformité avec les accords de partenariat de pêche de l'UE, comme convenu sous la réforme de 2002 de la politique commune de la pêche et qui se concentrent sur l'étroite collaboration avec les pays partenaires pour réaliser la pêche durable dans leurs eaux", souligne Mireille Thom, porte-parole au Commissariat européen chargée de la pêche et des affaires maritimes. Mesures d'accompagnement L'accord qui vient d'être signé a arrêté les nouvelles conditions de pêche dans les eaux marocaines. Ces possibilités s'étendent à la pêche artisanale, démersale et petite pêche pélagique (voir encadré). Un des atouts de cet accord est d'avoir su prendre en compte le souci du Maroc de préserver ses ressources halieutiques et donc d'œuvrer pour une politique de développement durable. Cette politique demande une compensation et des mesures financières. À cet égard, la dotation pour la compensation financière annuelle s'élèvera à 36 millions d'euros. Une partie substantielle de cette somme, soit 14 millions, a été affectée au développement et à la mise en œuvre de la politique de la pêche du Maroc. Afin d'aider le secteur de la pêche marocaine à se restructurer pour pouvoir répondre aux nouvelles règles issues de cet accord, l'UE s'engage à apporter son concours financier mais aussi son expertise dans le domaine. Ces actions se feront à travers un certain nombre de mesures dont les principales peuvent être résumées en quelques points. Il s'agira d'abord d'amortir l'impact du retrait des filets dérivants sur les flottes concernées. Ensuite, on s'est mis aussi d'accord pour développer la recherche, la formation et mettre en place une organisation scientifique de pêche. La modernisation des structures de commercialisation et de promotion pour les produits de la pêche est aussi l'une des priorités de ces mesures d'accompagnement. Enfin, il est aussi prévu d'améliorer les conditions d'atterrissage et de manutention des produits de la pêche. Ceci dit, selon le Commissariat à la pêche et des affaires maritimes, les honoraires de certificat payés par les propriétaires des navires fonctionnant en vertu de cet accord varieront selon la pêche concernée et pourraient s'élever à un revenu annuel supplémentaire pour le Maroc de plus de 3 millions d'Euros. La coopération dans la recherche scientifique comportera le contrôle commun de l'état des ressources. Les deux parties ont également accepté de faciliter la coopération économique, scientifique, technique et commerciale ainsi que l'échange du savoir-faire dans le secteur de la pêche. Les Etats membres qui pourraient avoir des navires couverts par cet accord sont la France, l'Allemagne, la Grèce, l'Irlande, l'Italie, la Lettonie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal et l'Espagne.