Des dizaines de personnes ont été hospitalisées dans la soirée du jeudi 8 septembre 2011 suite à une asphyxie par les gaz toxiques émanant des unités industrielles de Maroc Phosphore dans la ville de Safi. Entre 20 heures et 21 heures, les habitants de plusieurs quartiers de la ville de Safi ont éprouvé des difficultés respiratoires. Plusieurs personnes se sont évanouies et ont été transférées d'urgence à l'hôpital de la ville. A l'heure où ces lignes sont écrites, des rumeurs persistent sur le décès d'une femme. « Quand j'étais hier soir sur mon lit d'hôpital, il y avait une femme qui avait beaucoup de difficultés à respirer. A un moment, les médecins lui ont retiré la respiration artificielle, et elle a été couverte avant d'être transférée dans une autre pièce », raconte Said, une des victimes dans une déclaration à lakome.com. Une source de l'OCP (Office chérifien des phosphates) dément catégoriquement ces informations. « Il n'y a pas de décès », réplique-t-elle. « Les émissions de gaz sont permanentes, et hier soir le gaz n'a pas été évacué vers l'océan à cause de la brume. Il n'y a rien d'exceptionnel », explique le cadre de l'OCP qui accuse les conditions climatiques (absence de vent). « Toutes les usines chimiques dans le monde utilisent les vents pour évacuer les gaz vers les mers », tranche-t-il. Le syndicat de la Confédération démocratique du travail (CDT) dénonce dans un communiqué publié ce vendredi 9 septembre 2011 l'attitude des responsables de l'entreprise. Selon le bureau syndical des ouvriers des phosphates, « l'augmentation de la production sans aucune anticipation au niveau des effets des déchets est à l'origine du drame ». Photo: l'usine Maroc Phosphore. vidéo: témoignage d'une victime des émanations de gaz.