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«Le Maroc a créé un modèle pour attirer les plus grandes industries internationales»
Publié dans La Vie éco le 27 - 03 - 2021

Il faut savoir que 8 médicaments sur 10 sont fabriqués localement, sur 10 médicaments fabriqués localement, 6 sont des princeps et sur 10 princeps commercialisés sur le marché privé, 7 sont fabriqués localement.
La crise a mis en évidence l'impérieuse nécessité de collaboration à l'échelle internationale au niveau scientifique, impliquant le partage d'expériences et de connaissances.
En tant qu'acteurs actifs dans le secteur de la santé, comment voyez-vous la gestion de la crise sanitaire par le Royaume pour affronter cette désormais inoubliable pandémie ?
Je tiens d'abord à rendre hommage à l'ensemble de la communauté nationale pour sa mobilisation. Les louanges faites par la communauté internationale à l'égard du Royaume en matière de gestion de la pandémie en est la preuve. Nous nous sommes retrouvés dans une situation inédite où tous les pays du monde étaient égaux face à la crise. Sous l'impulsion de S.M. Mohammed VI, le Maroc s'est démarqué dans la gestion de la crise dès son apparition. Notre pays a démontré toute sa force, son agilité, son efficacité dans l'organisation de la lutte contre la pandémie, avec un engagement sans failles, une mobilisation et une solidarité inégalées. Dans la sérénité et la proactivité, des décisions fermes et courageuses ont été prises pour la sécurité de tous les citoyens.
Il y a certainement des leçons à retenir de cette crise, n'est-ce pas ?
Evidemment, et elles sont claires. L'accélération du programme de réforme globale du système de santé, entamé par le gouvernement, en est une importante. Les autorités sont engagées pour l'accès équitable aux soins de santé de qualité pour tous les citoyens, notamment à travers la généralisation de la couverture sociale.
Aussi, cette pandémie est venue nous rappeler que notre système de santé doit être résilient, innovant, ouvert et en phase avec les évolutions scientifiques mondiales. La crise a mis en évidence l'impérieuse nécessité de collaboration à l'échelle internationale au niveau scientifique, impliquant le partage d'expériences et de connaissances.
Vous focalisez souvent vos actions et votre communication sur l'accès à l'innovation et la recherche. C'est même visible sur votre portail. Est-ce que cette pandémie nous offre l'opportunité d'investir ce chantier ?
J'aimerais d'abord rappeler que le LEMM a toujours placé les intérêts du patient au cœur de ses priorités. Tout le monde est aligné sur le fait qu'aucune politique publique de santé ne saurait être efficace sans positionner le patient au cœur du dispositif : lui assurer la meilleure prise en charge, lui faciliter le parcours de soins, lui assurer son bien-être et sa sécurité et lui permettre d'accéder aux thérapies innovantes.
Les innovations médicamenteuses amènent à revoir les modèles de soins de santé allant de plus en plus vers des thérapies ciblées et des approches individualisées, ne visant plus à soigner une maladie en général mais des patients en particulier. Il est important de souligner que les médicaments innovants contribuent considérablement à l'augmentation de l'espérance de vie.
En plus du bénéfice médical, ces nouveaux médicaments permettent d'éviter de nombreuses hospitalisations, générant des économies substantielles. Je cite quelques exemples tirés d'études internationales : un meilleur traitement et l'accès aux médicaments antihypertenseurs pourraient sauver près de 200 000 vies et éviter plus d'un million d'hospitalisations. L'amélioration de l'accès aux médicaments chez les patients diabétiques pourrait éviter plus d'un million d'hospitalisations pour des économies potentielles de 8,3 milliards de dollars annuellement. Aussi, 83% des gains de survie dans le cancer sont attribuables à de nouveaux traitements, en ajoutant que 4 patients sur 5 atteints de cancer dans le monde reviennent au travail après le diagnostic, grâce à des thérapies novatrices.
Le gouvernement a adopté récemment des textes d'application de la loi relative à la recherche biomédicale. Quel rôle pourront jouer les laboratoires biopharmaceutiques internationaux présents au Maroc dans ce nouveau programme ?
C'est une avancée majeure pour le monde de la recherche et de la santé au Maroc. C'est un chantier sur lequel nous sommes investis depuis 2018. La mobilisation de la communauté scientifique marocaine est à saluer, car celle-ci a pris ce chantier à bras-le-corps et a réussi à faire aboutir des textes réglementaires, alignés sur les standards internationaux, sous la supervision du ministère de la santé. Ces textes vont permettre à notre pays de créer un environnement propice à l'innovation, mais surtout à l'accès du patient marocain aux dernières innovations thérapeutiques, dans un cadre sécurisé et fiable.
LEMM, qui regroupe les sociétés marocaines filiales des entreprises biopharmaceutiques internationales, est totalement engagée pour la réussite de ce programme. Il est intéressant de rappeler que ces derniers développent, actuellement, plus de 7 000 médicaments, toutes aires thérapeutiques confondues.
A l'échelle internationale, il est prévu une sous-traitance de près de la moitié des activités de R&D pharma. Cela représente un marché estimé à plus de 800 milliards de DH, dont plus de 46% seraient alloués aux essais cliniques. Au Maroc, on évalue le potentiel de développement de la recherche biomédicale à près d'un milliard de DH par an sur les dix prochaines années.
Est-ce que votre récent partenariat avec l'Institut de recherche sur le cancer rentre dans le cadre de ce chantier ?
En effet, nous maintenons la cadence pour donner suite et sens aux nouveaux textes. La recherche mondiale avance à un rythme soutenu, comme l'illustrent les 4 000 essais cliniques en cours dans le domaine du cancer. Nous avons signé une convention de partenariat avec l'IRC le jeudi 18 mars 2021. Celle-ci vient consacrer une vision et des objectifs communs, à savoir soutenir la recherche biomédicale dans l'intérêt des patients, renforcer le rayonnement de nos chercheurs et favoriser l'émergence de projets de recherche innovants en matière de lutte contre le cancer.
Que peut-on dire de l'industrie pharmaceutique locale actuellement ? Serait-elle suffisamment performante pour couvrir les besoins en médicaments du pays ?
On peut aujourd'hui se féliciter d'avoir un tissu industriel pharmaceutique local performant, produisant près de 80% des besoins nationaux en unités sur le marché privé. La dernière étude réalisée par le cabinet international IQVIA, présente un paysage pharmaceutique encourageant, positionnant le Maroc comme une référence en matière de production locale tant pour les princeps que pour les génériques. Il faut savoir, par exemple, que 8 médicaments sur 10 sont fabriqués localement, sur 10 médicaments fabriqués localement, 6 sont des princeps et sur 10 princeps commercialisés sur le marché privé, 7 sont fabriqués localement. Grâce à la politique industrielle marocaine, la production locale fait le plein. Dorénavant, le Royaume dispose d'opportunités réelles en termes de développement à l'international.
Comment expliquez-vous les ruptures de médicaments qu'a connues le Maroc ces derniers mois, avant et pendant la crise Covid-19 ?
La pandémie est une situation exceptionnelle qui a complètement déstabilisé et saturé les systèmes de production mondiaux, aussi bien pour l'industrie pharmaceutique que pour d'autres industries. Certaines usines sont parfois confrontées à des problématiques de production, liées soit à une pénurie des matières premières pour fabriquer les médicaments soit à des sur-commandes dans certaines zones du globe créant un déséquilibre. Au Maroc, en plus de la réglementation en vigueur qui impose un stock minimum de 3 mois en produits finis, les opérateurs du secteur de l'industrie pharmaceutique se sont mobilisés depuis les premiers jours de la pandémie pour s'assurer que les médicaments restent accessibles aux patients. Le plus important pour notre pays est de faciliter et d'assurer la disponibilité et l'accès des médicaments aux citoyens marocains.
A cet effet, nous travaillons avec les autorités pour assurer une disponibilité permanente des médicaments, qu'ils soient fabriqués ou importés, génériques ou princeps. Le patient marocain doit pouvoir se soigner avec les meilleurs traitements disponibles dans le monde. Grâce au chantier royal de la couverture sanitaire universelle, nous sommes confiants de la dynamique engagée qui permettra à tous les Marocains d'accéder en toute équité aux soins de santé.
Le Maroc est-il prêt pour la digitalisation du système de santé ?
La digitalisation des administrations, celle des institutions telles que les CHU ou hôpitaux, et de l'ensemble des opérateurs est absolument nécessaire. Optimiser le partage, le stockage et l'utilisation de l'information pour une meilleure efficience est rendu obligatoire, compte tenu de l'évolution des techniques mais aussi de la masse d'informations générées. Il ne faut cependant jamais s'éloigner de la finalité : faciliter le parcours de soins du patient. Nous sommes actuellement partenaires avec les autorités pour les accompagner dans le processus de transformation digitale du système de santé. Notre rôle est de leur proposer les meilleurs benchmarks, ainsi que les modèles les plus efficients dans le monde.
Revenons à la pandémie Covid-19. Notre pays est aujourd'hui cité en exemple dans le monde, en matière de vaccination, et vous figurez parmi les principaux acteurs mondiaux en la matière. Quel rôle a joué le LEMM et sommes-nous au bout du tunnel ?
La campagne de vaccination marocaine est d'une efficacité remarquable. De notre côté, l'industrie biopharmaceutique est investie, de manière ininterrompue, dans le développement de nouveaux vaccins et traitements, ainsi que dans l'évaluation des médicaments existants afin d'aider les personnes infectées par le virus. Les investissements réalisés depuis des décennies par les sociétés biopharmaceutiques dans les nouvelles technologies, la R&D et les traitements ont préparé l'industrie à agir rapidement contre la pandémie de Covid-19. Notre industrie travaille en étroite collaboration avec les autorités sanitaires nationales et mondiales afin d'accélérer le processus de développement de vaccins et leur distribution d'une façon équitable.
Le Maroc est un des rares pays de la région à accueillir les plus grands laboratoires biopharmaceutiques internationaux. Comment vous projetez-vous ?
Le Maroc a misé sur l'ouverture économique en se positionnant comme un hub euro-africain. Notre pays a créé un modèle pour attirer les plus grandes industries internationales, afin de générer des externalités positives sur l'industrie locale. Nos membres sont des sociétés marocaines filiales de groupes internationaux qui sont implantés dans notre pays depuis des décennies.
La recherche clinique est un enjeu majeur d'attractivité d'un pays au regard des investissements internationaux pour la santé. Cette attractivité ne se décrète pas, elle se construit. Elle procède d'un ensemble de facteurs sur lesquels LEMM continue à s'investir avec ses partenaires. De cette manière notre pays pourrait accéder rapidement à la place qu'il ambitionne d'occuper à l'échelle régionale.
Carte Visite
LEMM est une association professionnelle, composée de sociétés marocaines, filiales de groupes pharmaceutiques internationaux qui œuvrent dans la R&D. Créée en 2005, elle a pour mission de mettre à disposition des patients, du corps médical et de l'ensemble des prestataires de soins des solutions de santé innovantes, aux standards internationaux les plus stricts aussi bien pour les maladies lourdes que pour les maladies sociétales. Elle soutient l'engagement de ses membres pour être des partenaires essentiels du développement du système de santé marocain.


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