Fathallah Oualalou doit se faire du souci quant à la réalisation de ses prévisions pour la Loi de finances 2005. Au moins deux hypothèses majeures sur lesquelles les projections ont été construites ne sont plus d'actualité. La campagne agricole que l'on espérait moyenne est désastreuse et le prix du baril de pétrole a explosé. Ce dernier a atteint cette semaine des niveaux records. Le brent de la mer du Nord, prix de référence pour le marché marocain, a franchi lundi 4 avril à Londres la barre des 57 dollars le baril pour la première fois de son histoire, dopé par des inquiétudes sur l'offre d'essence avant le coup d'envoi, en mai, de la haute saison de consommation aux Etats-Unis. A New York, le prix a atteint 58 dollars. La Loi de finances, quant à elle, a été élaborée sur la base d'un prix moyen de 35 dollars. Le surcoût dépasse déjà les 23 dollars le baril. Le problème est que les experts sont presque unanimes à considérer comme très peu probable une baisse du prix du pétrole en dessous de 50 dollars. La facture énergétique pour cette année risque donc d'être extrêmement salée. Déjà en 2004, elle avait atteint 15 milliards de dirhams pour un prix moyen de 35,2 dollars le baril. Les charges de compensation des produits avaient atteint alors les 4,6 milliards. Si l'on suppose que la consommation demeurera inchangée, la facture risque d'atteindre 24 milliards, en hausse de 60% par rapport à l'année dernière… à moins d'augmenter le prix du carburant. La décision est attendue .