Le ministère de l'Education nationale a commencé à activer son balai pour chasser les fantômes de son sillage ! Dans la région de Tensift-Al Haouz, ce ne sont pas moins de 600 fonctionnaires qui ont fait l'objet d'une radiation pure et simple pour n'avoir jamais mis les pieds dans un bureau de ce ministère. Et pourtant, ils recevaient leurs appointements rubis sur l'ongle ! D'aucuns diront que c'est une décision tardive et que des milliers de fantômes circulent toujours. Vrai ! Cependant, force est de constater qu'il s'agit d'un cumul de quatre décennies où la fonction publique était considérée comme un bastion de la rente et une base arrière électoraliste. Pas moins d'une dizaine de gouvernements successifs ont en effet fermé les yeux sur ce fléau qui plombe la masse salariale du pays et surtout, empêche des jeunes sciés par le chômage d'accéder à l'emploi. C'est donc un paradoxe flagrant où ceux dont le seul rêve de vie est de décrocher un emploi, cohabitent avec une autre couche de Marocains «chanceux» qui s'accaparent des fonctions et des salaires sans jamais accomplir le moindre travail en contrepartie. C'est pourquoi l'initiative du ministère de Belmokhtar est à louer et encourager. Cependant, le chemin est encore très long avant d'éponger l'ardoise bien remplie. Souvenons-nous, la dernière facture en date est celle commise par Abbes El Fassi au lendemain du déclenchement du printemps arabe.