Ces dernières semaines, les incidents impliquant des entreprises marocaines opérant en Afrique subsaharienne se multiplient. Dans nos précédents numéros, nous évoquions les problèmes de grands groupes immobiliers en Côte d'Ivoire, et du bras de fer qui oppose la filiale de Maroc Télécom au Gabon à ses salariés. Ce type de différends, comme nous l'avions conseillé, est à éviter. Leurs conséquences risquent d'être compromettantes pour le label Maroc, surtout dans un environnement aussi concurrentiel que l'Afrique. Hélas, d'autres risques pèsent lourdement sur l'avenir de la stratégie marocaine dans les pays africains. L'accueil favorable dont bénéficient les entreprises nationales au sud est dû, en grande partie, à cette affinité entre les pays. Las du diktat occidental, les Africains, (gouvernants et gouvernés) cherchent des partenaires avec lesquels ils peuvent traiter d'égal à égal. Prônant ce slogan de partenariat gagnant-gagnant, le Maroc a réussi, en quelques années, à se frayer un chemin et à se positionner assez solidement dans certaines économies. Aujourd'hui, on peut très légitiment se demander pour combien de temps cette percée va encore durer, au regard de la nouvelle orientation qui se dessine. En effet, la France tient à rester en Afrique via le Maroc. Mais, les Africains qui veulent se libérer de leurs anciens colonisateurs, vont-ils continuer de faire confiance au royaume ?