* La région est un marché intèressant pour les entreprises marocaines. * Limplantation des entreprises reste subordonnée à lamélioration du climat des affaires. «Le Maroc est comme un arbre qui a ses racines en Afrique et ses feuilles en Europe», répétait souvent Feu Hassan II. Le Royaume a fait beaucoup defforts pour se rapprocher de lEurope mais il a oublié dinvestir son continent-mère, surtout lAfrique subsaharienne, avec qui il partage plusieurs choses. La région présente des atouts indéniables en matière déchange et dinvestissement pour le Maroc mais qui restent peu exploités. Seuls quelques grands organismes pubilcs (Maroc Telecom, RAM, ) ou des grands privés (ONA, Attijariwafa, BMCE Bank, ou Chaâbi) ont pu investir le continent. Leur expérience, de manière générale, est un exemple de réussite malgré quelques ratages qui restent très limités et qui peuvent inciter dautres sociétés à faire de même. A cet égard, le Maroc a conclu plusieurs accords de coopération pour développer les échanges. Le Royaume entretient dexcellents rapports avec certains pays comme le Sénégal, le Gabon, la Côte dIvoire ou autres. Mais ces rapports restent en deçà des potentialités de développement surtout pour les entreprises marocaines. La Société financière internationale (SFI) en collaboration avec la CGEM, ont organisé une conférence qui avait pour thème : «Le marché africain à la loupe, Afrique sub-saharienne: Enjeux et opportunités pour linvestissement privé». La SFI, qui est filiale de la Banque mondiale, a présenté à cette occasion les résultats du «Doing business 2007» sur le climat des affaires dans la région. «LAfrique devrait connaître la vague de réformes la plus rapide dans le monde afin daméliorer le climat des affaires», a expliqué Aida Hovanessian, représentant de la SFI au Sénégal. «Les pays de la région ont compris que les réformes sont lunique issue pour accélérer leur développement», a-t-elle souligné. Selon les experts de la SFI, les pays anglophones ont réussi mieux les réformes. Cest ce qui explique que le Nigéria, le Ghana et la Gambie sont en tête du palmarès du Doing business. Saâd Kettani, membre du Conseil dadministration de la CGEM, partage également cet avis. «Les pays africains francophones restent en deçà du rythme des réalisations de leurs homologues anglophones à cause des habitudes et dun esprit hérité de lépoque coloniale», a-t-il noté. «Mais encore faut-il souligner que ces pays optent pour des réformes majeures quils comptent mener jusquau bout. Pour sa part, Fawzi Chaâbi, vice-Président de la CGEM, a reconnu quil existe des opportunités daffaires très intéressantes en Afrique mais aussi de sérieux problèmes au niveau du climat des affaires». Chaâbi a évoqué à cet égard lexpérience de son groupe, Chaâbi Liiskane, qui a connu un succès mais qui a été perturbée par plusieurs contraintes qui nont rien à voir avec les affaires». «Parfois, le religieux et certains lobbies viennent bloquer les investissements», a-t-il déclaré. Limplantation des entreprises marocaines en Afrique subsaharienne ne peut se faire sans un soutien conséquent de lEtat. A linstar des autres pays qui cherchent à conquérir le continent, le Maroc doit signer et développer des accords commerciaux encore plus élargis avec les Etats de la région, afin que les sociétés aient une vison plus claire. Lencadrement de ces entités est une condition très importante car la région reste une zone à risques pour les investisseurs.