Le secteur agricole et l'appui des bailleurs de fonds devraient apporter un bol d'air frais à l'économie béninoise. Le pays a reçu des promesses de financement de près de 12 milliards de dollars pour mener ses différents programmes de développement. L'économie béninoise s'attend à des vents plus favorables en 2015. À en croire le gouvernement béninois, la croissance du PIB devrait s'établir à 6%, soit mieux que les 4 à 5,7% attendus au terme de l'année qui s'écoule. À Cotonou, on table notamment sur une évolution favorable des cours des matières premières exportées, sur l'augmentation de la production agricole et sur la poursuite des réformes portuaires. Plus que cela, les prévisions officielles s'appuient sur un éventuel renforcement des activités industrielles, la hausse des investissements publics qui soutiennent la politique des grands travaux d'infrastructures, sans parler des espoirs nourris par un probable démarrage du tourisme local. En outre, l'économie béninoise, très dépendante des injections des bailleurs de fonds, espère recevoir un nouveau coup de pouce financier. On parle surtout «des retombées de la table ronde» tenue en juin dernier à Paris, qui a permis d'enregistrer près de 12 milliards de dollars d'engagements des partenaires techniques et financiers. Coton Quant aux investisseurs potentiels, ils peuvent surtout prospecter dans les secteurs agricoles, d'électrification et éventuellement des services. Concernant l'agriculture, il faut noter que le gouvernement développe un Plan stratégique 2011-2015. En outre, la culture et l'exportation du coton, qui font l'une des particularités de ce pays pourraient également constituer un filon à tisser, notamment pour les professionnels du textile. D'ailleurs l'Etat béninois s'implique pour restructurer cette filière afin de permettre aux producteurs locaux de mieux rentabiliser leurs productions. Le Bénin tente également d'améliorer son attractivité en termes de climat des affaires. Il était prévu, entre autres chantiers la mise en place d'un identifiant fiscal unique, d'un guichet unique portuaire, de même qu'une base d'imposition élargie (gel des exonérations et élargissement de l'assiette de la TVA) afin d'améliorer les recettes fiscales et réduire le déficit. Obstacles Cela dit, de nombreux obstacles continuent de retarder le décollage de ce pays dont la majorité de la population est considérée comme pauvre. À ce niveau, il est à noter avant tout qu'une partie de l'activité échappe encore à la fiscalité, reflétant ainsi l'importance du secteur informel. Autres barrières au développement constatées par les observateurs : une lacune en matière de gouvernance (corruption endémique), sans oublier la réglementation et la régulation financières jugées «insuffisantes». Enfin, sur le plan des infrastructures, des efforts considérables doivent encore être faits, ainsi qu'au niveau de la fourniture en électricité encore «erratique». Un environnement des affaires difficile La démocratie béninoise affiche des tensions entre l'Exécutif et l'Union nationale des magistrats sur des questions de procédure relatives aux nominations à la Cour constitutionnelle. En outre, la dissolution inattendue du gouvernement en août 2013 suggère des tensions au sein de la majorité. Par ailleurs, l'opposition suspecte le président B.Yayi, au pouvoir depuis 2006, de vouloir modifier la loi fondamentale de 1990 afin de rester au pouvoir, suite au projet de révision introduit au Parlement en juin 2013. L'environnement des affaires est marqué par le clientélisme, les pesanteurs administratives, le déficit énergétique et une réglementation faible. Toutefois, des efforts sont entrepris sur le front judiciaire : en février 2013, la Haute cour de justice a lancé des poursuites pour faits de corruption contre cinq anciens ministres. La pétro-piraterie dans le Golfe de Guinée reste préoccupante. Toutefois, le renforcement de la surveillance maritime a détourné les pirates vers les côtes togolaises.