Dans la nuit du mardi au mercredi 26 novembre, le monde du cinéma et de la musique arabe a perdu une diva. Sabah est morte à l'âge de 87 ans. Retour sur une carrière libre et passionnée. «J'ai toujours fait ce que je voulais. On ne vit qu'une fois», clamait la diva libanaise Sabah dit Jeannette Gergi Feghali lors de nombreuses apparitions ou interviews. La chanteuse actrice rebelle et libre, Sabah s'est éteinte pendant le nuit du mardi au mercredi 27 novembre. Celle qui venait de fêter ses 87 ans le 10 novembre dernier pouvait être fière d'avoir à son actif plus de 3.000 chansons et une centaine de films. L' artiste a vécu à vive allure, quittant l'Egypte pour vivre dans son Beyrouth de cœur où elle croque la vie à pleines dents et impose un style extravagant avec des robes colorées et voyantes, des perruques, des opérations chirurgicales improbables et ses nombreux maris de différentes nationalités du Moyen-Orient, sans compter ses nombreuses histoires d'amour.Néanmoins, tout cela ne change rien à sa carrière qu'elle impose et s'impose dès le plus jeune âge, envers et contre tous, même contre sa famille. La diva que ses fans prénommait «Chahroura» tel un merle rare ou Sahoura pour la chouchouter est née à Bdadoun, un village chrétien à l'est de la capitale libanaise et se trouve une passion pour la chanson et la comédie très jeune. Qui a oublié ses films en noir et blanc où la diva crevait l'écran avec son jeu juste et naturel, sa classe et surtout ses belles notes bien tenues. De belles robes, un regard de braise ainsi que dans ses chansons et histoires d'amour, notamment avec Farid El Atrache. Elle aura partager l'affiche avec les plus grands, en jouant aux côtés de Rouchdi Abadha, Abdel Halim Hafez, Ahmed Madhar, Mohamed Fawzi, Salah Doul Fekar et Farid Chawki ou encore dans la chanson en reprenant des airs traditionnels libanais produits en grande partie par les frères Rahbani ou les compositeurs égyptiens Baligh Hamdi et Mohamed Abdelwahab. Elle se produit dans les plus grandes salles du monde, comme l'Olympia à Paris ou l'Albert Hall à Londres. Une carrière bien remplie qu'elle met au profit d'une vie privée tumultueuse avec des maris qui la ruinent ou qui la battent, avec des choix de vie que ses fans n'ont pas toujours compris ou avec un combat acharné avec le temps qui lui fait faire des chirurgies esthétiques pas toujours réussies. Malgré les problèmes de la vie et les incertitudes, elle se relève avec à chaque fois la musique, un film ou des émissions comme Star Academy. Elle était souvent la star des tapis rouges de plusieurs festivals où elle attirait souvent l'attention avec une coupe exubérante ou une robe remarquée, souvent bien accompagnée, mais elle aura vécu. Ella a souvent dit que ses maris ne l'on épousé que pour la célébrité et l'argent. Un film sur sa vie confirme tous ses dires. Les hommes qui on marqué sa vie ne sont autres que Najib Shammas (1946-1951) avec qui elle a eu un enfant, médecin aux Etats-Unis, Anwar Mansy avec qui elle a passé quatre ans de mariage et a eu sa fille Howayda, le compositeur Baligh Hamdi, l'animateur égyptien Ahmed Farragh, l'acteur égyptien Rouchdi Abadha avec qui elle est restée trois jours mais, comme elle l'affirme, ils sont restés mariés cinq mois. Après son divorce, elle devient l'épouse de Joe Hammoud et admet qu'elle était amoureuse de lui. Son dernier mari est Fadi Kuntar, surnommé Fadi Lubnan, avec qui elle a réalisé un film en 1990 intitulé «Sabouha la vie». En tout cas, Sabah a marqué par son art et sa vie bien remplie. Ses folies et son exubérance ont fait d'elle la diva libanaise que personne n'oubliera. Ses funérailles auront lieu dimanche dans le centre de la capitale libanaise. Repose en paix «Shahroura».