À l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, célébrée chaque 5 juin, la ville d'Oujda a été le théâtre d'une initiative citoyenne exemplaire. Sous l'impulsion de l'Espace de solidarité et de coopération de la région de l'Oriental, et en partenariat avec la direction régionale des Eaux et Forêts, des enseignants universitaires ainsi que des étudiants en master de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l'université Mohammed Ier, une vaste campagne d'entretien et de nettoyage s'est tenue au cœur du parc forestier de Sidi Maâfa. Cette action s'inscrit dans le prolongement des efforts menés par des associations environnementales et des établissements scolaires et universitaires de la région, qui avaient procédé à la plantation d'arbustes lors de précédentes manifestations, notamment à l'occasion de la Journée mondiale de l'arbre. Le 5 juin 2025, ces jeunes pousses ont reçu les soins nécessaires pour assurer leur survie : arrosage, taille et protection contre les agressions environnementales, le tout dans une ambiance de mobilisation collective. Mais au-delà du geste écologique, c'est tout un message qui a été porté par les organisateurs. Une campagne de nettoyage du site a été organisée en parallèle, avec pour objectif de sensibiliser les visiteurs et les habitants d'Oujda à la nécessité de préserver la forêt de Sidi Maâfa, aujourd'hui considérée comme le seul véritable poumon vert de la ville. L'appel lancé est clair : la forêt n'est pas une décharge, mais un espace de vie, de détente, de biodiversité et de santé publique. Mohamed Benata, ingénieur agronome, Docteur en Géographie, fervent militant écologique et expert en environnement, souligne l'importance de ce type d'initiatives. « Nous devons aller au-delà de la symbolique du 5 juin. L'entretien des forêts, la gestion des ressources hydriques et la lutte contre la pollution doivent être des priorités permanentes. La forêt de Sidi Maâfa est en souffrance : elle est confrontée à la sécheresse, aux maladies végétales et à l'accumulation de déchets », a-t-il déclaré à Hespress FR. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, les organisateurs interpellent les autorités locales et régionales. Ils appellent les institutions administratives et les élus à s'engager activement aux côtés de la société civile, en mettant à disposition les équipements nécessaires, les moyens de transport et les ressources en eau pour l'entretien de la forêt. Ils rappellent également que la démocratie participative, inscrite dans la Constitution marocaine, doit se traduire par une véritable implication des associations environnementales dans les processus de décision concernant les espaces naturels publics. Cet engagement est d'autant plus urgent que le Maroc a inscrit le développement durable au cœur de ses politiques publiques. Or, sans une implication réelle de la société civile, et sans une synergie entre acteurs publics et citoyens, les menaces environnementales continueront de s'aggraver.