Une mission d'affaires de la filière technique est cette semaine en Côte d'Ivoire et au Sénégal. Sous le coup de la hausse du SMIG et face à la baisse des exportations, les textiliens sont plus que jamais devant l'impératif de trouver de nouveaux débouchés. Le marché subsaharien fera-t-il l'affaire ? Pris au dépourvu par la hausse du SMIG, dans un contexte très peu favorable à l'export, les industriels du secteur du Textile/Habillement ont réellement besoin de respirer. Depuis quelques années, devant l'impératif de se réinventer pour survivre, le segment «technique» développe de nouvelles ambitions à l'élargissement de ses frontières vers le Sud du Sahara. L'objectif est de soutenir ses activités, notamment à l'export, marquées par la baisse d'attractivité doublée d'une saturation de l'offre sur le marché européen. Première du genre, une importante mission d'affaires entièrement dédiée aux opérateurs de la filière, organisée par Maroc Export en partenariat avec l'Association marocaine de l'industrie du textile-habillement (AMITH), démarre aujourd'hui même à Abidjan, en Côte d'Ivoire, et devrait se poursuivre à Dakar, au Sénégal, au cours de la deuxième moitié de la semaine. La délégation est composée de huit entreprises marocaines opérant dans le secteur du textile technique (vêtements professionnels et tissus pour vêtements professionnels), avec un seul objectif en tête : prospecter à la recherche d'opportunités d'affaires dans ces marchés. Au menu, une cinquantaine de rencontres d'affaires sont prévues, suivies de visites sur des sites industriels dans chacun de ces pays pour les opérateurs tentés par le partenariat. Du côté des marchés visités, les profils sont divers (donneurs d'ordres, distributeurs, professionnels de l'industrie du textile et associations professionnelles du secteur). Potentiels Face à une baisse de 5,5% de leurs exportations dans le monde, principalement sur le marché européen, les textiles sont persuadés de trouver leur compte dans les marchés subsahariens. Si les produits de confection occupent déjà une bonne place dans la structure des exportations du royaume vers certains de ces marchés comme le Sénégal, le segment du textile professionnel et industriel demeure encore un véritable marché de niche largement sous-exploité. «Le marché africain constitue une niche stratégique pour les entreprises nationales, compte tenu de sa taille appelée à gagner en importance avec les efforts déployés par la communauté internationale en faveur du développement de l'Afrique, notamment à travers les objectifs de développement du Millénaire», peut-on lire dans un communiqué de Maroc Export en marge de la mission d'affaires du secteur en Côte d'Ivoire et au Sénégal. Une autre caractéristique majeure du secteur en Afrique est liée au facteur concurrentiel. La Chine, la Tunisie et la Turquie sont parmi les principaux fournisseurs de la région subsaharienne en produits textiles. Enjeux Au Maroc, le secteur est aujourd'hui le premier exportateur et pourvoyeur de devises, à hauteur de 11,5%, et compte le rester pour un bon bout de temps encore en se tournant vers les marchés du Sud. En dépit de l'impact de la crise économique européenne qui pèse lourdement, ces dernières années, sur les performances des industriels, le secteur reste stratégique dans le dispositif industriel national. Il demeure aussi le premier employeur du pays, avec plus de 175.000 postes d'emploi et exporte environ 31 MMDH. Les marchés subsahariens constituent, à cet égard, de sérieuses alternatives aux marchés traditionnel.