Le réalisateur marocain, Nour-Eddine Lakhmari, est sollicité pour un projet important pour la jeunesse marocaine et du bassin méditerranéen. Il fait partie du jury de l'atelier du cinéma transméditerranéen Méditalents qui permet aux débutants de côtoyer des professionnels afin d'améliorer leur travail. Entre deux voyages, une destination arabe pour un festival en Arabie saoudite, Nour-Eddine Lakhmari reste à l'écoute de la jeunesse et lui donne tout son temps. Lorsque Dider Boujard, directeur de l'association Meditalents, le contacte pour faire partie du jury de l'association, il accepte sans hésiter. «Les jeunes ont beaucoup d'idées, le talent ne manque pas mais des fois l'histoire est là, mais mal structurée. Cet atelier va servir à aider ces jeunes porteurs de beaux projets à avoir un œil professionnel pour structurer les idées. Je suis ravi de faire partie d'une telle aventure», explique Nour-Eddine Lakhmari, réalisateur de «Casanegra» et de «Zéro», qu'on ne présente plus. En effet, Meditalents est un atelier de cinéma transméditerranéen destiné à accompagner le développement de l'écriture du premier long métrage de talents émergents du sud et de l'est de la Méditerranée. L'Atelier dure une année environ et est composé de plusieurs sessions d'écriture. La prochaine, qui se passera à Ouarzazate le dimanche 27 octobre prochain, rassemble les 14 talents sélectionnés, qui auront la chance de travailler avec des professionnels du milieu afin de «former, accompagner et faire émerger de nouveaux talents scénaristes de la Méditerranée dans le développement de leur projet de premier long métrage de cinéma ou télévisuel en offrant aux candidates et candidats sélectionnés de suivre sur une période de 14 mois, 6 sessions d'écriture, dont 6 dans différentes résidences d'écriture d'une semaine chacune et 2 par skype et téléphone». Le réalisateur se dit heureux de travailler avec des gens de qualité et de collaborer avec un jury de talent avec des idées intéressantes. En effet, l'association Meditalents, sise à Ouarzazate, met en œuvre le programme «Atelier de cinéma transméditerranéen Meditalents» au Maroc et est doté d'un Conseil d'administration composé de nombreuses personnalités marocaines, dont Touria Jabrane, comédienne, ancienne ministre de la Culture, Nour‐Eddine Saïl, directeur général du Centre cinématographique marocain, Farida Benlyazid, réalisatrice, Lamia Chraibi, productrice, Faouzi Bensaïdi, réalisateur, Mohamed Mouftakir, réalisateur, Ahmed Boughaba, journaliste et critique de cinéma. En concertation avec l'association française, 1.000 visages et ses autres partenaires, elle co-définit et coordonne le programme. Elle organise la production des sessions qui ont lieu au Maroc. L'équipe fondatrice de Meditalents et ses partenaires se sont réunis autour d'une volonté commune de défendre atour de l'écriture scénaristique le développement d'un cinéma porteur de respect, de tolérance, d'ouverture et de dialogue interculturel entre les 3 grandes cultures de la méditerranée, gage de compréhension entre les perceptions du monde propres à chacune, gage de paix, de sécurité et de prospérité pour le futur. Le développement d'un cinéma porteur d'égalité entre les femmes et les hommes. Le développement d'un cinéma porteur de valeurs universelles communes et des valeurs nouvelles du développement durable, tout en étant enraciné dans chacune des cultures qui font la richesse de la région Méditerranée. Le tout dans un objectif précis, dans l'objectif de faire du cinéma un levier économique. Le cinéma est un enjeu culturel, le cinéma est un miroir. Dans son pays, le film participe à l'évolution de l'imaginaire collectif, il est porteur de réflexions, de valeurs, de poésie, de sens et de propositions, il peut ouvrir de nouvelles portes de compréhension en proposant de nouvelles visions, il participe à la construction d'une identité culturelle qui peut parfois faire défaut. En circulant dans le monde, il participe à la diffusion de la culture de son pays d'origine et en devient son ambassadeur. Il est un lien entre les cultures, il est porteur d'échanges interculturels et de la connaissance de l'autre, il est générateur d'ouverture et de paix. Le cinéma est aussi un enjeu économique, il est promoteur de développement, ennoblissant les marques nationales auprès de ses spectateurs, ce que les Américains ont compris depuis longtemps, utilisant leurs films comme des chevaux de Troie pour leur conquête des marchés. Il est promoteur d'emplois, aux USA, le cinéma représente 5% de ce marché (création, industrie, enseignement, etc.). Meditalents, conscient de ces enjeux, tend à participer au développement d'un cinéma méditerranéen porteur de valeurs en soutenant chaque année quelques cinéastes émergents du bassin méditerranéen dans l'écriture de leur scénario de premier long métrage car le talent n'est pas tout : le scénario étant le socle sur lequel va se réaliser le film, le cinéaste méditerranéen émergent, pour asseoir son talent, doit approfondir sa connaissance de l'écriture scénaristique, mais créer une génération de cinéastes méditerranéens, de scénaristes et réalisateurs, dont les films vont, tant dans leur pays qu'en région Méditerranée, soutenir et déployer l'imaginaire culturel et l'enjeu économique sous-jacent, requiert un long et important travail de formations et de pratiques. Des formations et des pratiques que s'apprêtent à recevoir ces jeunes pendant quelques semaines à Ouarzazate. «C'est dur de se voir critiquer parce qu'un scenario est un bébé, un enfant qu'on aime et qu'on ne veut pas voir critiquer. Moi même, dans mes projets, on a relu, on m'a amèrement critiqué et avec du recul j'aurais aimé avoir écouté plus. On apprend toujours. Quand on est dans l'écriture, on est aveuglé par l'égo. La prochaine fois, j'écouterai plus», confie Nour-Eddine Lakhmari, qui travaille sur 2 projets sur la condition humaine, les relations humaines. En attendant, il donne son temps, ses connaissances et son expérience à ces jeunes à partir de ce dimanche pour discuter des travaux personnels dans le but de professionnaliser, compléter, structurer des récits pour en faire une belle histoire afin de participer au langage universel qu'est le cinéma...